L’investissement est aussi une affaire d’endurance. Il faut trouver un bon rythme mais aussi ne pas être surpris par certains obstacles. Il existe certaines stratégies qui essaient d’éviter au maximum ces obstacles et qui permettent aux investisseurs de reprendre leur souffle lorsque les marchés sont chahutés.

Dans un article paru sur notre site le 25 mai 2018, Christopher Hillary, gestionnaire du fonds Prosper Stars&Stripes, partageait sa philosophie d’investissement ainsi que ses réflexions sur le marché.

Reprenons quelques points de sa philosophie

Le gestionnaire s’attache à trouver des sociétés faisant partie de l’univers des petites et moyennes capitalisations américaines. Les filtres sont mis en place pour découvrir des actions de sociétés qui ont les produits, les dirigeants et les finances qui leur permettent de croître. Mais ils montrent aussi les «mauvais» élèves. Ainsi, le gestionnaire peut acheter les bonnes sociétés et vendre à découvert celles qui devraient faire face à des problèmes (management, positionnement de produit, finance etc).

Comme dans la plupart des fonds dits Long/Short, le gestionnaire garde une position Long. C’est-à-dire que le fonds n’a pas une majorité  de titres vendus à découvert. Dans le cas de ce fonds, Christopher Hillary s’est pratiquement fixé une exposition nette long de 40%.

Source : Stars&Stripes

Qu’en est-il de la performance de ce fonds?

Depuis le lancement du fonds en mai 2015, le gestionnaire a réussi à battre deux de ses concurrents les plus féroces: le HFRX index et le Russell 2000. Le premier indice reflète les stratégies des hedge funds et le deuxième l’ensemble des petites et moyennes capitalisations américaine (gisement d’idées pour le gestionnaire).

A l’exception de 2019, qui n’aura pas été une très bonne année (2,2% de hausse contres 10,7% pour le HFRX et 25,5% pour le Russell 2000), les performances sont très bonnes. Ainsi, depuis le lancement du fonds à fin septembre 2020, la performance cumulée est de 29,5% contre 1,9% pour le HFRX et 32,6% pour le Russell 2000.

Source : Stars&Stripes

Alors pourquoi ne pas simplement acheter ce dernier indice? La réponse est «simple». Il s’agit de l’endurance et des obstacles, autrement dit la volatilité. Plus un marché est volatile plus il vous fatigue car il vous pousse à prendre des décisions quelques fois hasardeuses. Il est bon de rappeler que généralement l’investisseur privé vend dans les périodes de crises (souvent au plus bas) et achète lorsque le temps est au beau fixe. Il vaut quelques fois déléguer les décisions d’investissement à des « professionnels ».

Dans le cas qui nous intéresse, la volatilité du fonds est de 8 alors que celle du Russell 2000 est de 32,6. Moins de volatilité et performance quasi égale signifient que le fonds se comporte extrêmement bien.

Ceci nous amène à 2020, année exceptionnelle et marchés financiers ne reflétant pas la réalité économique des états comme des individus.

Dans cette période étrange, il y a ceux qui ont gagné pas mal d’argent (les investisseurs en valeurs technologiques, en particulier les FAANG) et ceux qui en ont perdu (les investisseurs cherchant les titres dits « value »). A fin septembre 2020, le fameux indice Russell 2000 était en baisse de 8,7% alors que le fonds était en hausse de 13,7%.

Performances mensuelles

Les deux graphiques suivants vous montrent les performances de divers secteurs en septembre et depuis le début de l’année et permettent aussi de mettre en évidence la performance du fonds.

Performances septembre 2020 en USD
Sources : Deutsche Bank, Bloomberg

 

Performances 2020 en USD, au 30 septembre.
Sources : Deutsche Bank, Bloomberg

Certains investisseurs tolérant un niveau de risque moyen à élevé s’intéressent à ce genre de stratégie et il est vrai que des gestionnaires arrivent à tirer leur épingle du jeux même dans des marchés difficiles. « Small » reste donc beautiful en 2020.