Avec les marchés financiers qui changent de cap et les banquiers centraux qui essaient de soutenir l’économie de leurs pays, les rendements des emprunts d’états restent, pour la plupart, en territoire négatif. Alors où est-il ce fameux rendement?

Sources: Bloomberg au 31 août 2020, La Française

L’état de l’économie mondiale et les risques politiques auxquels s’ajoute la mauvaise performance des marchés financiers forcent les investisseurs à adopter une attitude très prudente. Celle-ci favorise un retour vers des actifs considérés peu risqués comme les emprunts d’états considérés comme solides. Les banquiers centraux achètent aussi ces titres donc les rendements restent soit négatifs soit très proches de 0.

Même si le secteur du high yield a quelque peu souffert, il semble attirer encore les investisseurs ayant une certaine tolérance face au risque. C’est ainsi que le mois de septembre devient le deuxième mois le plus actif de cette année en terme de volume de nouvelles émissions dans ce secteur. Certes, plusieurs fonds ont vu des sorties de fonds mais cela était surtout le fait de la vente d’obligations du segment de l’énergie. Ainsi les écarts de rendement entre les obligations «investment grade» et les autres, surtout celles des pays émergents, se sont élargis.

Sources : BofA Merrill Lynch Global Research, ICE Data Indices LLC, Deutsche Bank, Bloomberg Finance LP. Données au 31/08/2020.

Alors faut-il renoncer à investir dans cette partie du marché obligataire?

La réponse la plus facile est: oui, pour celui qui ne supporte pas le risque et non pour l’investisseur qui accepte de le prendre. Plusieurs opportunités s’offrent à ce dernier. Soit il achète des fonds en prenant le double risque du rating et de la duration soit il essaie d’éviter un des deux.

Une des solutions déjà signalée dans des articles précédents est l’achat d’un fonds à maturité constante. Son fonctionnement est simple. Le gérant du fonds collecte des encours et ensuite les investit dans des obligations dont la maturité est définie. Par exemple, un fonds 2023 aura toutes ses obligations ayant une échéance en 2023. Le but est de garder toutes ces obligations, sauf si une ou plusieurs ont des problèmes repérés par le gestionnaire.

Les avantages sont d’une part que plus la maturité approche, plus la volatilité du fonds diminue. D’autre part, comme tous les titres ont la même maturité, le temps s’écoulant, ils tendent (comme toute obligation) vers leur valeur de remboursement. Comme les maturités sont relativement proches, ils y arrivent rapidement.

Mais dans toute belle histoire, il y a un méchant. Dans ce cas il s’agit de la faillite d’une ou de plusieurs sociétés faisant partie du portefeuille: autrement dit le risque de défaut. Pour l’atténuer, le gestionnaire du fonds investira dans plusieurs obligations, généralement plus d’une centaine.

Par exemple, La Française lance en septembre un produit de ce style avec des parts en euro, dollar et franc suisse. L’échéance est fixée en 2025 et le fonds sera investi dans environ 150 titres de l’univers du high yield. Le rendement théorique à maturité pour la part en euro serait d’environ 6,80% brut.

Pour ceux qui voudraient prendre «encore» plus de risque, le fonds La Française JKC Asia Bond 2023 offre un rendement d’environ 12,30% en dollar. Il comporte environ 100 titres dont l’échéance est, comme le nom du fonds l’indique, en 2023.

Ce type de fonds est très intéressant pour un investisseur qui cherche à diversifier un portefeuille risqué et qui ne voudrait pas acheter une obligation particulière donc ne pas mettre tous ses œufs dans le même panier. Cependant, ce type d’investissement n’est pas conseillé pour tout type d’investisseur. Il suffit de se rappeler 2008 pour comprendre qu’un investissement facile n’existe pas alors que le risque est toujours présent dans les marchés financiers.