Le premier truc qui me vient à l’esprit, c’est de me demander ce que Trump peut bien avoir dans les veines depuis qu’il est passé par la case hôpital. Parce qu’il faut reconnaître qu’il avait l’air complètement cinglé AVANT, mais APRÈS, c’est pire. Et le problème dans tout ça, c’est que le marché l’écoute et boit ses paroles ou plutôt ; ingère ses tweets comme si c’était des pastilles effervescentes de vitamines C. En l’espace de quelques heures, le Président aura été capable de planter le marché de 2% en tweetant qu’il ne voulait plus négocier un stimulus global et que Pelosi était une cruche, puis il aura ensuite permis au marché de vivre sa meilleure séance depuis 3 mois, en disant qu’il ne voulait plus d’un accord global, mais qu’il était d’accord de signer plusieurs petits bouts d’accord pour que les choses bougent. Dans ces mini-stimulus, il y avait la possibilité d’envoyer un chèque de 1’200$ à chaque Américain et un plan de soutien aux compagnies aériennes - si t’es pilote de ligne, Trump est ton meilleur ami ; il va te filer 1’200$ et sauver ton job –par contre, à le voir s’exprimer ; Pelosi est toujours une cruche à ses yeux. Et puis, au-delà de l’affaire du stimulus, depuis 36 heures, le Président tweet à peu près toutes les 12 secondes et s’il a hérité d’un superpouvoir avec la tonne de médocs qu’on lui a mis dans les veines, c’est celui de twitter tout et n’importe quoi à la vitesse de la lumière – je ne sais pas si c’est un superpouvoir, mais il doit y avoir une finalité à tout cela, une finalité autre que l’idée de dire du mal de Biden tous les 4 tweets. En tous les cas, le Président tente de rattraper le temps perdu et le voix perdues pour les élections, même s’il n’y a plus que lui qui y croit encore. Pendant ce temps les marchés ne savent plus quoi faire d’autre que de chercher des raisons de croire au stimulus, car ne nous leurrons pas, si ce dernier ne vient pas rapidement et concrètement, nous ne sommes pas loin d’envisager le suicide de s’ouvrant les veines au couteau à beurre et en vendant tout pour aller se planquer dans le 10 ans américain et les lingots d’or – chose qui est quand même moins fun que long Apple et Tesla – oui, parce qu’avec Apple et Tesla on sait qu’on pourra peut-être un jour arrêter de travailler et vivre de nos rentes. Avec du 10 ans à 0.7% de rendement, on n’est pas prêt de ressortir au restaurant avec des rendements pareils.

L’Audio du 8 ocotbre 2020

Télécharger le podcast (.mp3)

Le Stimulus, les humeurs du Président et les mises en garde de la FED

Le marché a donc les yeux rivés sur le compte twitter de Trump et on ne sait faire que deux choses :

  • Acheter quand il parle de stimulus
  • Vendre quand il parle de bloquer le stimulus

Nous sommes réellement rentrés dans une de ces phases de marché où l’on ne sait plus quoi faire d’autre tant qu’on n’y voit pas plus clair – même pour les chroniqueurs comme moi, ça devient de plus en plus compliqué de trouver de quoi parler, puisque l’on parle toujours de la même chose. Mais une chose est certaine, tant que l’on n’a pas réglé cette histoire de stimulus et que l’on n’a pas commencé à distribuer au moins quelque chose, personne ne prendra plus de risques et encore moins le temps d’aller chercher des idées d’investissements. La question que l’on se pose actuellement, celle à laquelle nous tentons de répondre ; c’est de savoir si l’on va tous mourir ou pas. Et pas à cause du COVID ; non ! Juste à cause de l’hypothétique arrivée tardive d’un stimulus tant attendu.

Et si les politiques n’ont pas encore compris que Wall Street ET MAIN Street ONT BESOIN de ce stimulus, il suffit de relire les Minutes du FOMC Meeting du mois dernier. Dans le rapport publié hier, on sent la peur qui suinte dans l’esprit des membres de la FED et en conclusion, il en ressort plus ou moins ce que Powell avait dit mardi soir – un peu comme s’il connaissait le contenu des Minutes, le sale insider – les Etats-Unis ont BESOIN d’un stimulus maintenant et pas quand Biden fêtera sa première année à la présidence ; ça sera trop tard ! Les Minutes du FOMC Meeting le disent, Jerome Powell l’a dit mardi soir et hier soir c’est Neel Kashkari – le patron de la FED de Minneapolis qui l’a répété. Même si lui ça compte moins, parce que ça fait des années qu’il est dépressif au sujet de l’économie alors il ne fallait pas s’attendre à autre chose. Toujours est-il que nous en sommes réduit au stade ou personne ne prendra plus de décision d’investissement tant que nos chers amis Démocrates et Républicains n’auront pas trouvé moyen de montrer une imprimante à billets et commencé à charger les hélicos pour larguer du pognon partout aux Etats-Unis. Ensuite, l’état mental du Président sera une discussion que l’on pourra avoir plus tard, lorsqu’il aura perdu les élections. Ou pas.

L’Asie toujours en mode suceurs de roue

On ne va donc pas perdre plus de temps à analyser ce qui s’est passé hier. Le résumé est assez simple : Espoir de Stimulus ; ça monte. Pas d’espoir de Stimulus ; ça baisse. Ensuite, si l’espoir ou le NON-espoir se produit PENDANT que l’Europe est ouverte, ça suit le mouvement, sinon les Européens pagaieront le lendemain pour rattraper le retard. C’est basique et triste, mais c’est la réalité du moment. Ensuite nous avons l’Asie qui aura tendance à saluer le comportement des Américains – peu importe la direction. Ce matin le Japon est en hausse de 0.7%, Hong Kong prend les profit et baisse de 0.7% – parce que ça fait quand même presque trop longtemps que ça montait dans la province chinoise. Et en parlant de Chine, eux ils sont fermés depuis dix jours et on n’en parle même plus.

Pour ce qui est de l’or, on est à 1889$ et le pétrole est à 40$. Le terme passion n’est pas ce qui s’applique actuellement sur les deux matières premières et je donne les prix pour dire que je continue à regarder d’un œil, mais disons que vu comme c’est excitant, je n’ose pas trop m’éterniser dessus au risque de m’endormir en sursaut.

News du jour

Pour les nouvelles de ce matin, actuellement on regarde le débat des Vice-Présidents et les futures sont en hausse. Visiblement ils ne sont d’accord sur rien, ce qui n’est pas surprenant vu l’opposition de ce qui leur sert de patron. Et à voir ce que le dernier débat a apporté comme eau au moulin la dernière fois, je propose que l’on passe au sujet suivant. Sauf qu’il n’y a pas des masses de  « sujets suivants ». Si on regarde les nouvelles, il y a tout ce qui concerne le Stimulus qui se trouve sur les étagères du haut et pour le reste ; c’est sans intérêt. Alors oui, on parle de tout ce qui est anti-trust aux USA qui a publié un rapport très sévère sur les « big names » de la tech leur reprochant leurs méthodes, leurs tailles et leurs positions dominantes. C’est bien les gars, c’est juste un poil tard. L’Anti-Trust aux USA c’est un peu comme la police municipale ; c’est totalement absent quand on a besoin d’eux, mais ils arrivent après l’incendie quand il n’y a plus rien à faire.

Dans le cas précis, ils peuvent faire les gros bras et rouler des mécaniques, mais comment s’en prendre à Apple qui peut racheter Washington s’ils ont envie ? Ce n’est que du bruit et si les titres venaient à baisser sur ce rapport pathétique, il ne faudra pas hésiter à tout racheter à la première occasion. Par contre pour le reste, on est tellement concentré sur le Stimulus que l’on peine à parler d’autre chose et puis c’est finalement plus simple de ne parler que de ça, ça donne l’impression que l’on maîtrise le sujet – surtout que l’on sait que dès que Stimulus il y aura, le marché n’arrêtera plus de monter. Plus jamais.

Chiffres économiques

Pour les chiffres du jour, nous aurons le chômage en Suisse, le Trade Balance en Allemagne et les habituels Jobless Claims aux States. Pour le reste, ça sera Stimulus, stimulus et stimulus.

Morningbull Live du 8 octobre 2020 : La cure stéroïdes, schweppes, mayonnaise de Trump

Les futures sont en hausse de 0.3% parce que les deux VP’s sont en train de brasser de l’air dans l’Utah et on attend le prochain Tweet de Trump. Passez une excellente journée et à demain !

Thomas Veillet

Investir.ch

“Wine is constant proof that God loves us and loves to see us happy.”

– Benjamin Franklin