Encore une journée d’hésitation où l’on ne sait plus s’il faut vivre dans l’optimisme de voir arriver le vaccin et de se réjouir de voir toutes ces boîtes qui se sont faites démonter dans la crise du COVID rebondir comme des cabris au soleil couchant ou est-ce qu’il faut encore profiter de la panique de la pandémie et des nouvelles mesures de confinements que l’on met en place aux USA, comme les écoles qui ferment et les couvre-feux ? Le marché hésite, il ne sait plus quoi penser entre joie et panique. La journée d’hier était un parfait exemple ; alors que les Européens terminaient encore une fois en hausse, faisant fi des paroles de Lagarde, mais se concentrant surtout sur le fait que le vaccin de Pfizer/BioNTech avait finalement un taux d’efficacité plus élevé que prévu – et pendant ce temps, aux USA on terminait en baisse parce que New York ferme ses écoles pour cause de COVID et afin de ralentir la contamination – on notera donc au passage que dans les écoles de New York, il y a contamination et cela justifie la fermeture des écoles mais pas des restaurants, par contre, en Suisse et en France, on privilégie l’ouverture des écoles où l’on nous JURE qu’il n’y a pas de contamination alors que dans les restaurants, on nous promet que chaque verre et chaque couteau est contaminé. Je ne sais pas à quel niveau la traduction est partie en vrille, mais y a un truc qui ne joue pas. Et puis pour en rajouter une couche sur la fermeture des écoles, le nombre de contamination est de 155'000 par jour aux States et le nombre de morts vient de passer les 250'000 au pays de Biden. En ce qui concerne le calcul des morts, je précise que la personne qui se fait shooter par un camion et qui se fait tester COVID post-mortem, est déclarée morte du COVID et pas du camion, on est bien d’accord. Bref, en gros hier en Europe on conservait une pointe d’euphorie et de joie à cause du vaccin et aux USA on reprenait conscience que c’était toujours la merde et que là tout de suite, le vaccin c’est bien joli, mais ça reste un projet...
L’Audio du 19 novembre 2020
Lagarde en mode dépressive
En Europe, si l’on ne doit retenir que les deux choses qui ont intéressé les marchés, il faudra retenir que Madame Lagarde a parlé et qu’à force de l’entendre, je suis en train de me demander si ce n’est pas le poste qui fait devenir dépressif et qui donne envie aux patrons successifs de la BCE de mourir et d’entraîner les bourses européennes avec eux dans la tombe. Souvenez-vous de Draghi et de son air de cocker abandonné sur une aire d’autoroute au mois de juillet – à chaque fois on aurait dit qu’un trente tonnes venait de lui passer sur les pieds et qu’il supportait toute la misère du monde. Avant lui, il y avait eu Trichet qui n’était pas déjà pas forcément le gars que l’on engagerait spontanément pour animer son mariage – sauf si l’on sait d’avance que le mariage va se finir au tribunal pour la garde des enfants et du cocker. Mais maintenant il y a Lagarde. Alors déjà qu’elle a pris 30 ans depuis qu’elle est en poste – elle avait pourtant dormi et s’était reposée au FMI avant d’arriver – mais là à chaque intervention on dirait qu’elle vieillit et qu’elle de plus en plus fatiguée. Et puis ses paroles sont vraiment motivantes – visiblement elle n’a pas été coachée par Anthony Robbins, parce qu’à chaque fois qu’elle parle, je ressens l’urgent besoin de quitter le monde de la finance et de partir faire pousser du cannabis et du fromage de chèvre. Hier elle nous a annoncé que le vaccin ne suffirait pas, mais qu’elle ferait tout ce qu’elle peut pour que cette CRISE ECONOMIQUE ne se transforme pas en CRISE FINANCIERE. En gros c’est : « il n’y a pas d’espoir, on est dans la merde et je vais essayer de nous y maintenir, pour que ça ne devienne pas pire » – quel bel objectif motivant. Un chose est sûre, lorsque la crise sera finie, je pense que le Montreux Comedy Festival ne va pas l’inviter pour faire sa promotion.
Mais heureusement, en ce moment les marchés européens ont arrêté de l’écouter et préfèrent nettement écouter les labos pharmaceutiques qui se tirent la bourre avec leurs vaccins et leurs taux d’efficacité. Ce mercredi la bonne nouvelle venait donc de PfizerBioNTech qui a annoncé que « finalement leur vaccin était ENCORE mieux que prévu », que le taux d’efficacité était plus proche de 95%, contre 90% annoncé précédemment. Il est certain qu’il est AUSSI BIEN sinon mieux que le vaccin de Moderna. Nananère ! On retiendra surtout que c’est super-rassurant de voir que le vaccin n’est pas encore approuvé-fabriqué-distribué-inoculé et que l’on n’est pas complètement certain des calculs. C’est encourageant lorsque l’on sait que l’on veut le fourguer à la planète entière. Disons que ce qui serait bien, c’est que l’on inocule le vaccin d’abord aux chefs d’Etats, Députés, Ministres, Conseillers d’Etats et autres politiciens. S’ils s’en sortent, on sera rassuré pour se faire injecter et ça sera des héros et s’ils ne s’en sortent pas, ça nous donnera l’occasion de repartir avec une page blanche. Enfin, toujours est-il qu’hier les Européns ont trouvé très chouette que le vaccin soit mieux que prévu et on se réjouit déjà de lundi prochain pour le troisième vaccin avec un taux d’efficacité de 97.5% et qui sera produit par Amazon Pharmaceutics – oui parce que d’ici-là Bezos devrait avoir lancé une nouvelle branche à sa World Company ».
Le doute assaille le reste du monde
Pour le reste, eh bien on se demande si le retour d’une certaine procédure de confinement aux Etats-Unis n’est pas un mauvais présage pour le marché qui pourrait se dire que c’est un signe comme quoi l’économie ne va pas aller bien. Bon, en même temps Wall Street est déjà monté tellement haut pour refléter tout ce qui va recartonner un jour,que peut-être on pourrait ne pas baisser mais plutôt monter en attendant que le STIMULUS fasse son effet et que l’économie reparte pour de vrai – cette fois – il est vrai que dans la finance, notre métier c’est l’anticipation. Si l’on part de ce principe, on n’a presque plus besoin de baisser, puisque l’on sait que fondamentalement, un jour, ça remontera. Autant continuer la hausse en attendant qu’un jour l’économie comprenne que la bourse est juste un indicateur avancé de là où elle sera le jour où elle se décidera à bosser et à croître. Et puis si les marchés ne baissent plus jamais, on va tous devenir très riches et on va consommer, donc relancer l’économie. Finalement, je crois que j’ai mis le doigt sur la solution ; les bourses ne doivent plus que monter. Comme le Bitcoin. Toujours est-il qu’hier les bourses américaines ont eu comme un doute : et si le COVID était dans sa deuxième vague ? Quoi qu’il en soit, les investisseurs ont quand même un peu racheté du Zoom – on ne sait jamais. Si Biden et son conseiller tyrannique, Olsterholm confinent tout le pays, y compris les milices d’extrême-droite qui vont être emballées à cette idée, on n’a pas fini de rire.
En tous les cas, ce matin l’Asie regarde les USA se confiner et ça n’augure pas forcément d’une belle journée. Le Nikkei est en baisse de 0.8%, Hong Kong de 0.6% et la Chine est en hausse de pas grand-chose. L’or et le pétrole sont à peu de chose près là où ils étaient hier matin. Pour le moment ce n’est clairement pas l’endroit le plus sexy. NON, l’endroit le plus sexy c’est le BITCOIN – la cryptomonnaie ne fait que monter et il y a un nouvel expert de chez Citigroup qui annonce 318’000 à la fin de l’année prochaine. Moi je vais vous laisser, je dois aller acheter du Bitcoin. Mais je vais demander son avis à Nabilla d’abord.
Nouvelles du jour
Dans les nouvelles du jour, ça fait plaisir de voir que l’on reparle du Bitcoin un peu partout parce qu’il se rapproche de ses plus hauts de tous les temps. Tout le monde veut en faire à nouveau, comme en 2017, sauf que cette fois c’est sûr que ça va monter. Hier soir Nvidia a publié des chiffres spectaculaires selon les experts, mais le titre ne fait rien, on se pose des questions sur l’avenir, visiblement. Autrement le FT nous apprend que les gouvernements du monde entier ont emprunté 15’000 milliards sur les 9 premiers mois de l’année afin de lutter contre le COVID et relancer l’économie – on peut pas dire que ça soit impressionnant en termes d’efficacité, surtout que ça n’est pas fini.
Autrement tout le monde semble bullish un peu partout, les objectifs pour 2021 pleuvent dans tous les coins et sont tous exceptionnels, 21% sur le S&P500, le Dow Jones à 40’000. On a presque l’impression que c’est un coup sûr, plus rien ne peut nous arrêter et il n’y a plus de vendeurs nulle part. On notera que Boeing a reçu l’autorisation de vol pour son 737 max – ils en ont profité pour expliquer que c’était une bonne nouvelle, mais que les ventes ont été impactées par la crise du COVID. Oui, en effet, il semblerait que les compagnies aériennes aient jugé qu’il n’était pas nécessaire d’acheter des avions qui ne sont pas autorisés à voler, surtout lorsque la moitié de leurs pilotes sont au chômage. Et puis le fait de renoncer aux achats n’a sûrement rien à voir avec le fait que les 737MAX volaient comme des fers à repasser. Bref, lorsque le COVID sera fini, mort, détruit par les super-vaccins, Boeing pour recommencer à vendre des avions. Et nous à voyager. Retenons encore qu’il y a vent de positivisme sur le marché des voitures électriques, que Nikola a finalisé son deal avec GM, que les analystes sont fous de NIO et moi je roule en Audi Etron et je dois faire attention à ne pas utiliser la clim et à ne pas rouler trop vite, sinon je vais finir par pousser la voiture.
Chiffres du jour
Pour les chiffres du jour, nous aurons le Philly FED et les ventes de maisons existantes, puis MADAME LAGARDE parlera. Encore. Les futures sont légèrement en baisse et le pétrole a reperdu 1$ cette nuit parce que l’on est inquiet de la hausse des cas de COVID et on pense que les gens ne vont plus consommer – un peu l’inverse de ce que l’on pensait à l’annonce des vaccins.
Il est temps d’aller jouer à pile ou face pour déterminer le sens de la journée, à ce propos, qu’elle soit bonne pour vous tous et on se retrouve demain.
Morningbull Live du 19 novembre 2020
Thomas Veillet
Investir.ch
“The only mystery in life is why the kamikaze pilots wore helmets.”
– Al McGuire