Je crois que cette fois c’est parfaitement clair. Lorsque je lis les explications et les justifications de la hausse, je me dis que l’on ne baissera plus jamais. Que plus jamais il n’y aura aucune raison de vendre quoi que ce soit, puisque ça sera forcément plus cher demain. On n’est même plus dans l’optimisme, nous sommes dans la certitude que ça ira mieux demain. Ça ira mieux demain, mais ça ira encore nettement mieux dans un mois après le Christmas Rally qui ne manquera pas de se produire PARCE QUE C’EST LA TRADITION et s’il y a bien un truc que l’on a besoin en 2020, c’est la tradition. Et puis c’est sans vous dire que ça ira encore nettement, mais alors nettement mieux lorsque l’on sera tous vaccinés en avril prochain et que là on va pouvoir ressortir normalement et claquer tout ce pognon qu’on a économisé pendant des mois de confinements. Non, il faut se faire une raison, il n’y a plus aucune raison de s’inquiéter, nous croulons sous les bonnes nouvelles jour après jour, ça n’arrête pas. Il n’y a qu’à ouvrir un journal pour voir comment ça va bien et comment l’économie est florissante. Oui, bon, en fait là tout de suite l’économie n’est pas vraiment florissante, mais il faut que l’on apprenne à se dépasser, à voir plus loin que l’instant présent et les ennuis du quotidien, dans quelques jours on va commencer à vacciner, dans quelques semaines les gens vont commencer à sortir – bon pas au restaurant parce que c’est interdit et que c’est mal, contrairement aux transports publics où là c’est bien et sécurisé – mais ils vont commencer à ressortir et à dépenser comme des fous parce que tour va bien et l’économie va soudainement EXPLOSER à un rythme que l’on n’a jamais vu et le pire, c’est que ça ne s’arrêtera plus jamais. C’est en tous la cas l’impression que ça donne.

L’Audio du 25 novembre 2020

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Never weak again

En plus il y a des preuves que ça va de mieux en mieux ; regardez Elon Musk, il avait commencé l’année avec une fortune pathétiquement misérable de 19 milliards et à force de travail et de motivation, il a réussi à faire multiplier sa fortune par six et aujourd’hui il est le deuxième homme le plus riche du monde et sa boîte vaut 500 milliards de dollars. Et c’est pas fini parce le coup sûr de l’année c’est qu’il faut encore en acheter parce qu’elle va rentrer dans le S&P500 et que rien que les fonds indiciels vont devoir en acheter pour 8 ou 9 milliards pour s’indexer correctement. Dans la foulée, Wedbush – le broker – a fixé un nouvel objectif de prix à 1’000$. J’ai même oublié les précédents objectifs, mais quelqu’un de normal se demanderait quand même ce qu’ a fait concrètement cette boîte pour mériter un upgrade de 50% toutes les trois semaines. Je suis peut-être un peu gêné aux entournures d’entendre tout cela et ça provient du fait qu’en mars 2000 les objectifs délirants étaient tellement des certitudes que je suis devenu peureux avec le recul, mais je crois qu’en 2020, il faut prendre conscience que nous sommes dans un nouveau monde. Un monde parfait où même un virus mortel ne fait plus aucun effet aux indices boursiers parce que EUX, ILS SAVENT que ça ira mieux demain. Ou si c’est pas demain, c’est dans six mois, mais une chose est sûre, il n’y a AUCUNE PUTAIN de raison de vendre puisque ça va aller plus haut. Ça doit aller plus haut.

Cette bullish attitude ne se concentre pas seulement sur Tesla mais sur l’ensemble du marché. C’est fantastique parce que depuis que plus personne ne parle du COVID, de sa deuxième vague, des hôpitaux qui sont saturés et des gens qui se contaminent partout à la vitesse de la lumière, tout va beaucoup mieux. Alors attention c’est pas que ça ne se produit plus, c’est juste que L’ON N’EN PARLE PLUS parce que sinon ça va gâcher les Fêtes de Noël et le Black Friday de vendredi. Alors les médias ont décidé que ça n’intéressait plus personne et que c’est quand même vachement plus cool de parler de Biden qui est tellement beau fort et intelligent et que tous les gens qu’il engage dans son cabinet sont aussi tous tellement beaux forts et intelligents, qu’il va faire devenir l’Amérique Great Again plus rapidement que jamais. Il faut tout de même noter que ça tranche sacrément quand on passe de 8 articles sur 10 sur le COVID dans le FT ou sur CNBC.com, a pratiquement plus rien, ou alors au chapitres faits divers et chiens écrasés. Il est vrai que l’arrivée du Messie Biden ou en tous les cas le début de sa confirmation en tant que Président a émoustillé tout le marché qui a été encore plus content – en plus de ça, l’arrivé de Yellen et les vaccins qui nous tombent dessus tous les jours avec des taux d’efficacité tellement élevés, qu’on se demande si on n’a pas d’abord développé le vaccin et qu’ensuite on a créé le virus.

Ça va presque trop bien

Oui ,parce qu’hier, en plus du NOUVEAU PRESIDENT qui va sauver le monde, en plus de la nouvelle Secrétaire du Trésor qui va sauver le monde et l’ECONOMIE mondiale, en plus d’Elon Musk et de Tesla qui sont partis de rien et qui ont tout réussi, on a aussi beaucoup parlé de l’optimisme dû aux vaccins. Aux vaccins au pluriel, puisque maintenant on a en a trois et que, même AstraZeneca qui avait annoncé un taux d’efficacité de 70% – tout en étant moins cher – a annoncé que ça pourrait peut-être être plutôt 90% – parce que ça dépend les groupes qui ont été testés, mais ceux chez qui ça a bien marché, on avait 90% de taux d’efficacité et comme ces temps on est plutôt enclin à apprécier les bonnes nouvelles, c’était une bonne nouvelle.

On ne va donc pas bouder notre plaisir, cacher notre joie, il faut reconnaître que c’est quand même vachement plus sympa quand ça ne fait que monter et que tout ce que l’on achète, monte. C’est bien plus drôle que quand on panique bêtement pour une sombre histoire de virus qui nous aurait SOI-DISANT ralenti l’économie. Ce qui est loin d’être sûr, puisque l’on sait tous que l’économie dans laquelle nous vivons est presque parfaite, sans le COVID ; il n’y aurait pas de chômage, la pauvreté et la précarité n’existe pas et une fois que tout le monde sera vacciné, nous allons vivre une période d’expansion économique et de plein emploi comme jamais il n’a existé dans l’histoire de l’humanité. C’est en tous les cas ce que les bourses mondiales sont en train d’anticiper.

Euphorie totale

Pour le moment nous sommes donc en train de nous dire que le pire est derrière nous et que même les confinements ou autres explosion du virus sont déjà comptabilisé et à Wall Street on parie sur le fait que ceux qui auront survécu au virus vont se dépêcher d’aller acheter une voiture électrique, n’importe laquelle, un iPhone 12 PRO MAX avec l’option machine à café, une maison et une maison de vacances, tout le nécessaire pour faire du home office, plusieurs barils de pétrole, des voitures à essence (plusieurs). Ils vont aussi bosser comme des fous, payer leurs impôts, se cotiser pour rembourser la dette des pays qui se sont endetté pour nous aider à survivre au COVID, voter écologiste tout en se comportant en capitaliste, parce qu’il faut sauver la planète, mais avec une Rolex, c’est mieux. Et puis avec l’argent qu’il restera de leurs ENORMES salaires qui auront augmenté de manière conséquente après la mort du COVID en signe de reconnaissance de la part des employeurs, ils iront six fois par jour au restaurant pour soutenir les restaurateurs qui ne pourront pas rouvrir avant février 2021.

Mais ce qu’il faut retenir de la journée d’hier c’est que rien ne peut plus nous arriver, les bourses mondiales et Wall Street ont compris l’avenir brillant qui se dresse fièrement devant nous. Pour fêter ça, le Dow Jones et le S&P500 terminent tous les deux au plus haut de tous les temps, le Dow Jones termine même AU-DESSUS des 30’000 après avoir frisé les 18’000 en mars dernier. Le Nasdaq n’est pas encore au plus haut, mais on se le réserve pour le Black Friday. Et puis les indices européens ne sont pas en reste, puisque le DAX n’avait plus clôturé aussi haut depuis le 20 févier – une époque où l’on commençait à craindre que le COVID pourrait être un problème – mais heureusement, aujourd’hui on peut pratiquement admettre que l’on est en train de lui faire la peau grâce à PfizerBioNtech, Moderna et AstraZeneca. Le CAC a lui, enfoncé les 5500, quant aux SMI, il fait office de parent pauvre puisqu’il ne parvient pas à casser la résistance des 10’500. Mais cela devrait venir lorsque le Conseil Fédéral parlera cette semaine. Bref. Tout va bien, nous sommes dans un monde parfait, plus personne ne veut d’or parce que l’on n’a plus besoin de se sentir en sécurité, par contre on se rue sur le Bitcoin qui est au plus haut de tous les temps et qui devrait aller rejoindre Elon Musk au firmament, le pétrole explose parce que l’on va bientôt tous reconsommer comme des fous grâce au vaccin, à Biden, à Yellen et à un économie florissante – le baril est à 45.50$ et n’arrête plus de monter. L’or est à 1800$ et n’arrête plus de baisser et le Bitcoin bouge tellement vite que c’est impossible de vous donner un prix.

En Asie

Ce matin le Japon est en hausse de 1%, Hong Kong de presque autant et la Chine se replie de 0.2%. La hausse est justifiée par les raisons que j’ai cité plus haut et par le fait qu’ils sont en train d’accepter que les bourses du monde entier ne seront plus jamais faibles – enfin, si personne ne revient nous gonfler avec 8 articles sur 10 au sujet du COVID et des morgues qui sont pleines en première page du FT, mais il paraît que Biden a donné des ordres pour que le monde soit dorénavant beau et joyeux plutôt que triste et déprimé, et comme le monde n’a que d’yeux pour ce génie politique qu’est Joe Biden, tout devrait bien se passer.

En ce qui concerne les nouvelles du jour, tous les médias parlent des vaccins qui sont géniaux – toujours pas approuvés – mais géniaux. De l’état de grâce de Biden qui est VRAIMENT un type génial au demeurant – qui a été l’archétype de l’idiot américain pendant les 8 ans de présidence d’Obama – mais qui est soudainement devenu l’incarnation du génie politique et économique en trois semaines. On parle aussi de l’arrivée de Yellen qui va sûrement changer la face du monde – elle a eu 6 ans à la tête de la FED mais maintenant, c’est sûr, ça sera nettement mieux et tout va changer. Le baril qui ne fait que monter et que devrait monter encore plus haut est également à l’honneur et puis les médias se font le porte-parole de cette euphorie ambiante qui semble partie pour durer – à moins que tout le monde se tripote parmi pendant Thanksgiving et que tout le monde se monte dessus pendant le shopping du Black Friday, mais ça ne devrait pas se produire étant donné la responsabilité dont font preuve les gens en général – c’est comme les mariages à 7’000 personnes à New York.. ça n’arriverait jamais.

Alors peut-être que ma chronique de ce matin peut sembler un peu caricaturale et surtout ironique à l’extrême, mais force est de constater que l’on ne peut qu’espérer que le plan d’anticipation de ce monde merveilleux que nous dépeignent les bourses mondiales, se déroule sans accroc… Sinon, le réveil post-euphorie pourrait faire très mal.

Passez une excellente journée, un très bon Thanksgiving, même si ça ne se fête pas de par chez nous –enfin, pas encore – et profitez bien du Black Friday dans les commerces vaudois parce que la France n’ouvrira que samedi et Genève, on n’en sait rien. Quant à moi, je vous retrouve demain, Thanksgiving ou pas

Morningbull Live

Thomas Veillet

Investir.ch

“By the time a man realizes that his father was right, he has a son who thinks he’s wrong.”

– Charles Wadsworth