Hier les marchés ont atteint leur limite. Ils sont devenus tellement fort en anticipation que l’on en arrive à ne plus rien faire quand il se passe quelque chose parce que l’on « savait déjà ». Le Stimulus ? Pricé, les chiffres économiques ? Pricé, le recovery ? Pricé. J’en arrive à me demander comment nous faisons pour vivre dans ce monde imparfait, nous, Dieux de la finance, qui sommes parfaits et qui avons tout anticipé. Tout le temps.

L’Audio du 1er avril 2021

 

Télécharger le podcast (.mp3)

Record pour le S&P500

Hier le S&P500 a terminé en hausse et pendant un bref instant, il est même allé au plus haut de tous les temps – sans franchir la résistance mythique des 4’000 qui est toute proche et pourtant si lointaine. Le Nasdaq a ENFIN retrouvé des couleurs, on parlait de rachat d’une boîte de semi-conducteurs japonais (Kioxia) par Micron et Western Digital, qui mettait surement un peu de fantaisie sur un secteur qui a mal aux pattes depuis quelques semaines à cause de l’inflation. Une inflation que l’on est en train de mettre complètement de côté, puisque le rendement du 10 ans est remonté à 1.74% et que tout le monde s’en fout comme de sa première dose de vaccin anti-covid, alors qu’il y a 10 jours on aurait envisagé le suicide ou alors, le sell-off.

Pour le reste, le DowJones terminait en baisse après le discours de Biden sur le stimulus de 3’000 milliards, parce que, je vous le donne en mille ; « c’était déjà dans les prix et on le savait depuis trop longtemps et que toutes les boîtes qui pouvaient en bénéficier étaient déjà montées depuis des semaines ». En même temps, dans les médias, on ne peut pas tourner une page sans que l’on trouve « LA LISTE » des titres qu’il faut acheter pour profiter de l’effet Biden. Au passage on retiendra aussi que le charmant Président qui est toujours à la recherche d’un monte-escaliers pour aller à bord d’Air Force One, a augmenté les taxes, les mêmes que Trump avait baissées il y a quelques années. Bref, pour faire simple, la journée d’hier était LE NON-EVENT de l’année.

Pessimisme, résurrection et évasion

Le reste des marchés n’ont strictement rien fait et il est devenu presque hilarant des lires les nouvelles financières du matin, parce que l’on ne sait tellement plus quoi dire que l’on a mis en place deux chablons standards :

  • Le premier c’est quand les indices sont dans le vert ; on dit alors : « les marchés étaient en hausse, portés par l’optimisme d’un recovery et du plan de stimulus américain à venir ».
  • Le second c’est quand les indices sont dans le rouge ; on dit alors : « les marchés étaient en baisse, entrainés par des inquiétudes liées à la lenteur des vaccins, à l’augmentation des chiffes du COVID et au risque de reconfinement à venir et rien qu’à l’idée de devoir écouter le discours d’Emmanuel Macron – l’homme a l’égo surdimensionné – ce qui pourrait entraîner une vague de suicides rien qu’à l’écouter.

Hier en Europe c’était donc la seconde version qui était utilisée puisqu’autant nous nous étions emballés la veille rien qu’à l’idée de voir arrivé Biden sur un podium – sans qu’il s’encouble – et qu’il dise : je vais dépenser 3’000 milliards que je n’ai pas, mais je vais vous monter les impôts pour le faire. Autant hier c’était plutôt : Oh putain, on va jamais s’en sortir de ce COVID à la con. Du coup, ça simplifie quand même vachement les chroniques boursières : Deux choix, un copié/collé en deux dixièmes de secondes – tu changes trois-quatre mots pour faire genre, je me suis quand même renseigné un peu et PAF ! C’est publié. Je n’ai donc plus aucune raison de me prendre la tête le matin. Je peux me lever à 9h et publier à 9h05 et j’ai même le temps de prendre un café avant.

Bref, hier c’était nul, pas intéressant, mais heureusement, il y avait le clown de l’Elysée qui parlait et rien que pour ça, la vie valait la peine d’être vécue. Avant en tous les cas. Parce qu’après, quand on se rend compte que ce guignol a été élu et qu’il est déjà en campagne pour l’année prochaine et que, rien que pour faire barrage à l’extrême droite, il pourrait bien repasser encore. Ça fout la trouille.

Votez pour moi

Donc hier soir le type qui a l’égo le plus monstrueux de la planète a parlé. Il a principalement parlé aux français pour leur dire que jusque-là, lui et son gouvernement de bras cassés – MAIS SURTOUT LUI – avaient tout fait JUSTE, mieux et plus intelligemment que le reste du monde. Que ce qui ne va, ça n’est pas de sa faute, que c’est tout de la faute des autres et que lui n’est qu’une pauvre victime car si on lui obéissait au doigt et à l’œil, la France serait cotée en bourse et serait la plus grosse capitalisation mondiale.

En gros, même s’ils ont tout fait juste, ça ne va pas quand même. Donc il faut fermer les écoles et privilégier le télétravail et sortir le moins possible et utiliser les gestes barrières. Franchement ? Son discours était pathétique, il ne sert strictement à rien et le seul truc qu’il arrive à faire, c’est fermer les écoles pendant les vacances scolaires et faire les gros yeux en disant que « les contrôles seront renforcés », alors que tout le monde sait qu’il n’y pas assez de flics, de gendarmes et de douaniers pour renforcer quoi que ce soit. En conclusion, le seul truc qu’il n’a même pas été foutu de dire c’est : VOTEZ POUR MOI ! Ce clown est en campagne et il croit que personne ne le remarque.

Notez je ne sais même pas pourquoi j’en parle vu l’influence inexistante que ce guignol a sur l’économie. On retiendra de sa présidence qu’il aura réussi à faire remarquer qu’Hollande était un grand homme d’état à côté de lui et que Sarkozy était honnête.

En bref

Ce matin l’Asie est en hausse à cause de Biden. L’or est à 1712$ et le pétrole repasse sous les 60$. On parle de Biden et de son plan dans tous les médias tout en mentionnant bien le concept du fait que « c’était dans les prix », on parle de l’explosion des SPAC qui sont en train de lever plus de fric que la bulle des dot-coms en 2000, mais à l’époque c’était différent et cette fois c’est pas pareil. On nous balance du Bitcoin en veux-tu en voilà, vu que ce dernier s’approche dangereusement des 60’000$ à cause que tout le monde autorise les paiements avec et qu’en plus tout le monde monte des fonds cryptos.

Le FT parle des Allemands qui ont l’impression qu’on les prend pour des idiots dans la crise du COVID (idiot c’est la version polie) – que les Allemands se rassurent, je crois que l’ensemble de la population européenne pense que ses gouvernements respectifs les prennent pour des cons. Greta en profite pour ramener sa fraise dans les médias pour dire que tout va mal et Deliveroo s’est fait démonter lors de son IPO hier à Londres. La société qui livre de la bouffe tiède dans des boîtes en carton grisâtre en exploitant des livreurs, a plongé de 26% lors de son premier jour de trading.

Et puis il y a Goldman Sachs qui est « tout prêt » d’offrir des services sur les crypto-monnaies pendant que le Crédit Suisse serait sur le point d’envisager la possibilité de créer un team de Risk Management, mais c’est pas sûr parce que ça coûte super-cher.

Chiffres économiques

Côté chiffres économiques, il y aura le CPI et les Retail Sales en Suisse, pas mal de PMI un peu partout, les Jobless Claims aux USA et demain il y aura les chiffres de l’emploi, mais on sera en train de confiner les œufs.

Actuellement les futures ne font rien et je crois qu’en ce qui me concerne, je vais couper mon téléphone, éteindre mon PC pour 4 jours et je vous retrouve mardi matin pour la suite des aventures fabuleuses des marchés financiers et la suite de la campagne électorale de Manu.

Excellent week-end à tous et à mardi !

 

Thomas Veillet

Investir.ch

“The duty of a patriot is to protect his country from its government.”

– Edward Abbey