Comme on le sait tous, avant de faire du sport, il faut s’échauffer sinon on risque le claquage. En finance, c’est pareil ; on ne peut pas commencer une semaine comme celle qui nous attend sans prendre de précautions. On a donc entamé ces 5 jours de marathon au petit trot. Des records sont quand même tombés, mais on sent bien que personne ne va faire « les grandes manœuvres » à 24 heures des chiffres de Google et Microsoft.

L’Audio du 27 avril 2021

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Un nouveau record pour le S&P

Dans la journée homéopathique d’hier, le S&P500 a tout de même réussi à accrocher son « je-ne-sais-plus-combientième-record » de l’année. Il faut dire qu’il a été accroché avec un précision chirurgicale, puisque c’est juste 10 points de plus que le précédent et on sentait bien que c’était pas vraiment volontaire. Mais quoi qu’il en soit, une majorité d’indices ont terminé en hausse, pas de grand-chose, mais en hausse. On garde à l’esprit que le COVID fout un bordel monstre en Inde et que c’est quand même pas rien, 1.3 milliards d’habitants, mais tant que ça ne déborde pas trop aux frontières, on s’accroche au fait que les données économiques globales ne sont pas trop mauvaises et que le recovery se confirme également en Europe. Sans compter que l’Italie parle de réouverture progressive et que Macron a détaillé sa stratégie à lui à une classe de gamins de 10 ans, mais pas à son Premier Ministre. Et si l’on était dans la bonne classe de CM2, on pouvait avoir une bonne idée de la date de réouverture des restaurants, sachant qu’il y a une demi-douzaine de conditions à remplir et je ne sais pas ce qui se passe À L’INTÉRIEUR des restaurants, mais ça à l’air tellement monstrueux pour que l’on panique à ce point à l’idée de laisser manger les gens dedans AUSSI.

En résumé, la journée d’hier aura été calme et constructive et on en a profité pour saluer le fait que depuis 75 ans, les 100 premiers jours d’un Président Américain n’avaient jamais été aussi performants – comme disait un analyste : « pas mal pour un type que Trump appelait Sleepy Joe ». Reste encore à prouver que c’est «à cause » ou « grâce » à lui. Et il n’y a rien de moins sûr. Mais pour les gars de son marketing, c’est du lourd et c’est toujours ça de pris. Pendant qu’on en parle, on fait moins de bruit sur les Capital Tax Gains de 40% qui vont tomber sur le riche contribuable.

Puis, Elon est descendu sur Terre

Mais soyons clairs entre vous et moi ; hier on n’était pas venu pour voir le S&P500 battre des record, Apple monter de 0.3% et contempler l’or qui ne sait plus quoi faire pendant que le Bitcoin remonte à toute vitesse.

NON !

Hier on s’est tous levé pour Tesla. Et pas pour Danette, parce que ça aurait été trop facile.

Après la clôture, la MEILLEURE BOÎTE DU MONDE avec le MEILLEUR CEO du MOOOOOOONDE – Pardon, avec le MEILLEUR TECHNOKING DU MOOOOONDE – a donc publié des chiffres spectaculaires. En hausse de 74% par rapport au trimestre équivalent l’an dernier, des chiffres meilleurs que les attentes du consensus, ils vendent toujours plus de voitures – mais moins de Tesla S et de Tesla X qui affichent des ventes en baisse de 80%. Par contre les subventions gouvernementales auront rapporté plus d’un demi-milliard à la société et comme ils ont vendu 10% de leur position en Bitcoin, ils ont également booké un profit de plus de 100 millions.

On précisera – pour les détracteurs – que la vente de 10% en Bitcoin, c’était juste pour prouver qu’il y a la liquidité suffisante pour que cette génialissime monnaie soit considérée comme telle. Le non-moins génialissime Elon Musk a même confirmé que lui n’avait pas vendu ses bitcoins personnels. Pour faire simple, les chiffres étaient fantastiques selon du côté où l’on se place, les perspectives d’avenir sont au-delà de fantastique et tout ce que l’on dit de mal sur le système de conduite autonome et sur le fait que Tesla et Musk ont une mauvaise image en Chine ; ça n’est dû uniquement au fait que les médias sont méchants et qu’ils en veulent personnellement à Elon Musk. Il faudra également retenir que les marges sont sous pression et que le Technoking a déclalré que c’était de plus en plus difficile d’obtenir des pièces détachées – signe amical au shortage des semi-conducteurs.

Toujours est-il qu’après toutes ces bonnes nouvelles, le titre traitait en baisse de 2% after close. On peut donc en conclure que les chiffres ne sont pas si impressionnants que ça et qu’en même temps, ils ne sont pas assez pourris pour déclencher le retour des shorts qui sont toujours en train de cicatriser sur le sujet Tesla. On notera également que Cathie Wood n’a pas revu son target de 3’000 dans 4 ans pour un nouveau à 87’000 dans 12 ans et 8 mois. Pour le moment la patronne d’Ark Invest n’a – semble-t-il – pas encore commenté les chiffres de Tesla, elle devait être occupée à vendre des t-shirts à son effigie.

L’Asie en mode prudence malgré les records

Ce matin l’Asie est dans le rouge. À peine dans le rouge, mais on sent bien que le courage n’est pas la première qualité des marchés asiatiques en ce moment et ils ont l’air d’être très timides et de se méfier de tout. En tous le cas le Nikkei est en baisse de 0.14%, tout comme le Hang Seng et la Chine recule de 0.54% après le plongeon de fin de séance qui a eu lieu hier. C’est étrange comme les gens ont l’air de se désinvestir de la Chine et comme la Chine dite « capitaliste » est en train de repartir sur son modèle ultra-communiste et dictatorial, modèle qui semble faire soudainement peur aux Occidentaux. En tous les cas, pour le moment, même après une croissance de 18% au dernier trimestre, la Chine semble bien empruntée aux niveau performances boursières.

Pour le reste, l’or confirme sa décorellation profonde avec le Bitcoin. À savoir que lorsque le Bitcoin monte, l’or devient timide comme un écolier de 5 ans et quand la crypto monnaie se fait laver la tronche, il semble retrouver des couleurs. Du coup, le métal jaune est dans le coma à 1775$, le Bitcoin remonte aussi vite que Tesla après un upgrade de 300% sur son price target à 14 ans et pour le moment, il traite à 53’400$. En ce qui concerne le pétrole, il n’est corrélé qu’à lui-même et semble se demander s’il sert à quelque chose actuellement. Le prix du baril se négocie à 62.22$.

Nouvelles du jour

Dans les nouvelles du jour, on retiendra que les gouvernements occidentaux sont au chevet de l’Inde et sont tous en train de faire les fonds de tiroirs pour leur envoyer des doses de vaccins Astra-Zeneca, puisque personne n’en veut. La compagnie Royal Carribean a cessé d’engager des équipages et du personnel indien depuis hier et on sent bien que ça commence à stresser tout le monde, dans un autre registre, Lyft a vendu sa division « conduite autonome » à Toyota pour 550 millions. S’ils vendent une division pareille pour 550 millions, c’est qu’il n’y a pas grand-chose qui doit être autonome là-bas dedans, si ce n’est le salaire des responsables.

Autrement HSBC vient de publier ses chiffres du trimestre ET de battre les attentes. Les chiffres du trimestre seront d’ailleurs clairement le point d’orgue de la séance à venir et de l’after-close de ce soir. Aujourd’hui, avant l’ouverture de New York, nous attendrons impatiemment les chiffres de GE, d’UPS, de 3M et d’Eli-Lilly. Mais c’est surtout après 22h que ça va chauffer avec l’arrivé de l’artillerie lourde et les chiffres d’AMD, de Microsoft, de Google, de Visa et de Texas Instruments. Autant vous dire qu’il y aura des choses à se raconter demain matin.

Chiffres du jour

Pour ce qui est des chiffres économiques, nous aurons la confiance du consommateur et le début du meeting de la FED. Comme d’habitude, nous n’aurons aucune information sur le sujet avant demain soir, mais compte tenu de ce que nous raconte Powell depuis des semaines, je pense que je pourrais déjà vous rédiger le communiqué de presse à la virgule près. Il suffit de reprendre le communiqué du meeting précédent.

Pour l’instant les futures sont quasiment inchangé et comme on dit au poker ; on paie pour voir. Passez une excellente journée et je vous retrouve demain matin à la même heure pour faire le point sur la première déferlante des chiffres du trimestre.

Thomas Veillet

Investir.ch

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– Milton Berle