Les marchés finissent le mois avec une petite note positive mais ils souffrent du développement du variant Delta qui prend de la vigueur.

Alors que les taux d’intérêt sont au plus bas, que les actions se traitent à des multiples élevés et que les gouvernements se sont largement endettés pour faire face à la pandémie, faut-il encore investir ou se retirer des marchés? La question est légitime mais dans le cas du portefeuille elle ne se pose pas dans ces termes. Pourquoi? Parce qu’il représente un investissement de longue durée.

Il nous semble important de contextualiser la notion d’épargne/investissement. En effet, la naissance de ce portefeuille repose sur deux constats: les rendements proposés pour les retraités baissent tout comme ceux de l’épargne telle que considérée traditionnellement.

La retraite: historique et situation actuelle

Le 6 juillet 1947, le peuple suisse accepte la création de l’assurance-vieillesse et survivants (AVS). En 1959 l’assurance invalidité est approuvée et elle sera harmonisée avec l’AVS.

Le but est que combinée avec les prestations complémentaires, introduites en 1966, la rente AVS garantit le minimum vital, conformément au but inscrit dans la Constitution. Pour une durée de cotisation complète (échelle 44), le montant de la rente AVS, en 2018, est au minimum de 1’175 francs suisses par mois, et celui de la rente maximale, de 2’350 francs suisses par mois. Le montant maximal – deux rentes – d’un couple est par contre de 3’525 francs suisses.

Conformément à la formule inscrite dans la Constitution fédérale lors de l’introduction du régime obligatoire de prévoyance professionnelle en 1972 la prévoyance professionnelle doit permettre aux retraités de conserver leur «niveau de vie antérieur». L’AVS doit quant à elle, avec l’aide ciblée des prestations complémentaires couvrir les seuls besoins vitaux.

Mais comme le montre le graphique ci-dessous, les deux piliers ne suffisent plus à dégager un montant suffisant pour couvrir le «niveau de vie antérieur» ou au moins le 60% du dernier salaire perçu.

2021.08.19. Lacunes de prévoyance

Pour combler cette lacune de prévoyance, le législateur propose une troisième source de revenu sous la forme d’une épargne défiscalisée jusqu’à un certain montant, le pilier 3a. Pendant la durée des versements, la fortune de la prévoyance n’est ni soumise à l’impôt sur le revenu ni sur celui sur la fortune. Par contre, lors du paiement du capital, celui-ci sera assujetti à un taux réduit d’impôt sur le revenu.

Epargne: rendements insuffisants

Selon une émission de la RTS, les Suisses amenaient leurs enfants à la banque dans les années 70 pour se plier au cérémonial de l’ouverture d’un compte d’épargne-jeunesse et recevoir la fameuse tirelire. Il est vrai que sur le mythique et adoré carnet d’épargne, les rendements pouvaient atteindre jusqu’à 5%.

Depuis quelques années, l’épargne-jeunesse, ou pas, ne rapporte plus voire pas grand chose. Selon une étude de VZ Bank, une personne qui possède 100’000 d’économies perdrait même de l’argent compte tenu du rendement dont seraient déduits les frais bancaires et les impôts perçus.

Une autre manière d’appréhender le rendement de l’épargne et de le corriger de l’inflation comme le propose une étude de la banque Migros en début 2020.

2021.08.19.rendement épargne corrigé de l'inflation

Fort de ces deux considérations, le portefeuille épargne (investissement) jeunesse a pris forme. Certes, mais sous quelle forme, avec quelle allocation d’actifs et dans quelle banque?

Forme

La solution choisie est un portefeuille individuel qui n’est pas lié à un produit spécifique bancaire. Le portefeuille sera composé de fonds actifs comme de fonds passifs (ETF) et d’une partie de liquidités. Le capital de départ a été de CHF 10’000 et un apport annuel de CHF 3’000 (1er août de chaque année) sera versé.

Allocation d’actifs

L’exemple anglo-saxon a été une source d’inspiration. En effet, la peur du risque caractérisée en partie par la volatilité ne fait pas partie de leur ADN. Un exemple type d’allocation d’actifs serait 75% en actions, 10% en obligations, 10% en hedge funds/private equity et 5% en liquidités.

Dans le cas du petit portefeuille l’option 95% investis en actions et 5% en liquidités (sauf cas exceptionnel) a été retenue. Mais qu’en est-il de la répartition géographique et des devises ?

La grille d’allocation d’actifs reflète la répartition des caisses de pension suisses ou de l’indice LPP en ce qui concerne les actions. Le résultat est simple, il faut un minimum de 45% en actions suisses. En devises, la répartition sera d’un minimum de 60% en francs suisses. Cela signifie donc qu’une partie des investissements hors Suisse devront bénéficier d’une couverture de change.

Choix de l’établissement bancaire

Le choix a été dicté par deux considérations. La première concerne les frais de transactions et les frais de tenue de compte. La deuxième était liée à la forme des investissements c’est-à-dire la possibilité de traiter un maximum de fonds actifs et passifs sur une même plateforme. Swissquote satisfaisait aux deux critères de choix.

Quid du Portefeuille en juillet 2021

Transactions

Aucune transaction n’a été effectuée en juillet.

Commentaires de marché

L’indice des actions MSCI AC World a progressé de 0,7% en dollars grâce aux marchés des pays développés. Aux Etats-Unis, l’indice S&P 500 progresse de 2,4% alors que l’Eurostoxx 50 gagne 0,8%. En Suisse, le SMI délivre une performance mensuelle de 1,5%. Par contre, les bourses de pays émergents souffrent à l’image de l’indice MSCI EM qui perd 6,7% en dollars. Les pays asiatiques sont ceux qui affichent la plus mauvaise performance avec en tête le Hang Seng en baisse de 9,6%.

Les rendements obligataires ont continué de baisser, malgré une inflation supérieure aux attentes, sous l’effet des rendements réels. Parmi les métaux précieux, l’or a augmenté de 2,5 %, tandis que l’argent a baissé de 2,4 %. A signaler enfin la force du franc suisse qui, avec une hausse de 1,9% contre le dollar, pénalise les investissements faits en devise américaine.

Dans le secteur des matières premières, l’or et le pétrole (brent) progressent respectivement de 2,5% et 1,6%.

2021.08.19.Performance juillet 2021 portefeuille
Performance juillet 2021

Portefeuille

Pour le mois de juillet, le portefeuille perd du terrain. En baisse de 0,70%, il sous-performe les indices suisses comme globaux.

Deux facteurs expliquent cette performance. Le premier et le plus important, la faiblesse du billet vert qui affecte la moitié du portefeuille. Le deuxième concerne les investissements en Chine qui représentaient environ 9% du portefeuille.

2021.08.19.Allocation géographique et sectorielle portefeuille
Répartition sectorielle et géographique pour juillet 2021

Août 2021

Le mois d’août est un mois de transition car les investisseurs sont moins actifs et les compagnies ne publient que très peu de résultats. Par contre vu la forte progression des marchés depuis le début de l’année, il est en droit de se poser la question de la valorisation des actions.

Dans ce contexte, les CHF 3’000 que recevra le portefeuille ne seront pas investis durant le mois.

 

Performance mensuelle

2021.08.19.Performances mensuelles du portefeuille