Lamartine dirait : « un seul STIMULUS vous manque, et tout est dépeuplé ». Et il aurait raison. Mais en même temps, ce qu’il y a de bien avec les STIMULUS, c’est que, peu importe où est le marché, peu importe où va le marché, peu importe ce que fait le marché, quand le STIMULUS arrive ; il monte et puis c’est tout. On n’a pas le choix. On doit tout oublier. Mettre le variant Delta de côté. Tout comme le Lambda ou le Gamma. Quand le STIMULUS arrive, il n’y a plus qu’un chemin valable : celui de la hausse, un chemin pavé de pétales de roses qui sont élégamment dispersées par des troupeaux de Bulls en folie en amour devant ce nouvel artifice gouvernemental qui marche à tous les coups.

L’Audio du 11 août 2021

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A voté !

Vous l’aurez donc compris, on a beau avoir commencé la journée en se posant des questions sur le Variant Delta et ce qu’il comptait faire durant la rentrée scolaire, on a beau s’interroger 8 fois par jour pour savoir si le fait que les contaminations explosent et que les services hospitaliers sont à nouveau débordés, pourrait éventuellement peut-être avoir un impact sur les économies, mais surtout sur l’économie américaine.

À la fin quand on apprend que le Sénat a voté en faveur du nouveau stimulus miracle de Biden destiné aux infrastructures – plan avec lequel il nous bassine depuis des mois – le marché ne peut pas faire autre chose que de monter et le Dow Jones ne peut pas s’empêcher d’aller battre un nouveau record historique et homéopathique.

Mardi, le Sénat a donc voté. Par 69 voix contre 30, il s’est exprimé en faveur d’un projet de loi bipartisan sur les infrastructures, envoyant la mesure de 1’000 milliards de dollars à la Chambre des représentants pour approbation. Le projet de loi, connu sous le nom d’Infrastructure Investment and Jobs Act, prévoit 550 milliards de dollars de nouvelles dépenses de travaux publics en plus de ce qui était déjà prévu dans les investissements fédéraux futurs, dont 110 milliards de dollars pour les routes, les ponts et d’autres projets, ainsi que 66 milliards de dollars pour le rail, 65 milliards de dollars pour l’Internet à large bande et 55 milliards de dollars pour les systèmes d’eau. Le plus choquant dans l’histoire c’est que Musk, Bezos et Brandson ne vont pas toucher un centime pour pouvoir aller faire joujou dans la stratosphère et se prendre pour l’Etoffe des Héros.

Tout est dit

Une fois que l’on a dit ça, on peut dire que tout est dit. Le Dow Jones est au plus haut de tous les temps, Biden salue l’approbation de son plan avec un enthousiasme tellement énorme que l’on dirait qu’il vient de trouver le remède contre le cancer au fond de sa cuisine. L’Europe termine aussi dans un vert bien affirmé, puisque le DAX est quand même monté de 25 points et le CAC40 de 7. On voit tout de suite que ça ne rigole pas et que les Bulls sont clairement au pouvoir et que rien ni personne ne peut arrêter les bourses mondiales. Après, oui, on peut noter que le  Nasdaq et le SOX marquent le pas depuis 3 jours, mais tout le monde s’en tape parce que la tech, ça ne fait pas partie de l’infrastructure et ce qui est vraiment cool en ce moment, c’est que l’on peut se dire que ce qui compte VRAIMENT c’est les pelles mécaniques et les gros camions qui font vroum-vroum – des camions pas électriques et qui tournent au diesel, mais ça on s’en fout, c’est comme quand on était gosse et qu’on jouait au sable – juste avant qu’ils inventent le smartphone et la PlayStation.

On notera aussi que « ceux qui n’étaient pas pour le stimulus » ont fait leurs propres analyses et estiment que ce tout petit stimulus de rien du tout par rapport aux monstrueux qui ont été mis en place depuis le 25 mars 2020, ce micro-stimulus devrait coûter environ 256 milliards au États-Unis sur les 10 prochaines années en terme de déficit. Mais bon, vous comprendrez bien que ce qui se passe dans les 10 prochaines années est quand même le dernier des soucis de Joe Biden, lui qui aura pris ses quartiers à Arlington depuis longtemps. Enfin, bref… Hier on a fini en hausse, sauf le Nasdaq, mais on a connu des Bull Markets qui étaient un peu plus vigoureux. Mais il faut faire avec et vous savez comme on dit : Un marché qui monte est un marché qui ne baisse pas ! Alors même à coup de deux points par jours sur le S&P500, dans deux ans on sera quand même à 5’500 sur l’indice.

Entre autres choses

Vous l’aurez compris, hier nous étions principalement concentrés sur le nouveau stimulus. Cette nouvelle manne de 1’000 milliards qui sort d’on ne sait où et qui vient s’additionner à tout ce qui a déjà été imprimé par les gouvernements depuis le début de la pandémie. Des milliards de nouveaux billets imprimés. En plus des pass sanitaires de Manu. Mais pendant que l’on s’extasiait devant tant de billets verts et tant de joie à venir dans l’économie américaine, il y en a quand même certains qui pensaient à l’avenir. L’avenir immédiat et pas celui des routes et des ponts qui seront éventuellement en travaux dans les 12 prochaines années. Et l’avenir immédiat, ça contient les chiffres de l’inflation qui sortiront cette après-midi !

AH parce que vous croyiez sérieusement que tout allait s’arrêter avec ce 1212ème STIMULUS !? Que NENNI, il nous faut nous replonger dans les données économiques et en tirer à nouveau des plans sur la comète ! Que se passerait-il si les attentes du CPI que les économistes ont soigneusement calculées sur leurs bouliers étaient nettement plus fortes que prévues ? Que se passerait-il si l’on se rendait soudainement compte que l’inflation transitoire ne soit qu’un beau fantasme né dans l’esprit torturé d’un banquier central et que ladite inflation transitoire pourrait devenir permanente et que les taux pourraient prendre l’ascenseur express de la hausse ? Oui, je le conçois, on n’a pas trop envie d’y penser, mais c’est aussi ça l’avenir immédiat. Et puis en plus de l’inflation et des taux, il faut aussi noter qu’il y a un autre type de la FED qui s’est lâché hier. Eric Rosengren de la FED de Boston a annoncé que « selon lui », en septembre, la Réserve Fédérale devrait annoncer son intention de réduire ses achats obligataires. Evidemment, l’annonce est faite au conditionnel, mais disons que ça commence à faire beaucoup de monde qui en parle et Powell a l’air de se retrouver de plus en plus seul, seul à vouloir attendre un miracle.

En Asie

Ce matin l’Asie ne fait pas grand-chose. Les indices semblent tétanisés dans l’attente des chiffres du CPI de cet après-midi et se posent mille questions sur le COVID et ses variants. À ce propos on notera que la confiance du consommateur australien s’est effondrée ce dernier mois alors que les consommateurs en ont plein le cul d’être confinés, déconfinés, reconfinés et re-reconfinés. Comme quoi, à la fin, ça peut aussi peser sur la consommation. Sauf peut-être sur la consommation d’alcool, puisqu’à la fin il ne reste plus que cela, un fois qu’on a fini tout Netflix et Amazon Prime.

Du côté du reste, il y a le Pétrole qui semble avoir trouvé un fond et qui entame une pénible et douloureuse remontée alors qu’il a les muscles perclus de courbatures après la chute de ces 10 derniers jours. Le baril se traite à 68$ et attend impatiemment de voir de combien les analystes se seront plantés sur les inventaires pétroliers. Sachant qu’historiquement – depuis l’invention des inventaires – JAMAIS qui que ce soit a été juste sur les prévisions, on devrait pouvoir se marrer lors de l’annonce des chiffres. On peut croire à un miracle – comme moi je crois que j’ai une chance de gagner à l’Euromillions – mais disons que la question est plus de savoir si l’on est faux de beaucoup en dessous ou de beaucoup en-dessus. L’or ne fait rien est à 1735$. Si quelqu’un trouve une bonne raison d’en acheter qu’il se lève ou qu’il se taise à jamais. Et puis les cryptomonnaies vont bien, la sérénité est retrouvée et on attend gentiment l’explosion haussière. À moins qu’Elon Musk s’excite un de ces jours. Le Bitcoin est à 45’600 et l’Ether est à 3’150$ et cela même si un des plus gros casses de cryptomonnaies a eu lieu ces derniers jours. Indestructible, c’est le mot.

Nouvelles du jour

Dans les nouvelles du jour, on a donc la nouvelle du STIMULUS qui prend à peu près toute la place. Même l’annonce de l’arrivée de Messi au PSG n’arrive pas à la cheville du STIMULUS. Il faut dire que voir la plupart des meilleurs joueurs du monde jouer dans la même équipe pour aller battre Reims, Nîmes ou Dijon, on a connu des trucs plus excitants. Il faudrait encore que le PSG engage Hamilton et Verstappen pour conduire leurs cars et tout serait parfait dans le monde merveilleux du Qatar parisien. L’autre question que je me pose, c’est de savoir si Messi aura besoin d’un pass sanitaire pour aller bouffer au resto.

Pendant ce temps, le gouverneur de l’Etat de New York, Andrew Cuomo a craqué et a démissionné. En effet après la douzième plainte pour harcèlement, il a semble-t-il compris que la stratégie du hasard et de l’incompréhension ne tenait plus debout. Et puis un économiste qui a fait plein d’études estime que les nouveaux confinements prévus en Chine « pourraient » avoir des conséquences économiques mondiales. Oui, et puis il paraît aussi que tout corps plongé dans l’eau qui n’est pas remonté au bout de cinq minutes est considéré comme foutu et qu’accessoirement, l’eau, ça mouille.

Chiffres du jour

Pour le moment les futures sont inchangés et on attend avec impatience la vague de CPI qui arrivera dès ce matin en Allemagne. Ensuite, on regardera aussi les chiffres des trimestriels de Wendy’s, de NIO, de Bumble ou encore d’Ebay, pour les plus passionnés et pour les autres, le challenge sera de trouver une terrasse où manger ce soir et ce midi, parce qu’apparemment, il va faire beau et chaud. Je profite encore de vous signaler – pour ceux qui veulent – que j’ai créé un nouveau compte Instagram sur lequel vous pourrez y retrouver un flash infos financier en quelques images et les « idées du jour » qui sont présentées sur la chaîne Swissquote Suisse, dans le Morningbull Live. Ce compte Instagram se nomme : Morningbull_World – je vous y attend.

D’ici-là, passez une très bonne journée et à vendredi !

Thomas Veillet

Investir.ch

“I dream of a better tomorrow, where chickens can cross the road and not be questioned about their motives.”

Ralph Waldo Emerson