Des métaux/énergie vers les banques, une rotation sectorielle tactique risquée, mais qui fait sens techniquement. Nous sommes dans une situation technique extrême entre les secteurs métaux/énergie surachetés et les banques survendues, en particulier européennes.

A court terme, nous avons pris nos profits sur les métaux et l’énergie et achetons le secteur bancaire. Un mouvement très tactique, car sur le moyen-long terme, nous maintenons notre pari sur le Supercycle des matières premières–énergie, métaux et agriculture-que nous argumentons depuis deux années déjà. L’invasion russe en Ukraine, et les sanctions massives contre la Russie qui ont suivi, a lourdement affecté les bourses européennes et les banques en particulier. S’il devait y avoir des correctifs de valeur sur les actifs russes, les banques seraient pénalisées par les exigences régulatoires sur les fonds propres. Se référer à la Grande crise financière de 2008. Le probable ralentissement économique, en Europe en tout cas, n’est pas favorable aux banques, ni la hausse des taux d’intérêt (inflation) qui pourrait affecter le secteur immobilier. Mais en tant que gérant de fonds, j’ai souvent préconisé le positionnement contrarian, surtout dans des situations extrêmes comme aujourd’hui.

Malgré la dureté de la guerre, les discussions sur un accord de paix se poursuivent, difficiles, mais avec des lueurs d’espoir. Le trigger à la validation de notre rotation sectorielle sera bien évidemment un apaisement rapide du conflit.

2022.03.18. Switch matières premières
Switch Matières premières vers Banques européennes

A court terme, nous ne croyons pas à un dérapage durable des prix des métaux, du pétrole et du gaz. Concernant le pétrole et le gaz, l’offre potentielle est suffisante sur le moyen terme. Les pays-producteurs n’ont pas intérêt à voir les prix augmenter fortement en raison d’un risque important d’une destruction de la demande; ce qu’ils veulent, c’est la stabilité des prix. De plus, la Chine ne peut pas se permettre des prix élevés de l’énergie et des métaux, alors que sa croissance économique et le secteur immobilier souffrent.

Nous avons acheté Société Générale et Unicredit, deux banques exposées à la Russie. Unicredit a annoncé que dans un scénario extrême la perte pourrait s’élever à €7 milliards. Société Générale est exposée avec sa filiale Rosbank, la première banque étrangère en Russie; avant l’invasion, ses actifs russes se montaient à €18.6 milliards, mais, à fin 2021, Rosbank était valorisée dans le bilan à €2.7 milliards. Les pertes pour le secteur bancaire pourraient donc être moins problématique qu’estimé. En termes de revenus, la Russie a un poids nettement moins important, mais encore une fois, l’important sont les correctifs de valeur par rapport aux fonds propres. Le rallye va se poursuivre, même pour Raiffeisen International très exposée à l’Ukraine et à la Russie.

 

Heravest SA est une boutique indépendante dans le conseil en investissement, du top-down au bottom-up, et un fournisseur de solutions d’investissement.

Rue du Cendrier 12-14
CH-1201 Genève
T +41 22 715 24 40