C’est le jour de Thanksgiving aux Etats-Unis et Joe Biden a accordé sa grâce à deux dindes. C’est magnifique mais ce ne devrait pas satisfaire le vegan américain. Profitons de cet instant pour se pencher sur quelques dindons.

L’actualité recèle des bijoux en matière de dindons et en voici quelques-uns:

Ceux qui croient les politiciens européens en matière de gestion économique

Les dernières perspectives économiques de l’OCDE soulignent le durcissement des politiques monétaires, les prix élevés de l’énergie et la faible croissance des revenus réels des ménages. Donc «les États-Unis et l’Europe connaissent un ralentissement marqué et les grandes économies de marché émergentes d’Asie devraient représenter près des trois quarts de la croissance du PIB mondial en 2023.»

Selon les derniers chiffres publiés par le Fonds Monétaire International, l’économie européenne affiche parmi les plus faibles taux de croissance en 2023. Les Etats-Unis semblent mieux à même de gérer leur économie en 2023 et les pays émergents, à l’exception de la Russie, affichent une meilleure santé que les pays développés.

Les intérêts nationaux primant sur le reste, il existe certainement un manque de coordination à l’échelle européenne surtout en période d’élection.

2022.11.24.FMI

Ceux qui croient à l’application des décisions des COP1 à COP27

Rappelons que la première COP a eu lieu en 1995 à Berlin mais que cette conférence prend ses racines en 1992 au sommet de la Terre de Rio. Si ces conférences ont le mérite de mettre sous la lumière des projecteurs la problématique du climat, elles sont surtout un ballet de représentants diplomatiques qui accouchent de peu de décisions. Quelques exemples : la COP15 à Copenhague a été une grande déception car les Etats-Unis et la Chine refuseront que leurs objectifs de réduction des émissions soient contraignants. La COP21 a Paris a été présentée comme ayant prolonger le protocole de Kyoto et l’Accord de Paris entérine que les pays présents feront tout leur possible pour contenir le réchauffement climatique en-dessous de +2°. En fait, l’accord prévoyait même qu’il faudrait atteindre une augmentation des températures de 1,5° au maximum.

Le 20 novembre, les Nations Unies publient sur leur site un communiqué qui mérite d’être lu mais dont voici quelques extraits :

«La COP27 de la Conférence des Nations Unies sur les changements climatiques s’est achevée aujourd’hui sur un accord visant à fournir un financement pour les « pertes et dommages » aux pays vulnérables durement touchés par les catastrophes climatiques.»

«Dans un contexte géopolitique difficile, la COP27 a permis aux pays de livrer un ensemble de décisions qui ont réaffirmé leur engagement à limiter l’augmentation de la température mondiale à 1,5 degrés Celsius au-dessus des niveaux préindustriels.»

La meilleure conclusion est celle d’Ursula von der Leyen: «La COP 27 a réaffirmé l’objectif de 1,5 °C. Malheureusement, elle n’a pas permis d’obtenir l’engagement des principaux émetteurs mondiaux de réduire progressivement les combustibles fossiles, ni de nouveaux engagements en matière d’atténuation du changement climatique….»

Les investisseurs qui ont appliqué strictement les critères ESG

La base d’un investissement boursier ou non est qu’il rapporte de l’argent. Toutes les analyses de société ont pour but de découvrir des compagnies dont les actions ont un potentiel haussier. Pour ce faire, plusieurs outils/filtres sont mis en place et l’ESG en fait partie.

Christophe Revelli dans un article  paru dans la Revue Française de Gestion en 2013 écrit sur les origines, les débats et les perspectives du concept (ISR ou ESG). Selon lui, le Le mouvement ISR s’est construit autour du concept d’«éthique», influencé dans ses prémices par les convictions religieuses des investisseurs individuels, avant de se greffer au mouvement de l’activisme actionnarial au milieu du XXe siècle.

L’intégration grandissante des fonds de pension activistes au sein des conseils d’administration (CalPERS aux États-Unis, USS en Grande-Bretagne, ABP aux Pays-Bas, etc.) va permettre le développement constant de l’ISR et son implantation définitive au sein des marchés financiers, via son ancrage dans les concepts de responsabilité sociale des entreprises (RSE) et développement durable (DD). Face à l’essor des normes de reporting sociétal et aux nouvelles exigences de communication sur les thèmes de DD, le concept polysémique qu’est l’ISR va prendre un nouveau virage avec l’arrivée sur le marché de l’ISR des premiers analystes extrafinanciers.

L’article est plutôt intéressant mais mon propos est de rappeler que l’ESG n’est pas une religion et qu’en matière de gestion de portefeuille diversification veut aussi dire opportunité. Parlons du secteur de la défense qui n’est guère représenté dans des portefeuilles ESG. Depuis le début de l’année, Lockheed Martin Corp (LMT) progresse de plus de 35%, Northrop Grumman de plus de 35% et General Dynamics de plus de 20%. Les titres pétroliers ne sont pas en reste car en plus d’une forte distribution de dividende, ils ont gagné du terrain à l’image de d’ExxonMobil (+79%), Chevron (+55%) ou TotalEnergies (+30%).

Ceux qui croient la FIFA en matière de droit du travail

La FIFA accueille avec enthousiasme les discussions autour du projet d’ouverture à Doha d’un bureau permanent de l’Organisation Internationale du Travail (OIT), qui viendrait renforcer l’héritage de la Coupe du Monde de la FIFA, Qatar 2022™.

«Ce projet d’ouverture d’un bureau dédié constituerait une avancée décisive dans la dynamique de réforme des conditions de travail enclenchée depuis l’attribution au Qatar de l’organisation de la Coupe du Monde de la FIFA. Je me félicite de constater que les échanges vont dans le sens d’une mise en œuvre réussie du projet», a déclaré Gianni Infantino, Président de la FIFA. «Depuis ma nomination au poste de Président de la FIFA, j’ai eu le plaisir de constater l’engagement fort des autorités qatariennes dans cette réforme globale du marché du travail, ainsi que leur volonté de laisser un héritage durable au-delà de la Coupe du Monde de la FIFA et de garantir sur le long terme des conditions favorables aux travailleurs immigrés dans le pays hôte.»

Le Président de la FIFA a ajouté : «Je tiens à saluer l’Organisation Internationale du Travail, qui n’a eu de cesse de nous soutenir tout au long de la procédure. Compte tenu de son mandat, cette organisation constitue le partenaire idéal pour garantir la protection des droits des travailleurs et leur inscription sur le long terme, non seulement au Qatar mais au-delà.»

 

Bonne dégustation !