Les fêtes de Pâques 2023 auront un goût amer. Un lapin a pondu un œuf car la poule aux œufs d’or a été dérobée par les anciens dirigeants de la banque aux deux voiles. Il semblerait aussi que toutes les cloches ne seront pas à Rome.

Les helvètes voient certains de leurs symboles disparaître à l’image de Toblerone (ce n’est pas nouveau…), une certaine production de chocolat Lindt (le lapin doré est produit en Allemagne) et le secret bancaire il y a quelques années.

C’est au tour du Credit Suisse de rejoindre les symboles du passé. Il est vrai que la banque avait déjà vendu son âme helvétique à quelques «étrangers» comme Antonio Horta-Osorio ou Tidjane Thiam. Qu’importe le CEO, suisse ou non, pourvu le salaire. La poule aux œufs d’or a servi à quelques personnes en Suisse mais surtout au monde anglo-saxon.

Hier, la cheffe de l’Autorité de surveillance des marchés financiers annonçait son souhait de davantage de compétences surtout en matière de sanctions. La Finma attend des responsabilités mieux définies de la part des dirigeants de banque. En gros, le shérif veut des armes pour chasser le gros gibier alors même qu’il s’évertue à punir les petits. Je connais quelques gestionnaires indépendants qui doivent rire jaune.

Ce qui est plus frappant dans cette histoire c’est que les sages qui dirigent ou contrôlent le monde financier suisse auront montré toute leur passivité, au mieux. C’est ainsi que cette année toutes les cloches (un instrument de percussion et un idiophone) ne s’envoleront pas pour Rome. Elles resteront à Berne ou Zurich pour sonner le glas d’une certaine finance.

Revenons à nos moutons

Les valeurs bancaires ont pesé sur le marché suisse avec l’UBS, le Credit Suisse et Julius Baer qui perdaient respectivement 1,3%, 1,6% et 1,9%, Par contre les pharmas ont tiré le SMI à la hausse avec Roche qui gagne 2,5% et Novartis 1,7%. L’indice clôture cette journée en hausse de 0,38%.

Les britanniques ont vu leur Footsie en hausse de 0,37% suite à la publication des nouvelles demandes dans le secteur des service. Les bourses européennes n’ont pas affiché la même humeur. Le CAC 40 se replie de 0,39% et le DAX 0,53%. Le rendement du dix ans allemand finit en baisse à 2,18%, celui des OAT à 2,68% et celui des BTP italiens à 4,01%.

Aux Etats-Unis, l’activité du secteur des services montre quelque faiblesse mais reste au-dessus de 50%. Cependant, ces chiffres ont été interprétés comme étant des indicateurs d’une récession. A ceux-ci s’ajoute le déficit commercial qui se creuse en février au-delà des chiffres estimés. La bourse américaine a fini de façon mitigée. Si l’indice Dow Jones a gagné 0,24%, ce n’a pas été le cas du SP500 et du Nasdaq qui ont perdu 0,25% et 1,07%. La faute a Nvidia qui a baissé suite à l’annonce de Google d’une technologie supérieure à celle du fabriquant de semi-conducteurs dans le domaine de composants pour super-ordinateurs. Par sympathie, les gros titres de la tech ont subi des prises de bénéfice. Le marché obligataire reflète aussi cette crainte d’une inflation avec le 10 ans américain à 3,92%, gardant ainsi un écart de 150 points de base avec le rendement du 6 mois (donc courbe des taux toujours inversée).

En Asie, l’indice MSCI Asie-Pacifique baisse de 0,8% à cause du Nikkei (-1%), de l’indice Kospi sud-coréen (-0,6%) et de celui australien (-0,3%). Les chinois, tellement contents de recevoir le président français ont pris congé jusqu’à lundi prochain donc les marchés étaient fermés.

Sur marché des changes, le dollar recule un peu face au yen alors qu’il se renforce contre les dollars australien et néo-zélandais. L’euro montre aussi quelque faiblesse face au billet vert et recule de 0,16%.

Dans le secteur de métaux précieux, l’or baisse de 0,3% à USD 2024,8. L’argent et le palladium suivent le chemin baissier du métal jaune mais le platine est en hausse de 0,3% pour aller titiller la barrière de USD 1’000. Dans celui des métaux de base, le cuivre finit en hausse alors que l’aluminium et le zinc baissent de plus de 1%.

Dans le reste du secteur des matières premières, nous pouvons voir que le ralentissement économique qui prévaut dans plusieurs pays pèse sur le prix de l’or noir malgré la diminution de l’offre de l’OPEP. Le Brent se traite à USD 84,82 et le West Texas à USD 80,4. Les dynamiques de marché diffèrent dans celui des « soft commodities ». La perspective d’une amélioration des conditions météorologiques plus tard dans le courant du mois d’avril a suffi à faire chuter les prix des céréales mercredi. Les pertes pour le maïs et le soja ont été relativement minimes, tandis que les prix du blé ont subi des baisses à deux chiffres.

 

La pause pascale est bienvenue pour nous tous. Les membres de la BNS, de la FINMA, du Conseil fédéral et de l’Association suisse des Banquiers souhaitent de joyeuses Pâques aux actionnaires du Credit Suisse.

 

2023.04.06.Nains