Soutenue par les progrès scientifiques et technologiques, la guérison de certains cancers ne relève plus de l’utopie. Le financement sera le moteur du changement.

Par Rudi Van den Eynde, Head of Thematic Global Equity

 

Deuxième cause de mortalité dans le monde, le cancer a provoqué dix millions de décès en 2020. Une des caractéristiques notable : le cancer est une maladie en pleine expansion avec dix-neuf millions de nouveaux cas détectés. Explicites, les principaux indicateurs de criticité témoignent du chemin qui reste à parcourir pour réduire les impacts sociaux, humains et financiers du cancer, dont la charge annuelle est estimée à 1’160 milliards de dollars[1]. Impérative, la mise à l’échelle des services existants serait aussi rentable: elle pourrait rapporter 12,43 dollars par dollar investi[2].

Des progrès significatifs

Portées par une recherche dynamique, plusieurs avancées majeures ont été observées durant la dernière décennie. «Elles résultent d’une meilleure compréhension de la maladie, de ses facteurs de risque et de ses circonstances de survenue. Le génotypage moléculaire des cancers, en grande partie achevé, a facilité la mise au point de stratégies thérapeutiques ciblées très efficaces qui ont sensiblement amélioré la prise en charge de nombreux patients», explique le Pr Fabrice Barlesi, directeur général de Gustave Roussy. Une évolution radicale qui a également favorisé l’avènement de l’immunothérapie. Selon Fabrice Barlesi, 15 à 20% des patients traités par immunothérapie ont vu leur espérance de vie significativement prolongée. Autre tendance lourde: l’arrivée des CAR-T cells. Prometteuse, cette technologie doit désormais être déclinée dans le champ des tumeurs solides.

Des attentes réalistes

Les scientifiques devront relever de nombreux défis. La difficulté consistera notamment à mieux contrôler la maladie. De toute évidence, l’anticipation sera l’un des maîtres-mots de la transformation. Longtemps négligée, la gestion de l’après-cancer sera également une voie de progrès majeure. L’objectif est limpide : minimiser l’impact des traitements et de la maladie pour permettre aux patients de vivre plus longtemps et dans les meilleures conditions possibles. Plusieurs freins devront être levés. «L’interdisciplinarité sera le premier moteur de l’innovation de rupture. Le croisement des expériences et des expertises sera notre force», assure Fabrice Barlesi.

Des enjeux financiers majeurs

Comme souvent, l’investissement sera le moteur du changement. «L’impulsion pourra être donnée par les Etats ou les grandes institutions académiques, mais elle devra être impérativement soutenue par des financements privés et la philanthropie», commente Rudi Van Den Eynde, Head of Thematic Global Equity. De plus en plus pointus, les traitements contre le cancer nécessiteront des moyens financiers renforcés pour stimuler la recherche. Indispensables, les partenariats public-privé ne suffiront pas. «Les fonds d’investissement devront apporter leur contribution pour faciliter la découverte et accompagner la diffusion des nouveaux médicaments. Plus ouverts aux opportunités dans le secteur de la santé, les opérateurs financiers devront accepter une prise de risque inhérente à toute recherche scientifique. Pour alléger le poids de cette incertitude, ils devront s’appuyer sur des avis spécialisés. La confiance sera un paramètre déterminant dans la décision d’investissement.» Une chose est sûre: les mondes académique, industriel et financier devront coopérer plus étroitement pour le bien commun. Le Pr Barlesi et Rudi Van Den Eynde croient fermement à la théorie du décloisonnement dans l’intérêt des patients.

La voie de la guérison

Longtemps considérée comme une maladie incurable, le cancer pourrait devenir une « simple » maladie chronique. «La guérison, au sens strict du terme, paraît totalement illusoire. La maladie pourrait néanmoins devenir un accident de la vie. Nous arrivons actuellement à guérir près de la moitié des cancers. Cette proportion pourrait atteindre les deux tiers d’ici à la moitié du siècle», annonce le Pr Barlesi. Au-delà des seuls traitements médicamenteux, la prévention et l’éducation joueront un rôle prépondérant dans le processus décrit. «Pour parvenir à l’objectif, la lutte contre la tabagisme, l’alcoolémie ou la malnutrition devra être appuyée par des politiques publiques plus volontaristes. Dans ce domaine, l’intelligence artificielle pourrait à la fois permettre de nourrir la connaissance scientifique et d’affiner la précision du diagnostic.»

Partenaire du projet PRISM, le centre national de médecine de précision lancé par Gustave Roussy, l’Université Paris-Saclay, CentraleSupélec, l’Inserm, rejoints par Unicancer et l’ARC, Candriam apportera sa contribution à la lutte contre le cancer. Par l’intermédiaire de son réseau d’experts, il ciblera les développements, les projets et les solutions les plus utiles à la collectivité.

 

[1] « Assessing national capacity for the prevention and control of noncommunicable diseases : Report of the 2019 global survey », World health organization (mars 2020).

[1] « Global costs, health benefits, and economic benefits of scaling up treatment and imaging modalities for survival of 11 cancers: a simulation-based analysis », The Lancet Oncology (mars 2021).

 


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