Les graphes macroéconomiques sélectionnés et commentés par Nicolas Blanc, Responsable de l’Allocation chez Ellipsis AM.

US : augmentation surprise des inscriptions au chômage

US: Statistiques du chômage

Les dernières statistiques d’inscriptions au chômage ont été publiées, à 234k, au-dessus des attentes. Bien qu’il s’agisse d’une série assez bruitée, particulièrement à l’approche des vacances, il faut tout de même constater que la tendance s’est détériorée récemment. A ce stade, il n’y a rien d’inquiétant, la hausse des inscriptions pouvant tout à fait cadrer avec une convergence de l’activité vers des niveaux plus proches de la croissance tendancielle. Il conviendra toutefois de suivre les évolutions de cet indicateur, qui a un caractère prédictif pour l’activité. Si la dégradation s’amplifiait, il faudrait y voir une hausse de la probabilité d’une récession.

Le contexte inflationniste ralentit aux US

US: core PCE

L’augmentation de l’indice des prix core PCE, qui représente la consommation des ménages extournée des éléments les plus volatils, a progressé de 0,1% en octobre, portant à 1,8% sa variation annuelle. Sur l’ensemble du panier, la progression annuelle est juste à 2,0%, c’est-à-dire exactement au niveau de l’objectif de la Fed. On serait évidemment tenté de rapporter cette baisse à celle des swaps d’inflation, qui se sont littéralement effondrés récemment aux US, passant de 2,4% à 2,15% en deux mois. On comprend également la prudence de la Fed dans ses derniers commentaires, lorsqu’elle indique vouloir prendre le temps de mesurer les effets de sa politique dans le temps.

Le PMI chinois sur la ligne de flottaison

Chine: PMI Markit et officiel

Le PMI officiel chinois a déçu les attentes en novembre, à 50,0 (contre 50,2 attendu), soulignant à nouveau les difficultés auxquelles l’économie est confrontée. Les commandes à l’export se stabilisent, mais à un niveau faible (47,0), conséquence évidente de la guerre commerciale en cours. Le ralentissement des nouvelles commandes et l’augmentation des stocks est un signe négatif sur l’évolution de la demande (l’excédent des commandes sur les stocks est passé de 15% en 2017 à seulement 4%). Les dernières statistiques avaient déjà montré une contraction des profits industriels et un ralentissement des ventes, tout ceci rendant probable une réaction du gouvernement par des mesures de soutien.

Que dit la hausse des spreads sur la croissance?

Spreads High Yield et écart de la croissance à sa tendance

La hausse récente des spreads de crédit contribue aux inquiétudes ambiantes sur un ralentissement plus brutal de l’activité. Il est vrai que, historiquement, le niveau des spreads contient de l’information sur le niveau d’activité, comme le montre le graphe ci-contre(spread / croissance moyenne sur le trimestre en cours et le suivant, en écart au trend). Le niveau actuel des spreads (4,21% pour l’indice HY Barclays) correspond à une croissance de l’économie américaine égale à sa tendance, soit 2,5%, selon la méthode que nous avons retenue. Il est donc encore compatible avec le scénario d’une convergence de la croissance vers des niveaux plus soutenables. L’écart-type de ces estimations étant très large, ces conclusions n’ont évidemment rien de définitif.

 

Source : Ellipsis AM, Bloomberg, Markit