Les graphes macroéconomiques sélectionnés et commentés par Nicolas Blanc, Responsable de l’Allocation chez Ellipsis AM.

Emploi américain : nouveau record

US: Statistiques du chômage

Les inscriptions au chômage ont battu, à +203k, un nouveau record pour la (longue) phase d’expansion en cours, et au plus bas depuis les années 60. En moyenne 1 mois, ces inscriptions sont également au plus bas. Dans le même temps, la productivité a été revue en baisse et, si la croissance trimestrielle apparait solide (+2,9%), elle ne représente que 1,3% sur un an. Avec la modération salariale en cours, les coûts de production unitaires évoluent très lentement. La poursuite de cet environnement « Goldilocks » aux US peut surprendre, au regard de la longévité du cycle, et elle surprend d’ailleurs les responsables américains. Ceux-ci sont toujours dans la position confortable de pouvoir laisser l’économie accélérer sans même que les prémisses de pressions inflationnistes n’apparaissent.

Allemagne : plongeon des commandes

Allemagne: commandes à l’industrie manufacturière

Les commandes et les ventes des industriels allemands ont à nouveau nettement déçu en juillet. Les commandes ont baissé de 0,9%, après -3,9% en juin (-1,8% et -0,8% pour les ventes). Il s’agit de données généralement assez volatiles, en raison des calendriers perturbés par les vacances, mais pas en l’espèce, car le problème est concentré sur l’industrie automobile. Il est possible que les menaces américaines aient déjà pesé sur les commandes, auquel cas on pourrait espérer que l’accord Trump-Junker puisse redresser en partie la situation. Les constructeurs automobiles ont également indiqué que les nouvelles procédures de tests d’émissions créaient des goulots d’étranglement dans la chaine de livraison.

Irlande : le soft Brexit serait le scénario idéal

PMI Irlandais

A priori, l’exposition de l’Irlande au risque d’un Brexit dur est la plus forte parmi les pays européens, car le total des exportations vers le UK rapporté au PIB est le plus élevé. Cependant, l’arrangement qui semble se dessiner, avec une union douanière pour les biens mais pas les services, pourrait lui être favorable. Ses exportations de biens (et la frontière) seraient préservées et, si elle perdrait des exportations de services, elle serait en mesure de récupérer une partie des activités qui vont se relocaliser au sein de l’UE (elle dispose pour cela d’attraits importants comme la langue, le système judiciaire et l’environnement favorable des entreprises). Sa diplomatie a d’ailleurs largement œuvré à dissuader les anglais du Hard Brexit.

Les matières premières subissent le ralentissement des émergents

Métaux industriels et indice action chinois

Les baisses des principaux métaux industriels depuis le début de l’année s’étagent entre -5% et -25%. La Chine est au centre du problème car elle représente une part majoritaire des débouchés de ces produits et que pèse sur elle un ensemble de facteurs déprimant la demande : −une transition économique vers les services et la technologie, −un surinvestissement dans la construction, −une politique de réduction du poids de la finance parallèle, −les craintes que la guerre commerciale s’amplifie et −les effets du resserrement des conditions financières en dollar. En termes d’offre, notons que la baisse des devises émergentes favorise celle des matières premières, car elle baisse les coûts de production libellés en devises locales.

Source : Ellipsis AM, Bloomberg