Les graphes macroéconomiques sélectionnés et commentés par Nicolas Blanc, Responsable de l'Allocation chez Ellipsis AM.

Production industrielle française

Rebond de la production industrielle française

La production industrielle française a progressé de 0,8% en décembre, après une baisse sensible en novembre. Deux secteurs ont particulièrement rebondi: le raffinage et la production pharmaceutique. Les événements sociaux ont pesé sur l’activité industrielle (avec notamment des accès bloqués aux raffineries) mais ceux-ci semblent s’estomper progressivement. L’activité pourrait ainsi revenir à la normale dans les prochains mois.

A noter à cet égard que l’INSEE a relevé dans une enquête un accroissement de 10% des intentions d’investissement dans le secteur manufacturier, niveau relativement élevé au regard de l’historique de ces enquêtes.

US: commandes et livraisons de biens d’équipement

US : faiblesse des commandes de biens d’équipement

Après révision, les commandes de biens durables en novembre n’ont progressé que de 0,7%, là où le consensus les attendait à +1,5% (-0,6% pour les biens d’équipement hors transport et défense). Il semble donc que les investissements productifs soient en phase de décélération, ce qui pourrait prolonger le bas de cycle de l’activité manufacturière et peser sur l’activité aux US dans son ensemble.

Les stocks des producteurs sont en baisse globalement mais en raison uniquement des biens non-durables. Les livraisons, enfin, déclinent de 0,6% sur le mois, avec, là encore, une divergence entre les biens durables (+0,7%) et non-durables (-1,9%).

Ecart de taux réel et EUR/USD

Europe – US : l’écart de taux réels baisse

Le graphe ci-dessus peut étonner lorsque l’on assiste à l’effondrement des taux longs core en zone euro. Mais il s’agit ici du 2 ans et l’effet de la baisse des swaps d’inflation compense celle de la baisse des taux nominaux (il s’agit ici des taux allemands). Cette évolution du différentiel de taux réels peut suggérer une hausse de l’euro à court-terme, hausse, qui, au passage, ne ferait pas les affaires de l’Europe.

Mais les écarts de taux ne sont pas, loin s’en faut, les seuls facteurs influençant l’évolution des changes. L’écart entre les situations conjoncturelles est très largement en faveur des US, ce qui a tendance à soutenir le dollar, que même le virage dovish de la Fed n’a pas pu affaiblir.

US: inflation core et headline

Le mystère de l’inflation aux US

Le taux de chômage américain a beau se situer 1% sous le niveau du plein-emploi depuis de nombreux trimestres, l’inflation y reste résolument insensible. On est souvent tenté d’y voir l’effet de forces déflationnistes (la stagnation séculaire) ou d’une baisse du pouvoir de négociation des salariés liée à la mondialisation. S’agissant des US, il semble que des motifs très spécifiques à un secteur aient joué un rôle important.

La contribution de la santé aux variations de l’indice des prix core est très significative, sous l’effet de pressions des autorités visant à limiter une croissance forte et tendancielle des dépenses (notamment le Affordable Care Act, qui, bien que déjà ancien, continue d’avoir des effets notables).