Les graphes macroéconomiques sélectionnés et commentés par Nicolas Blanc, Responsable de l’Allocation chez Ellipsis AM.

L’immobilier américain ralentit

US: Investissement résidentiel et prix de l’immobilier

Tout au long de l’année, les différents indicateurs du marché de l’immobilier – construction, ventes, prix – se sont progressivement dégradés. En cause, probablement, la hausse des taux d’intérêts et la réforme fiscale, cette dernière ayant réduit la déductibilité des intérêts. Si l’impact en termes de croissance est clairement négatif (direct mais également via l’effet richesse), il nous parait très contenu à l’heure actuelle (par exemple, la hausse des prix reste de l’ordre de la croissance nominale). Il résulte d’ailleurs du caractère restrictif qu’adopte progressivement la politique monétaire, le ralentissement de l’immobilier contribuant à ramener le rythme d’activité vers des niveaux soutenables.

Chine: les échanges commerciaux progressent

Chine: échanges commerciaux

Dans le contexte anxiogène de la guerre commerciale sino-américaine, la publication des données du commerce extérieur chinois a constitué un soulagement. Si la progression séquentielle est négative (-1,2%), sur un an glissant, les exportations progressent de 15,6% (en dollar). Celles destinées à l’UE et au Japon ralentissent, après une forte accélération en septembre, tandis qu’elles restaient stables vers les US et l’ASEAN. Une partie de la faiblesse séquentielle pourrait résulter de la fin des opérations réalisées en anticipation des droits de douane. La bonne tenue des importations signale, elle, que l’investissement serait en train de repartir. Sur le plan politique, l’attention du marché reste focalisé sur une possible rencontre Xi/Trump en marge du prochain G20.

Eurozone: le ralentissement se confirme

EZ: Croissance et PMI composite

Les publications (la semaine dernière) du PMI composite et de la croissance en zone euro ont fait ressortir un net ralentissement. Une partie de celui-ci peut être attribuée aux contraintes sur l’offre d’automobiles en Allemagne, dues aux nouvelles normes anti-pollution. Mais cette explication ne suffit probablement pas. La France et l’Italie montrent des signes inquiétants de faiblesse, ainsi que de nombreux autres secteurs économiques (la moitié d’entre eux est en contraction). Si l’on rajoute deux risques politiques majeurs (Italie et Brexit), on rend bien compte des difficultés que traverse l’Europe. Mais cette conjonction d’éléments particulièrement négatifs pourrait ne pas durer et laisser place à quelques bonnes surprises.

Retournement de la production industrielle française

Production industrielle française

Le chiffre de la production industrielle française en septembre est brutal : avec une baisse séquentielle de 1,8%, elle revient aux niveaux prévalant en 2017, surprenant à la baisse tous les prévisionnistes. La production manufacturière a accusé une baisse plus forte, de 2,1% m/m, répartie de manière assez homogène sur l’ensemble des composants. En raison du niveau élevé atteint le mois précédent, les chiffres trimestriels font meilleure figure : +0,7% q/q. Si ce chiffre n’implique pas nécessairement de révision significative du PIB au T3, l’activité au début du T4 semble prendre un départ poussif, que les derniers indicateurs avancés publiés suggèrent également.

 

Source : Ellipsis AM, Bloomberg, Markit, Eurostat