Les graphes macroéconomiques sélectionnés et commentés par Nicolas Blanc, Responsable de l’Allocation chez Ellipsis AM.

US : déception sur les biens durables…

US: commandes et livraisons de biens d’équipement

Le chiffre headline des commandes de biens durables a été publié pour octobre à -4,4%, largement sous les -2,6% attendus par le marché et le chiffre de septembre a été révisé de 0,8% à la baisse. En revanche, les livraisons de biens core ont rebondi, après deux mois de baisse, à +0,3%. Ce niveau laisse entrevoir un rebond de l’investissement au T4, dans un contexte de ralentissement progressif, après deux années d’augmentation rapide. La baisse des commandes semble également confirmer l’hypothèse d’un ralentissement, alors que des facteurs négatifs s’accumulent sur ce secteur: dollar élevé, pétrole bas, dégradation des conditions financières et ralentissement global.

… et immobilier sous pression

US: ventes dans l’ancien et confiance des entrepreneurs

L’indice NAHB représentatif du sentiment des promoteurs aux US a accusé une nette baisse en novembre, qui l’a porté à 60, contre 67 attendu. Si l’indice reste au-dessus de 50, les entrepreneurs indiquent une baisse de l’intérêt des acheteurs, en raison de contraintes de capacités financières d’achat (effet ciseau entre la hausse des prix et celle des taux hypothécaires). Dans le même temps, les ventes dans l’ancien ont connu un léger rebond, après plusieurs mois de baisse. A ce stade, les effets sur la construction dans le PIB au T4 ne semblent pas inquiétants. A plus long-terme, on devrait voir se poursuivre le ralentissement de la hausse des prix, qui se situe encore au-delà de la croissance nominale.

Zone euro : le contexte inflationniste ralentit…

€-zone: inflation implicite (5a dans 5a) et prix du pétrole

Les mouvements combinés de la baisse du pétrole et de l’inflation anticipée à 5 ans dans 5 ans évoquent la période 2014-2015, à la suite de laquelle la BCE avait dû, pour répondre au risque déflationniste, mettre en place ses programmes d’achat de dettes publiques et privées. Si la baisse de l’inflation anticipée reste contenue à ce stade, la banque centrale se trouve de plus en plus en porte-à-faux dans l’arrêt de son programme d’achat dès la fin de l’année, d’autant que les données économiques les plus récentes font état d’un ralentissement assez marqué. Cette inquiétude, visible dans les dernières minutes, pourrait conduire (dans un premier temps) à l’introduction d’un biais à la baisse dans l’appréciation de l’environnement économique lors de la réunion de décembre.

… et la dégradation des indicateurs avancés se poursuit

EZ: Croissance et PMI composite

Les dernières publications des PMI en zone euro n’ont pas apporté les signes de stabilisation espérés. En termes géographiques, l’Allemagne est nettement affectée, avec un composite à 52,2, en baisse de plus d’un point et au plus bas depuis 4 ans, tandis que la France est quasiment stable à 54,0 et compense la baisse de l’activité manufacturière par la vigueur des services. Les secteurs exportateurs sont toujours sous pression mais leur pessimisme se communique également à ceux visant les débouchés domestiques. Incertitudes politiques, resserrement des conditions financières et baisse de la confiance des ménages sont tous à l’oeuvre dans le ralentissement européen.

 

Source : Ellipsis AM, Bloomberg, Markit, US Census Bureau