La note macro de Nicolas Blanc, Responsable de l’Allocation chez Ellipsis AM.

Jusqu’au troisième trimestre, la flambée des cours du pétrole et la robustesse de la demande chinoise avaient supporté la performance globale des matières premières. Mais, avec la baisse récente des cours du brut (près de 30% depuis le plus haut d’octobre), tous les secteurs, particulièrement ceux sensibles à la croissance apparaissent en recul sensible:

Les métaux industriels, très sensibles à la croissance et à la demande chinoise, ont subi cette année la révision à la baisse des prévisions d’activité et les impacts de la guerre commerciale.

Les métaux précieux ont souffert du reflux des politiques monétaires, qui ont poussé les taux – et donc les coûts de portage – à la hausse. En dépit d’une forte remontée de l’aversion au risque au T3, l’or reste négatif sur l’année.

• En raison de la sensibilité de leur marché aux débouchés des US, les produits agricoles ont également subi les effets de la guerre commerciale, et en particulier des répliques chinoises sur le soja.

• Le marché du pétrole a pu un temps échapper aux déterminants économiques, pour des raisons surtout politiques (embargo iranien, accords de l’OPEP, …) mais, après de fortes pressions américaines, il a suivi à la baisse le reste des matières premières.

Seule dissonance, le gaz naturel, réagissant à un choc de demande lié aux conditions climatiques, a vu ses prix fortement augmenter. On voit que les facteurs qui ont pesé sur les cours des matières premières cette année risquent d’agir encore en 2019. Il se profile en effet, a minima, une convergence de la croissance mondiale vers ses niveaux tendanciels, ce qui va poser des difficultés aux actifs «cycliques».

Le resserrement de la Fed et la guerre commerciale devraient aussi se poursuivre et peser sur les matières premières. Il faut néanmoins mentionner que la baisse des cours produit des éléments stabilisateurs. Elle soutient la demande des consommateurs et les marges des industries secondaires. En pesant sur l’inflation, elle favorise l’assouplissement des politiques monétaires. Ces effets vertueux supposent des baisses contenues, qui ne dégradent pas excessivement la solvabilité d’acteurs privés ou d’Etats producteurs. Enfin, les choix de l’OPEP, qui avait réussi à faire remonter les cours après l’accord de 2016 mais a été depuis contraint par les US, seront également déterminants.

Theresa May vend du rêve aux Communes

Dans un effort de dernière minute avant le vote qui s’annonce difficile à la Chambre des Communes, Mme May a obtenu une ambitieuse (mais non contraignante) déclaration d’intention, qui ouvre la perspective de relations commerciales étroites et de coopérations renforcées dans divers domaines. Il est entendu que le sujet du backstop irlandais sera remplacé par une meilleure solution, tirant parti des possibilités technologiques futures. Le message adressé aux représentants – qui sont en grande majorité favorables à des liens étroits avec l’UE – est d’oublier les imperfections de l’accord de divorce pour les perspectives plus souriantes de la déclaration politique.

Les épargnants italiens sont méfiants

L’émission proposée par le Trésor italien aux investisseurs individuels s’est soldée par la plus faible demande observée depuis 2012. C’est donc un échec pour le gouvernement, qui aurait sûrement aimé démontrer son indépendance vis-à-vis du marché. Plus généralement, la rationalité des agents privés est un mauvais augure pour les politiques de relance, car ceux-ci anticipent, par une baisse de leurs dépenses courantes, les hausses d’impôts futures induites par les déficits budgétaires.