Les allocations des régimes de retraite aux fonds climatiques — y compris dans la sphère des actifs privés — sont susceptibles d’augmenter considérablement, avec des conséquences potentiellement vitales dans le monde réel.
Par Maria Teresa Zappia, Responsable de la durabilité et de l’impact
Les fonds de pension représentent environ 54 billions de dollars — un peu plus d’un tiers — de l’ensemble du secteur mondial de la gestion d’actifs, dont la valeur s’élève à 154 billions de dollars. La grande majorité de ces 54 billions de dollars est concentrée dans les sept plus grands marchés des pensions au monde. Partout où les fonds de pension dirigent leur attention, un changement s’opère.
Nous pensons que la prochaine phase pour le secteur des pensions pourrait être définie par l’augmentation de l’allocation climatique. Voici pourquoi.
Tout converge vers (net) zéro
Ces dernières années, trois tendances majeures ont été observées au niveau des retraites.
A terme, des moteurs économiques et politiques devraient exacerber ces tendances.
Le coût sera toujours une préoccupation pour les adhérents aux régimes de retraite et les organismes de réglementation. En règle générale, opter pour des sources de rendement issues des marchés privés est toutefois plus onéreux. Nous prévoyons une consolidation du secteur, ce qui devrait permettre des économies d’échelle et laisser plus de marge pour utiliser les actifs non cotés sans impacter le coût global.
La technologie doit contribuer à réduire les coûts, et elle peut simultanément jouer un rôle dans l’engagement des adhérents, la communication et la personnalisation de masse des offres. Toutefois, l’ajout d’un reporting rigoureux sur les objectifs de durabilité et d’impact (comme les empreintes carbone) pèsera naturellement sur les marges, déjà tendues. Les outils internes seront un critère distinctif et nécessiteront des investissements importants de la part des gérants d’actifs qui décident stratégiquement de se positionner en première ligne à l’égard de la durabilité.
Finalement, la durabilité deviendra un concept courant. Les gouvernements et les autorités de réglementation contribuent déjà à l’évolution du secteur, en favorisant de nouvelles structures qui facilitent les investissements générant des avantages sociaux et environnementaux. Le Long-Term Asset Fund (LTAF) récemment annoncé au Royaume-Uni en est un bon exemple. Ces véhicules ont étendu leurs exigences de remboursement minimum et privilégient les actifs illiquides à long terme. A mesure que la capacité à évaluer l’impact augmente, la prévalence de ce que l’on appelle le «green washing» va diminuer.
Par ailleurs, l’impact et la longévité des actifs convergeront naturellement. En effet, les actifs non cotés modifieront leurs processus d’investissement pour que leur impact puisse être évalué, et sont susceptibles de fixer la barre au-dessus des exigences des régulateurs.
Pourquoi les investisseurs peuvent-ils s’attendre à davantage d’allocations climatiques axées sur les actifs privés?
Aujourd’hui, le marché britannique des régimes à contributions définies représente environ 500 milliards de livres sterling et devrait atteindre 1 billion de livres sterling à la fin de cette décennie. Nous prévoyons une consolidation significative au sein des «master trusts», qui gèrent les régimes regroupés de nombreux employeurs.
Dès lors, une évolution s’ensuivra, se traduisant par davantage d’interaction avec les membres, ainsi qu’une éducation et une sensibilisation accrues aux questions ESG. Selon Willis Towers Watson, un «franchissement d’étape» a lieu concernant l’importance accordée à l’ESG: 50% des régimes sont susceptibles d’offrir des placements ESG dans le cadre de leur option par défaut à court terme.
Il est important de noter qu’il existe aussi un décalage important entre le nombre d’investisseurs qui expriment un intérêt particulier pour les fonds favorables au climat et ceux qui ont joint l’acte à la parole. Le Defined Contribution Investment Forum a révélé que 74% des épargnants britanniques étaient «très intéressés» ou «assez intéressés» par les fonds favorables au climat. Toutefois, la même enquête révèle que seulement 9% ont réellement investi dans des fonds respectueux du climat via leur régime de retraite. Nous soutenons fermement qu’après la COP 26, ce désir a augmenté, mais il faut apporter des solutions appropriées aux épargnants pour leur permettre de se lancer.
Les actifs non cotés peuvent contribuer directement aux ambitions climatiques des investisseurs
Il y a un désir et une volonté manifestes de progresser vers des régimes de retraite favorables au climat, tant de la part des adhérents que du secteur de l’investissement. Mais un certain nombre de défis s’avèrent difficiles à surmonter.
Nous avons précédemment mentionné le coût. Pour les retraites, le coût repose sur deux facteurs.
Le premier est le plafonnement des coûts réglementaires que doivent respecter les régimes de retraite britanniques. Le plafonnement des coûts est un véritable obstacle auquel beaucoup semblent devoir faire face avec un budget de marchés privés. La solution à ce problème doit provenir de l’efficacité opérationnelle, et peut-être d’un certain assouplissement réglementaire.
Le second facteur, c’est ce que nous appelons le «paradigme de la valeur». Nous avons connu une longue période de forte croissance du marché public, accessible à un coût très faible. Pourquoi payer davantage pour s’exposer aux marchés privés?
Nous pensons qu’il existe des réponses claires à cette dernière question. La plus évidente est la diversification offerte par les actifs privés. Alors que nous entrons dans des eaux plus agitées, il sera beaucoup plus facile de savoir dans quelle mesure la performance sur les marchés privés est générée par les fondamentaux de l’actif plutôt que par l’orientation du marché.
Une autre raison solide, surtout lorsque nous parlons d’impact, est la capacité à entretenir un lien plus étroit avec l’actif que vous financez. Bien que l’ESG gagne en importance, obtenir une mesure cohérente et reproductible reste un défi majeur, encore plus lorsque l’investisseur est éloigné de l’actif. Or la vérification de l’impact mesuré est l’objectif final.
Si l’on considère la proximité sous forme d’échelle, les trackers indiciels se situent à l’extrémité la plus éloignée. Les actifs privés se trouvent à l’opposé. En tant que détenteurs et opérateurs des actifs, les investisseurs ne sauraient être plus proches et mieux placés pour constater les implications réelles de leurs décisions financières.
L’étude Institutional Investor Study 2021 de Schroders a identifié la fragmentation des données comme un obstacle majeur à l’investissement dans les actifs privés, 58% des répondants citant le manque de transparence comme un frein important. A cet égard, nous pensons que le secteur doit déployer davantage d’efforts pour améliorer la communication avec les investisseurs.
Il est certain que les actifs se réévaluent moins fréquemment, mais lorsque cela se produit, c’est sur la base de leur valeur fondamentale, contrairement à ce que l’on observe sur le marché. Toutefois, les fonds privés se montrent généralement exhaustifs dans la communication de tous les actifs du portefeuille, à l’inverse des cinq positions les plus importantes, par exemple. Cela échappe peut-être quelque peu à la compréhension.
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