Les obligations peuvent encore stimuler les portefeuilles, même si la corrélation entre actions et obligations reste positive.
Par Sean Markowicz, Stratégiste et Ben Popatlal, Stratège multi-actifs
L’approche 60/40 de la construction de portefeuille est depuis longtemps un pilier en termes de placement. Elle consiste à allouer 60% en actions pour une appréciation du capital et 40% en obligations pour obtenir un revenu et atténuer les risques potentiels.
Il s’agit d’une stratégie d’investissement simple qui s’est extrêmement bien comportée ces 20 dernières années où les cours des actions ont augmenté de manière quasi ininterrompue et où les taux d’intérêt ont atteint des plus bas historiques, tirant les prix des obligations vers le haut.
Mais certains investisseurs commencent à perdre désormais confiance dans ce modèle dans un environnement macroéconomique difficile.
A titre d’exemple, l’indice S&P 500 a chuté de 4,6% au premier trimestre 2022, sur fond d’envolée des rendements obligataires et d’éclatement de la guerre en Ukraine.
Dans le même temps, la flambée de l’inflation et le resserrement de la politique monétaire ont entraîné une baisse de 5,6% de l’indice ICE BofA US Treasury, privant les investisseurs de leur refuge pour amortir le repli des marchés.
Bien que les performances des actions et des obligations présentent rarement une corrélation positive, certains craignent que cette tendance ne se poursuive. Mais cela ne signifie pas pour autant qu’il convient pour les investisseurs d’éliminer totalement les obligations de leur allocation d’actifs stratégique.
Les obligations peuvent encore permettre de réduire le risque et d’accroître la diversification des portefeuilles, même si la corrélation entre actions et obligations reste positive.
La volatilité revêt une plus grande importance en termes de réduction du risque
Il existe deux manières pour un actif de réduire la volatilité d’un portefeuille:
1) l’effet volatilité, obtenu en ajoutant un actif dont la volatilité est inférieure à celle des actions, même si cet actif est corrélé à 100% avec les actions.
2) l’effet corrélation, obtenu en ajoutant un actif qui présente une corrélation faible voire négative avec les actions.
D’un point de vue historique, la volatilité d’un portefeuille d’obligations est environ 50% inférieure à celle d’un portefeuille d’actions. Compte tenu de cet écart important, l’essentiel de la réduction du risque dans le cadre d’un portefeuille 60/40 provient de la moindre volatilité des obligations plutôt que de leur corrélation négative avec les actions.
Par exemple, depuis 2000, une répartition 60/40 a permis de réduire la volatilité des portefeuilles (par rapport à la seule détention d’actions) de 15% à 8,6%. Mais un peu plus d’un dixième de cette réduction seulement provient de la corrélation négative entre actions et obligations, tandis que le reste s’explique par une moindre volatilité des actifs.
Ainsi, tant que les obligations resteront moins volatiles que les actions, un portefeuille 60/40 demeurera attractif du point de vue du risque.
Le couple rendement/risque peut encore être attractif même si la corrélation s’accroît
Si la seule préoccupation d’un investisseur est de réduire la volatilité de son portefeuille, le mieux pourrait être tout simplement d’accroître son allocation en liquidités.
Mais, naturellement, la construction d’un portefeuille efficient ne consiste pas seulement à minimiser le risque. Les investisseurs se soucient également de la performance et veulent s’assurer d’être correctement rémunérés pour les risques qu’ils prennent.
Ainsi, dans quelle mesure la corrélation et/ou la volatilité doivent-elles s’accroître pour que le choix entre un portefeuille 60/40 et la détention de 100% d’actions devienne indifférent? La réponse est: dans une large mesure.
Le tableau ci-dessous présente le rapport rendement/volatilité attendu d’un portefeuille 60/40 sur un horizon de 10 ans en utilisant différentes hypothèses de corrélation et de volatilité.
Sur la base des prévisions de performance de nos économistes (4,1% par an pour les actions américaines et 2,9% par an pour les obligations américaines) et en supposant que la volatilité de ces 20 dernières années persiste, nous constatons que les actions présentent un rapport rendement/volatilité attendu de 0,27 contre 0,38 pour les obligations.
Toutefois, le couple rendement/risque d’une répartition 60/40 est meilleur que celui des actions dans presque tous les scénarios de corrélation et de volatilité des obligations. Il s’ensuit que la corrélation et/ou la volatilité devront augmenter considérablement avant qu’un portefeuille 60/40 ne perde son attrait.
Supposons par exemple que la corrélation entre actions et obligations augmente à +0,6 – un niveau atteint seulement brièvement dans les années 1990.
Dans ce scénario, il faudrait que la volatilité des obligations augmente de 2,8 fois et passe de 5,4% aujourd’hui à 14,5% pour rendre indifférent le choix entre un portefeuille 60/40 et un portefeuille constitué à 100% d’actions en termes de profil risque-rendement.
Les portefeuilles 60/40 ont encore de beaux jours devant eux
La correction simultanée des actions et des obligations cette année a inquiété les investisseurs. Toutefois, lorsqu’il s’agit de construire un portefeuille efficient, notre analyse révèle que la corrélation ne revêt pas autant d’importance qu’on pourrait le penser.
En effet, l’essentiel de la réduction du risque d’un portefeuille 60/40 provient de la moindre volatilité des obligations plutôt que de leur corrélation négative avec les actions.
Il faudrait que la volatilité des obligations et/ou leur corrélation augmentent considérablement pour affaiblir le profil risque/rendement d’un portefeuille 60/40 par rapport à la seule détention d’actions.
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