Après quasiment trois décennies, l’ère de la «Grande Modération» – période caractérisée par une inflation faible et stable, conjuguée à une croissance du PIB compatible avec les tendances à long terme – semble bel et bien révolue. En effet, l’inflation constitue désormais le principal problème des économies mondiales.

En réponse à la crise financière de 2007-2008, les banques centrales ont mis en œuvre pendant plusieurs années des politiques monétaires non conventionnelles, inondant les marchés de liquidités. Or la guerre en Ukraine a fait resurgir l’inflation. Depuis janvier 2020, la masse monétaire (M1) aux États-Unis a été multipliée par 19 (état: avril 2022). L’inflation sur douze mois était de 4.2% en avril 2021, contre 0.4 % un an plus tôt. En avril 2022, ce chiffre avait pratiquement doublé, à 8.2%.

Cette tendance s’observe aux quatre coins du monde. En avril, l’inflation en zone euro culminait à 8.1%. Contre toute attente, la Banque Nationale Suisse (BNS) a relevé son taux directeur pour la première fois depuis 2007, déviant ainsi de sa bataille pour contenir l’appréciation du franc afin de se concentrer désormais sur l’inflation, qu’elle prévoit à 2.8 % cette année. Même constat pour les marchés émergents: au Brésil, le taux d’inflation avoisinait 12 % en avril 2022. Aucun pays n’est épargné.

Malheureusement, force est de constater que les perspectives ne sont guère réjouissantes. D’autres problèmes ont émergé dans le sillage de la guerre en Ukraine, notamment l’envolée INFLATION des prix de l’énergie et des denrées alimentaires, tirés par l’offre réduite. L’embargo sur le pétrole et le gaz russes a un coût pour les importateurs. Les prix de l’énergie ont bondi de 30% sur un an aux États-Unis et de 39% en zone euro. S’agissant des produits alimentaires, les prix ont augmenté de 9.4% outre-Atlantique et de 7.5% sur le Vieux Continent, conséquence du blocage russe des ports ukrainiens.

La Fed et la Banque Centrale Européenne n’ont pas réagi aussi rapidement que ne l’auraient souhaité les marchés. La Fed n’a commencé à relever le taux des Fed Funds qu’en février 2022. À 0.77%, il se situe actuellement bien en dessous du taux d’inflation.

Il ne semble y avoir aucune solution miracle: pour ramener l’inflation à la cible de 2%, les banques centrales n’auront d’autre choix que de relever les taux directeurs. Dans le contexte actuel, de tels tours de vis ne manqueront pas d’entraîner un ralentissement de la croissance, une hausse du chômage et, fort probablement, une récession. D’un autre côté, si les banques centrales souhaitent privilégier la reprise économique, elles devront composer avec une inflation plus élevée, au risque d’une baisse des salaires réels.

Ces scénarios, risqués et incertains, auront de profondes répercussions sociales. Les prix de l’alimentation et de l’énergie continueront de déstabiliser l’économie mondiale jusqu’à la fin de la guerre et au retour à la normale des échanges commerciaux internationaux.

 

Le Certificat Inflation de Swissquote offre une allocation diversifiée à des actifs corporels et incorporels offrant une performance éprouvée dans un environnement inflationniste.

ISIN CH0587306967
Valeur 0587306967
Symbole INFLTQ