Un calendrier macroéconomique peu chargé, une relative détente des marchés actions et le début de la saison des résultats aux Etats-Unis: tout était réuni pour que la microéconomie se retrouve enfin sur le devant de la scène.

Le thème de la semaine

Olivier de Berranger, CIO, La Financière de l’Echiquier

Même Donald Trump y a contribué, en relayant les annonces de bonus exceptionnels de MCKEE FOODS et en communiquant généreusement sur l’impact de la réforme fiscale sur les résultats des entreprises américaines.

De part et d’autre de l’Atlantique, ces publications ont été scrutées par les investisseurs la semaine dernière. Aux Etats-Unis, les grandes banques ont ouvert le bal. Si les résultats, en ligne avec les attentes, ont matérialisé une nette hausse des profits, les marchés ont été déçus par la faible progression des encours de crédit ainsi que par les performances en demi-teinte des activités de banque d’investissement.

Ces débuts mitigés ont toutefois été vite éclipsés par les bons résultats des valeurs technologiques, notamment des FANG, attendues au tournant après les récents remous du secteur qui reste l’un des plus détenus par les investisseurs. NETFLIX a annoncé une hausse de 7,4 millions d’utilisateurs sur le premier trimestre, alors que le consensus tablait sur 6,5 millions. De son côté, AMAZON, qui publiera ses résultats cette semaine, a dévoilé que le nombre d’abonnés à son service Prime avait dépassé les 100 millions. Et si IBM, familier des publications décevantes, a été sévèrement sanctionné malgré une hausse des ventes, suite à l’annonce d’un objectif de BPA inchangé pour 2018, d’autres poids lourds comme JOHNSON & JOHNSON ou AMERICAN EXPRESS ont publié des résultats satisfaisants.

Une saison de publications plus étalée en Europe, mais des résultats également encourageants. Nous soulignions la semaine dernière les excellents chiffres du luxe, malgré un impact défavorable du change. D’autres publications importantes ont confirmé cet optimisme. DANONE a ainsi largement dépassé les attentes, tout comme ASML (cf. le picking de la semaine) ou TEMENOS. Le secteur de la publicité a repris des couleurs après la bonne surprise des résultats de PUBLICIS. NESTLÉ, EDENRED ou encore PERNOD RICARD ont également révélé des chiffres de bonne facture.

Tout n’est cependant pas si rose et des déceptions peuvent survenir, comme l’a rappelé l’avertissement sur résultats de CONTINENTAL. Et surtout, les effets de change, avec la force de l’euro, ont été très pénalisants ce premier trimestre. Néanmoins, ils n’ont pas été plus négatifs qu’anticipé et n’ont pas empêché les entreprises solides de délivrer de bonnes performances.

Cette saison des résultats qui vient de s’ouvrir devra être suivie avec attention. Côté américain, il s’agira surtout d’éviter les déceptions, alors que les effets positifs de la réforme fiscale sont déjà en grande partie intégrés dans les cours. Côté européen, les investisseurs chercheront à se rassurer sur l’impact de l’euro et le potentiel d’augmentation des bénéfices. Car c’est là le point crucial: alors que la phase d’expansion des multiples sur les marchés actions est probablement derrière nous, la hausse ne pourra venir que de l’amélioration des résultats.