L’invasion de l’Ukraine par la Russie a chamboulé les marchés et la géopolitique de l’énergie, propulsant les cours du pétrole et du gaz à des sommets jamais atteints depuis plus de dix ans et forçant les pays à revoir leur politique d’approvisionnement énergétique.

Selon l’Agence internationale de l’énergie (AIE), la Russie est le plus grand exportateur mondial de pétrole et le premier fournisseur de gaz naturel de l’économie européenne. Les ÉtatsUnis, l’Union européenne (UE) et d’autres pays ont imposé des sanctions économiques contre Moscou et annoncé des mesures visant à se détourner de l’énergie russe. Pour l’heure, les dirigeants mondiaux doivent répondre à une question cruciale, à savoir, comment remplacer les approvisionnements non durables et assurer la sécurité énergétique.

Compte tenu de la transition mondiale vers une économie verte, les besoins en terres rares augmentent à un rythme vertigineux. Les entreprises du secteur font l’objet de revalorisations et une réduction des risques s’opère à court terme sur les marchés actions. Toutefois, le nouveau sentiment d’urgence en faveur du déploiement des énergies renouvelables dope la demande pour ces métaux essentiels, notamment à la fabrication des véhicules électriques (VE) et des éoliennes. Les ventes de VE devraient augmenter pour atteindre 26.8 millions d’unités en 2030, contre 9.1 millions en 2022.

Cette croissance de la demande n’est pas sans conséquence sur les prix: depuis avril 2021, les cours des terres rares ont bondi de 35%. Bien qu’elle soit source d’opportunités, cette flambée des prix fait également planer la menace d’une crise. En revanche, les niveaux de prix plus élevés ont permis de rentabiliser des projets d’extraction précédemment non viables. Dans ce contexte, l’extraction de terres rares a bénéficié d’un tel afflux d’investissements et de capital que le financement n’est plus un problème majeur.

Il y a toutefois un revers de la médaille: si les prix continuent d’augmenter, les coûts pourraient devenir insoutenables pour les industries dont les produits reposent sur ces métaux, d’autant qu’il n’existe guère de substituts viables. Cette situation pourrait alors freiner la transition verte et accroître le coût environnemental pour la planète.

À l’avenir, les cours des terres rares ne devraient pas revenir à leurs niveaux de 2018. L’extraction de terres rares demeure complexe. Comme pour toute autre activité minière, l’accroissement de la capacité de production nécessite des millions de dollars d’investissement et, surtout, beaucoup de temps. Même aux niveaux de prix actuels, et malgré des injections de fonds à bon escient, la demande augmentera nettement plus vite que l’offre au cours des prochaines années. Les prix resteront donc sous pression et la tendance haussière pourrait même s’accentuer dans un avenir proche.

À cela s’ajoutent plusieurs évolutions du côté de la demande: le britannique Seren Technologies, spécialisé dans la séparation et le raffinage de terres rares, a été racheté par l’entreprise australienne Ionic Rare Earth. L’intégration aura lieu au cours des douze prochains mois. Ionic envisage également de construire dans les six mois à venir une nouvelle usine de séparation et de raffinage de terres rares à Belfast, en Irlande du Nord. Celle-ci transformera 30 tonnes de rebuts et copeaux d’aimants par an afin de produire chaque année 10 tonnes d’aimants à base d’oxydes de terres rares.

La Chine devrait quant à elle continuer à contrôler près de 80% des activités de raffinage. Le pays assoit sa domination avec la fusion de China Minmetals Rare Earth, Chinalco Rare Earth & Metals et China Southern Rare Earth Group en une seule entreprise: China Rare Earth Group.

Reste à savoir quel impact auront ces évolutions sur la demande et les cours mondiaux.

 

Le Certificat «Métaux Des Terres Rares » de Swissquote cible les entreprises les mieux placées pour bénéficier de perturbations touchant l’approvisionnement en éléments critiques des terres rares, dont la consommation devrait augmenter de 15 % par an au cours des prochaines années.

ISIN CH0434695042
Valeur 0434695042
Symbole RARETQ