Revue hebdomadaire des principaux facteurs influençant les marchés financiers.

Nicolas Blanc, Responsable de l’Allocation chez Ellipsis AM

Banquier central (H/F) – CDD, expérience exigée

Les entretiens pour le remplacement de Janet Yellen ont déjà débuté, Donald Trump ayant annoncé qu’il ferait son choix dans les semaines à venir. Selon les sites de paris, Kevin Warsh et Jerome Powell sont favoris, sachant que Janet Yellen elle-même et John Taylor, l’auteur de la règle éponyme, sont également dans la course. Reconduire Mme Yellen serait une solution prudente mais qui contredirait les propos de campagne du candidat (une fois de plus). Il est vrai que, depuis, il s’est déclaré favorable aux taux bas et que ses projets de réforme fiscale seraient bien aidés par une politique monétaire complaisante.

Jerome Powell apparait comme l’alternative favorite des marchés, ayant approuvé la remontée très graduelle des taux et supportant les projets présidentiels de réforme fiscale et de dérégulation bancaire. Kevin Warsh pourrait créer une surprise négative car il prône des réformes radicales dans l’organisation de la Fed. Avec sa vision systématique de la politique monétaire, John Taylor pourrait engendrer un choc haussier sur les taux et peser sur la croissance. Il faut mentionner enfin Gary Cohn, qui a longtemps fait office de favori mais qui est probablement disqualifié pour avoir critiqué Donald Trump après les événements de Charlottesville.

Au global, si l’événement fera certainement beaucoup jaser, il ne devrait pas entrainer d’inflexion majeure dans le contexte monétaire.

 

Le FMI optimiste

La révision des estimations économiques du FMI a été l’occasion pour l’institution d’exprimer un optimisme peu habituel. Pour 2017, elle attend une croissance à 3,6% et une accélération à 3,7% l’année prochaine, à la faveur de niveaux très élevés de la confiance des ménages et des entreprises, et note une reprise de l’investissement productif, ce dernier élément améliorant la soutenabilité de la croissance. A plus long-terme, toutefois, les perspectives sont plus nuancées, avec la réduction progressive de l’output gap (dont la disparition est désormais attendue pour 2018-2019 dans la plupart des économies), la faible démographie et la croissance limitée de la productivité. Le fonds exhorte donc, comme chaque semestre, les décideurs politiques à procéder à des réformes visant à améliorer les conditions de l’offre, réformes que le contexte positif permet de rendre plus acceptables politiquement. Les risques entourant ce scénario rose seraient :

  • une dégradation rapide des conditions financières dont l’origine serait un resserrement plus fort qu’attendu des conditions monétaires américaines,
  • une crise provenant des déséquilibres de l’économie chinoise (endettement rapide, transition trop lente vers les services),
  • un retour des risques de déflation, qui laisserait les banques centrales impuissantes (avec le niveau actuel des bilans),
  • des politiques économiques contreproductives (protectionnisme, réglementation financières plus laxistes).

Bien évidemment, ce scénario vient conforter notre vision positive sur les actifs risqués. La concrétisation de ces attentes verrait progresser les profits des entreprises et donc la valeur des actions. Le FMI note également que la dynamique de l’inflation reste basse, cet élément contribuant à limiter les anticipations de resserrement des politiques monétaires et contribuant donc à un niveau toujours très accommodant des conditions financières, en dépit de la vigueur de la reprise.