Revue hebdomadaire des principaux facteurs influençant les marchés financiers.

Nicolas Blanc, Responsable de l’Allocation chez Ellipsis AM

Le talentueux M. Xi

Les congrès du parti communiste chinois sont généralement l’occasion de discours très consensuels, la véritable action – le renouvellement des instances dirigeantes – se déroulant à l’abri des regards. Le président Xi, qui va voir son mandat renouvelé pour 5 ans, a pu fêter les succès économiques de son premier et préciser les objectifs du suivant. On notera que l’objectif quantifié de croissance a disparu, au profit des notions de qualité et d’efficacité. Dans un contexte de ralentissement naturel de la croissance, ce choix prudent donnera plus de marge de manoeuvre à la politique économique. L’accent sera mis sur la promotion des industries haut de gamme, de l’innovation et de l’énergie verte et l’ouverture du secteur des services.

M. Xi était également attendu sur l’immobilier, tant ce marché peut apparaître comme une des principales menaces systémiques. On se souvient qu’après le ralentissement de 2015 le gouvernement avait pris des mesures de soutien pour ce secteur vital qui ont rapidement stimulé la demande, pour ensuite devoir faire machine arrière devant le développement effréné de la spéculation. Il apparait aujourd’hui que la fonction d’épargne financière de l’investissement immobilier prenne le pas sur le besoin de logement, créant un risque de bulle, accentué, selon certains analystes, par de fortes surcapacités. Si la prédiction d’une correction imminente est très difficile à faire, il est certain qu’il faudra gérer avec doigté la réduction inéluctable du rythme de croissance de ce secteur.

En parallèle de la modernisation et de la montée en gamme de l’économie chinoise, M. Xi cherche également à renforcer le centralisme et l’autoritarisme du régime et à assurer la pérennité du parti. Cette synthèse, qui semble irréaliste pour un esprit occidental, a été menée jusqu’ici avec un indéniable succès par les dirigeants chinois.

 

Les discussions sur le NAFTA patinent

La tonalité agressive des commentaires qui ont filtré des discussions sur la renégociation du NAFTA montre que Donald Trump n’a pas abandonné ses vues protectionnistes. La tâche du négociateur américain est certainement très délicate: il doit ramener une victoire – essentiellement politique – au président, tout en ayant l’approbation des deux autres partenaires, du Congrès et des entreprises américaines. Or, les intérêts domestiques américains ne sont pas alignés car l’administration veut dissuader les délocalisations, alors que les entreprises, elles, avec le soutien probable du Congrès, souhaitent en garder la possibilité.

Ainsi, le gouvernement voudrait éliminer les tribunaux d’arbitrage (ceux-là même que les US voulaient imposer à l’UE !) au grand dam des groupes américains, ou imposer un minimum de 50% de composants US pour les voitures bénéficiant de la franchise de taxes. Au regard de l’enjeu économique, il est difficile d’accorder une probabilité significative à une sortie du traité, risque que l’on qualifierait donc à ce stade d’extrême.

 

La fuite en avant des Catalans

Les atermoiements des séparatistes catalans reflètent le peu d’options dont ils disposent, devant faire face à l’opposition du gouvernement, fondée en droit, de la communauté internationale, des entreprises locales et d’une grande partie de la population, qui a manifesté pour l’exprimer. Il n’est donc pas étonnant de voir le marché racheter rapidement les soubresauts créés par ce dossier.