Revue hebdomadaire des principaux facteurs influençant les marchés financiers.

Nicolas Blanc, Responsable de l’Allocation chez Ellipsis AM

Europe First !

L’alignement des planètes favorable aux actifs risqués européens se poursuit et se reflète très nettement sur de nombreux indicateurs macro-économiques : les indicateurs avancés de l’activité se maintiennent à des niveaux particulièrement robustes, les spreads de rendement de la dette souveraine se resserrent, l’Euro s’apprécie contre de nombreuses devises.

Bien que ce positionnement apparaisse relativement consensuel, la tendance favorable à la zone Euro devrait se poursuivre dans les prochains mois grâce à la levée d’une partie de la principale incertitude : le risque politique. L’élection en France d’un président clairement pro-européen devrait permettre de relancer le processus d’intégration au sein de la zone Euro. Les dernières déclarations conjointes des ministres des finances français et allemand vont dans ce sens et ouvrent la porte à une Europe à deux vitesses. De plus, les dernières statistiques concernant les flux entre les fonds des différentes zones géographiques indiquent que les inflows vers la zone Euro se sont intensifiés depuis quelques semaines et après l’élection d’E. Macron. Bien que ceci ait permis aux actions européennes de rattraper leur retard de performance par rapport au marché américain depuis le début de l’année, si l’on approfondit l’horizon d’observation, la sous-performance européenne reste encore très marquée. Ainsi, le marché action européen continue de bénéficier d’une valorisation relative attractive vis-à-vis du marché américain. Enfin, le retard du cycle économique européen se manifeste également au niveau des politiques monétaires. Alors que la Fed commence sont processus de normalisation, la politique ultra-accommodante de la BCE devrait être maintenue pendant encore plusieurs mois, accentuant davantage le découplage des politiques monétaires entre les deux économies.

A court terme, quelques facteurs d’inquiétudes subsistent. Tout d’abord, la rapide réappréciation de l’Euro pourrait peser sur la valorisation de certaines actions, notamment les large cap exportatrices et/ou celles réalisant une proportion élevée de leur chiffre d’affaires en-dehors de la zone Euro. D’autre part, la problématique de la soutenabilité de la dette souveraine grecque pourrait revenir sur le devant de la scène, Athènes risquant le défaut si une nouvelle tranche du plan d’aide n’est pas débloquée d’ici début juillet.

 

Fed : la normalisation du bilan se prépare

La publication du compte-rendu du dernier FOMC valide le scénario central d’une remontée des taux de 25bps pour la réunion du mois de juin. Pour autant, la Fed semble attendre la confirmation que le ralentissement de l’activité observé au cours du T1 ne soit que transitoire avant de poursuivre la normalisation de sa politique monétaire. Les prochaines données concernant l’inflation devront donc être suivies de près, notamment les statistiques relatives aux salaires des rapports sur l’emploi. Un des autres points évoqués dans les minutes concerne la normalisation du bilan de la Fed. L’arrêt des réinvestissements devrait se faire de manière progressive. Ce point devrait être au centre des débats et on devrait obtenir davantage d’informations lors des prochaines réunions. La Fed veillera à ce que sa communication n’entraine pas des réactions trop violentes des marchés, notamment en centrant son discours sur le fait que son principal outil de politique monétaire reste le niveau des taux directeurs.