Nowcasters et vues macro de l’équipe en charge de l'allocation dynamique des stratégies multi-assets d'Unigestion.

Guilhem Savry, Jérôme Teiletche, Jeremy Gatto, Florian Ielpo, Olivier Marciot

Nous avons communiqué depuis longtemps sur le fait que la décélération actuelle de la croissance mondiale représente un risque important pour les marchés liés à la croissance. Toutefois, l’écart de valorisation apparu à la fin de l’année dernière conjugué au changement de politique de la plupart des banques centrales se sont combinés pour nous donner tort: les marchés se sont redressés tandis que les obligations généraient des rendements positifs.

Cependant, la probabilité que la décélération de la croissance se poursuive est grande selon nous. En effet, le ralentissement a été continu et significatif et de tels épisodes se sont historiquement rarement bien terminés. La zone euro est particulièrement à risque, ayant subi la majeure partie de la décélération jusqu’à présent: même l’Allemagne montre des signes significatifs d’un fort ralentissement. Cette situation a été largement reconnue par les banquiers centraux dont le changement de politique a eu un effet positif sur les marchés des actions et des obligations.

Nowcaster de tensions sur le marché

Pour le deuxième trimestre, nous pensons que les valorisations des actions pourraient être malmenées: elles sont bien supérieures à celles de décembre dernier et la saison des résultats à venir devrait donner de moins bonnes nouvelles. Le sentiment du marché prendra probablement le dessus à un moment donné au cours du trimestre, ce qui nous incite à rester du côté défensif. De plus, nous voyons un nombre limité d’éléments qui pourraient inverser cette situation. Des valorisations plus élevées sur les marchés actions ainsi qu’une poursuite de la décélération macroéconomique suggèrent que les marchés sont complaisants et que la prudence reste de mise.

Nowcaster d’inflation mondiale

Pour ces différentes raisons, nous entrevoyons un potentiel de hausse limité pour les actions. Les marchés ont intégré dans les cours la fin du ralentissement, tandis que la faiblesse de l’inflation limitera tout resserrement supplémentaire de la banque centrale. Il est toujours difficile de prévoir une récession et pourtant nous observons des nuages s’accumuler dans le ciel de la zone euro en particulier. Cette zone n’est pas une île isolée et échange activement avec de nombreux partenaires commerciaux, exportant son ralentissement. Même une stabilisation de la croissance ne rendrait pas le marché des actions attrayant, car il est de plus en plus susceptible de dépendre du sentiment du marché – généralement une composante volatile de l’évolution des prix du marché.

Nowcaster de croissance mondiale

En tenant compte de la reprise observée jusqu’à présent, nous sous-pondérons désormais les actifs axés sur la croissance. Cette sous-pondération se concentre sur les marchés du crédit où nous prévoyons que le ralentissement actuel devrait avoir un impact en 2019: les écarts de rendement du crédit sont généralement les premiers à grandir dans un tel scénario. Nous avons également une préférence pour les obligations d’État car elles offrent toujours un niveau de protection intéressant (notamment les obligations américaines, canadiennes et australiennes) en cas de ralentissement économique, tout en présentant un portage positif.

Ainsi, nous avons adopté une attitude prudente depuis un certain temps déjà et, à notre avis, notre positionnement est encore plus nécessaire aujourd’hui qu’il ne l’était en décembre dernier.

 

Sources: Unigestion, Bloomberg au 08.04.2019.