Les graphes macroéconomiques sélectionnés et commentés par Nicolas Blanc, Responsable de l’Allocation chez Ellipsis AM.

La croissance allemande au plus haut depuis 2012

Allemagne: Indicateurs avancés et croissance

La production allemande a crû de 2,2% en 2017, selon les données préliminaires de l’office fédéral. Ajustée de l’effet calendaire, la croissance serait de 2,5%. Si la consommation réalise 2,0%, c’est l’investissement qui, à 3,0%, tire l’activité, avec 3,5% pour l’investissement productif. Les dépenses publiques sont à la traine (+1,4%, avec un surplus record de +1,2% du PIB pour les comptes publics). Si l’Allemagne présente un excédent important de sa balance commerciale, la croissance des importations (+5,2%) excède largement celle des exportations (+4,7%), et ce pour la troisième année consécutive. Ces chiffres confirment le momentum important de l’économie allemande en ce début d’année.

Zone Euro : une production industrielle toujours solide

Eurozone: Production manufacturière et PMI

La production industrielle en zone Euro a progressé de +1,0%m/m en novembre, un rythme supérieur aux attentes (+0,8%) alors même que la donnée du mois précédent a été corrigée en hausse de +0,2%. Le secteur industriel reste ainsi particulièrement robuste, réalisant une progression conforme à ce que laissait envisager les indicateurs avancés, notamment le PMI manufacturing de la zone Euro actuellement à un niveau record. La hausse mensuelle s’explique par une très forte accélération en Allemagne (+3,4%m/m) après deux mois décevants. Par ailleurs, la production industrielle française a fait preuve de résilience lors de sa phase de normalisation après la forte hausse d’octobre, avec un recul de -0,4% inférieur aux prévisions des analystes.

Euro/dollar : rien ne va plus

Euro/dollar, parité de pouvoir d’achat et écart de taux réels

Plus rien ne semble pouvoir arrêter la hausse de l’euro contre dollar. Même pas les évolutions des taux, alors que celles-ci ont historiquement bien expliqué les variations de change, et que l’écart de taux réels est aujourd’hui près de 2% en faveur des US, un record historique. La réforme fiscale pourrait bien jouer en défaveur du dollar, si l’effet sur les déficits (le supplément de demande domestique devrait accroitre le déficit commercial) compense les anticipations de resserrement plus rapide de la Fed. Les effets de politique monétaire sont aujourd’hui clairement en faveur de la BCE, qui est proche de son point de retournement, alors que ceux de la Fed ont joué autour du tapering, après 2013. La parité de pouvoir d’achat (voir graphe), ne constitue pas, au niveau actuel, une force de rappel significative.

US : le diable au core

US: indices d’inflation core

la publication d’un indice d’inflation au dessus des attentes ne pouvait qu’accentuer les perturbations déjà engagées sur les taux d’intérêts. Ainsi, la progression de l’indice core aux US a été de 0,3% sur le mois de décembre, contre 0,2% attendu. Si l’on examine les variations sur trois mois (voir graphe), il apparait que le trou d’air de la mi-2017 est bien derrière nous, la baisse du dollar y ayant certainement contribué. Logiquement, l’inflation core PCE, qui est l’indicateur favori de la Fed devrait suivre le mouvement. Dès lors, le discours de la banque centrale devrait se raffermir, d’autant que la réforme fiscale et le dollar maintiennent une pression haussière. Il faudra donc peut-être donner raison à Bill Gross, lorsqu’il prophétise le début d’un grand bear market obligataire.

 

Source : Ellipsis AM, Bloomberg, Markit