Les graphes macroéconomiques sélectionnés et commentés par Nicolas Blanc, Responsable de l’Allocation chez Ellipsis AM.

L’immobilier américain sans direction

US: ventes dans l’ancien et prix médian

Les ventes dans l’ancien ont baissé de 0,4% en mai et le niveau d’avril a été révisé à la baisse. La tendance reste donc nulle, avec un nombre de transactions équivalent à ce qu’il était début 2016. On peut être tenté d’attribuer ce ralentissement à la hausse des taux longs de près de 150bp engagée depuis le point bas enregistré en 2016, ainsi qu’à la réduction du stock disponible à la vente. Sur les mises en chantier, on a observé une hausse de 5% annualisé en mai mais les permis de construire ont accusé une baisse du même ordre, ce qui donne, au total, un signal favorable pour l’activité de construction à court-terme et des incertitudes à plus long-terme (la très grande majorité de l’activité de construction nécessite un permis). Notons enfin que l’indice NAHB représentatif du secteur a baissé de 2pts en juin, à 68.

La parité yuan/dollar est affectée par la hausse du dollar

Yuan: valeur contre dollar et panier représentatif des échanges commerciaux

La baisse récente (depuis début avril) du yuan contre dollar n’est pas à attribuer à la montée de la confrontation commerciale entre les deux pays mais bien à la vigueur retrouvée du dollar, qui s’observe face à la plupart des devises internationales. On n’observe pour le moment aucune sortie de capitaux de Chine, avec, au contraire, des rentrées nettes pour le deuxième mois consécutif. Celles-ci proviennent de rentrées provenant à la fois du compte courant, mais également des comptes financier et de capital. Par ailleurs, la valeur du Yuan contre un panier représentatif des échanges commerciaux du pays est en hausse. Il nous semble que la Chine privilégiera la stabilité de sa devise et sa politique d’ouverture et évitera l’arme de la dévaluation.

Zone Euro : la confiance du consommateur toujours élevée

Eurozone: confiance du consommateur

Le niveau de la confiance en zone euro n’a baissé que marginalement en juin (-0,5, contre 0,0 attendu), et ce en dépit des différentes incertitudes politiques, internes et externes. L’amélioration des marchés de l’emploi, tant sur le plan du chômage que de la progression des salaires, a certainement joué favorablement sur le moral. Ce chiffre constitue selon nous plutôt une bonne nouvelle, dans un contexte où la consommation des ménages a donné récemment des signes d’essoufflement, avec un effet négatif des prix du pétrole. Sur le plan géographique, l’Allemagne reste très optimiste, suivie par l’Espagne, dont les réformes économiques se traduisent en termes d’emploi. La France et l’Italie sont, en revanche, plus pessimistes.

Zone euro : du mieux

EZ: Croissance et PMI composite

Le PMI composite pour la zone euro a été publié à 54,8 pour juin, en hausse de 0,7, ce qui, dans le contexte de ralentissement engagé depuis le début de l’année est un soulagement. Le niveau actuel correspond à une croissance de 2% annualisée sur le T2. L’activité manufacturière, et notamment les exportateurs, continuent de ralentir mais les services (particulièrement domestiques) se reprennent fortement, la demande étant soutenue par la croissance de l’emploi et du revenu disponible. Les producteurs de services ont embauché au rythme le plus élevé depuis 2007. Les craintes de guerre commerciale sont l’élément de risque le plus visible aujourd’hui. En revanche, en cas d’accord trouvé à l’été, la confiance devrait repartir au T3 dans l’activité manufacturière.

Source : Ellipsis AM, Bloomberg