Les graphes macroéconomiques sélectionnés et commentés par Nicolas Blanc, Responsable de l’Allocation chez Ellipsis AM.

US: Inscriptions au chômage et créations d’emplois

Les payrolls restent à leur plus bas

La moyenne annuelle des nouvelles inscriptions au chômage s’établit à 238k, un niveau toujours très bas par comparaison aux standards historiques et qui indique que le marché de l’emploi est très dynamique. Les révisions récentes à la baisse de l’inflation montrent donc que la relation de Phillips, qui s’est vérifiée dans presque toute l’histoire moderne, semble aujourd’hui en défaut . On avance généralement que c’est la perte du pouvoir de négociation des salariés, notamment dû à des phénomènes de globalisation, qui induit cette situation. Celle-ci entraîne un dilemme (que nous mentionnions en première page) pour les banques centrales, qui doivent se résoudre à monter les taux avant de voir l’inflation apparaître, au risque d’agir trop tard et de peser plus fortement sur la croissance.

 

US: ventes dans l’ancien et prix médian

US: recul des ventes immobilières

Le secteur immobilier américain affiche des signes d’essoufflement, pénalisé par la hausse des taux immobiliers observée à la fin de l’année 2016. Alors que le consensus attendait une légère reprise, les ventes dans le segment ancien ont reculé de 1,3%m/m en juillet. Plus inquiétant, les ventes de logements neufs ont chuté de 9,4% sur un mois, loin des attentes des analystes d’un recul plus modeste (-3,3%). Ces baisses sont d’autant plus significatives qu’elles ont été observées dans la plupart des régions des Etats-Unis. On signalera que le secteur de la construction semble se raffermir depuis deux mois avec un rebond des mises en chantier et des permis de construire. En résulte une violente hausse du nombre de logements neufs disponibles à la vente qui représente désormais 5,8 mois de vente, un niveau qui n’avait plus été observé depuis de nombreuses années.

 

EZ : Révisions d’earnings mensuelle

Europe: la révision des profits anticipés redevient positive

Après être restée négative la plus grande partie de l’été, la révision des résultats anticipés est repassée positive, et ce depuis plusieurs semaines. Il s’agit là des estimés 2018 (l’estimation à 12 mois est restée en hausse, en raison de l’importante croissance attendue entre 2017 et 2018), données qui selon nous cernent bien mieux la variation de la perception des conditions économiques du secteur productif. Les contributeurs à la hausse sont: les banques, l’assurance, l’immobilier, la construction, l’automobile et la chimie. A la baisse, on trouve toujours les télécoms, les médias, la distribution, l’alimentaire et le transport. Le reste des secteurs a une contribution très faible. A noter que le pétrole et les matériaux de base voient leurs estimés se stabiliser.

 

PMI Eurozone (écart à 50)

Zone Euro: rebond des indicateurs avancés

Les premières estimations de l’enquête PMI de Markit pour le mois d’août indiquent une petite accélération du rythme de l’activité économique en zone Euro. L’indice composite est ainsi ressorti à 55,8 contre 55,7 en juillet, alors que le consensus tablait sur un léger recul (55,5). Cette hausse s’explique principalement par le secteur manufacturier qui a rebondi, effaçant le recul observé en juillet . A l’inverse, l’activité dans le secteur des services décélère de -0,5pt, mais reste très nettement en zone d’expansion à 54,9. Par pays, l’indice composite allemand a positivement surpris avec une hausse de +1pt à 55,7 contre des attentes d’une stabilité à 54,7. En France, l’indice composite est resté inchangé alors que le consensus anticipait une légère baisse. Après avoir progressé de +0,6%q/q au deuxième trimestre, la croissance du PIB de la zone Euro pourrait atteindre +0,8%q/q au T3.

 

Source : Ellipsis AM, Bloomberg, Markit