Les gérants de portefeuille actions technologiques internationales Alison Porter et Graeme Clark se sont récemment rendus sur la côte ouest des États-Unis, en voyages de recherche séparés, au cours desquels ils ont rencontré les sociétés du portefeuille et les sociétés pouvant faire l’objet de placements. Ils évoquent dans cet article les principaux points à retenir de leurs voyages.

Alison Porter

Graeme Clark

En termes de perspectives macroéconomiques, l’ensemble ou presque des sociétés que nous avons rencontrées étaient extrêmement optimistes quant au contexte de demande dans la technologie. Les réformes fiscales aux États-Unis ont sans conteste permis aux clients basés outre-Atlantique de disposer de capitaux supplémentaires à investir dans leurs infrastructures informatiques, alors que la demande mondiale pour les technologies de l’information semble également positive.

 

La demande reste robuste dans les technologies de l’information

La demande semble être solide, tant dans le but de mettre à jour que d’améliorer les infrastructures existantes où les trop faibles dépenses passées conduisent à une dégradation des performances. Qui plus est, la demande s’articule également autour de la modernisation des infrastructures informatiques afin d’accroître la flexibilité, les sociétés se concentrant sur leur capacité à répondre aux transformations numériques dans leurs industries respectives. Ces facteurs sont extrêmement favorables à notre thème d’investissement de l’infrastructure de la prochaine génération, qui comprend un transfert à une «infrastructure en nuage» – des capacités de calcul et de stockage importantes à l’échelle industrielle offrant un accès à l’apprentissage automatique et une puissance de calcul bon marché et rapide.

Une adoption du «cloud» en hausse

Cette modernisation semble survenir sur site, sur le cloud public (prestataire tiers) ou sur un mix des deux. Tout donne à penser que les clients cherchent à moderniser leurs infrastructures de la façon la plus efficace possible, ce qui signifie bien souvent que cela s’effectue tout d’abord sur site, avec l’objectif de passer ensuite à une infrastructure de cloud hybride et à terme de cloud public. Il est impératif pour les sociétés de moderniser leurs infrastructures informatiques pour leur permettre d’innover, de réagir et de lancer de nouveaux produits et services de façon opportune afin de répondre à l’évolution des besoins des consommateurs et des sociétés modernes. Les dépenses des clients existants et des nouveaux clients, par l’intermédiaire des grandes plateformes de cloud à usage public Microsoft Azure et Amazon Web Services (AWS), semblent solides et suscitent des dépenses en capital continues élevées visant l’ajout de capacités et l’expansion géographique de ces «hyperscalers».

Le graphique en S ci-après démontre que l’adoption de la technologie a tendance à démarrer de façon progressive, puis à s’accélérer avant de finalement s’aplatir.Aux États-Unis, l’adoption du cloud approche un point d’inflexion : en règle générale, lorsqu’elle approche une pénétration de 20%, l’adoption s’accélère. La logique veut que lorsqu’un individu sur cinq est un adoptant, nous assistions généralement à un effet de réseau de pairs.

Cloud aux États-Unis: proche du niveau clé de pénétration de 20%.
Source: recherche Morgan Stanley, 2017. E = estimations. Les estimations peuvent varier et ne sont pas garanties.

Les grandes plateformes de logiciels continuent de gagner du terrain

Il est évident, lorsque l’on se concentre sur les sociétés de logiciels que nous avons visitées, que la prochaine génération de plateformes de logiciels l’emporte. Celles-ci comprennent les fournisseurs de cloud à usage public tels qu’AWS ou Microsoft Azure ou les plateformes d’application telles que ServiceNow, Salesforce ou Adobe. Toutes ces sociétés continuent de gagner des parts de marché et investissent afin d’accroître leur gamme de produits et d’asseoir leur position en tant que plateformes clés.

Les réunions avec plusieurs fournisseurs de logiciels plus petits et perturbateurs nous ont rappelé que la mise à l’échelle des sociétés de logiciels de taille moyenne continue d’être un véritable défi. La tâche qui consiste à prendre une société à produit unique et à développer une suite de produits autour du premier, tout en augmentant les revenus pour atteindre plus d’un milliard de dollars US ne doit pas être sous-estimée ; ceci reste le défi principal pour plusieurs vendeurs prometteurs. Atteindre le statut de plateforme constitue le «Saint Graal», mais seules quelques sociétés disposant d’importantes barrières à l’entrée y parviennent.

Apple, plus que l’iPhone

Notre réunion avec le Directeur financier d’Apple a confirmé le point de vue de l’équipe selon lequel la société est en train de passer à une plateforme plus globale, et non plus axée sur un produit unique tel que l’iPhone.Le cycle de remplacement pour les nouveaux iPhone semble s’allonger, mais Apple continue d’investir dans Apple Pay, le contenu médiatique, Apple Music et l’App Store afin de mieux monétiser la base de 1,3 milliard de comptes sur la plateforme iOS d’Apple. En avril, un projet visant à optimiser sa structure de capital et ses liquidités nettes de 163 milliards de dollars US devrait être révélé aux investisseurs.

L’IA, un facteur clé de la prise de parts technologiques

Un autre thème commun était les opportunités accrues dans l’intelligence artificielle (IA) et l’apprentissage automatique. Ces thèmes n’en sont qu’à leurs balbutiements, mais la plupart des sociétés sont capables de présenter des offres préliminaires sur ce segment et d’en démontrer les avantages pour les clients. Nous avons pleinement conscience que nous nous trouvons face à un cycle de hype avec cette prochaine vague de développement technologique, mais nous sommes convaincus que l’IA est un catalyseur clé pour que la technologie prenne des parts de marchés à une vaste gamme d’industries à l’avenir.

Conclusion

La réforme de l’imposition des sociétés américaines et le rapatriement des bénéfices générés à l’étranger présentent des opportunités pour les sociétés de la technologie, mais ceci pourrait également avoir un effet positif sur d’autres secteurs et pourrait avoir une incidence à court terme sur la croissance relative des bénéfices des sociétés technologiques par rapport à ces secteurs.

Dans l’ensemble, ces voyages ont renforcé nos perspectives positives pour la technologie. Nous continuons, en attendant, de mettre l’accent sur les valorisations et de «surfer sur un cycle de hype» pour identifier et comprendre où se situent les nouvelles technologies sur la phase du hype et éviter ces secteurs, deux éléments clés de notre processus d’investissement.

 


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