Lundi, je me suis levé et j’ai eu comme une envie de rouler avec autre chose que le char d’assaut de Milwaukee qui est mon menu habituel (une Harley Street Glide de 2016 pour ceux qui n’auraient pas compris). Je ne sais pas pourquoi, mais j’avais comme une furieuse envie d’Angleterre.

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Vous l’aurez sans doute remarqué, mais depuis quelques temps, la mode du « vintage » s’est également étendue aux motos. Tout le monde se met à faire du neuf avec du vieux. Chez Triumph, on n’a pas eu à aller chercher bien loin, puisque la mythique Bonneville est devenue un Blockbuster que l’on ne peut pas ignorer si l’on a un quelconque intérêt pour tout ce qui a deux roues et un moteur. C’est LE modèle vintage par excellence qui fait un carton en ce moment.

C’est d’ailleurs ce que j’avais en tête en arrivant chez Basset Motos et pourtant non, elle était là…

Là, devant la vitrine trônait la nouvelle Street Scrambler, l’héritière de celle de Steve McQueen dans la Grande Évasion. Je ne sais pas ce qu’il s’est passé, mais il y a eu comme une alchimie… Un coup de foudre serait peut-être exagéré et je ne peux pas me permettre de dire ça au risque de voir mon cuir Harley me faire la gueule pour le reste de ma vie, mais il s’est tout de même passé quelque chose.

Alors je pourrais vous parler de Moteur Twin 900 cc conforme à la norme Euro 4, d’un ABS déconnectable, d’un sabot moteur « tout-terrain », d’un guidon en aluminium, d’une ligne d’échappement réhaussé, qui est la marque de fabrique de la « Scrambler » et de toutes les « Scrambler » déclinées depuis – même chez Béhêême ils font des Scrambler maintenant, pourtant avec l’accent germanique c’est plus dur à prononcer : « Skrambler  avec Kra kromme Krilo »… Mais pour être franc, c’est bien plus intéressant de parler émotions…

Rarement dans ma vie de motard j’ai ressenti une prise en main aussi facile. 157 mètres très exactement après être parti du garage, j’avais l’impression d’avoir déjà 10’000 kilomètres dans les roues à pneu « tétines » (19 pouces à l’avant et 17 pouces à l’arrière). Un vrai bonheur de facilité, un freinage impressionnant d’efficacité – forcément en comparant avec Harley, on dirait une moto de circuit.

En ville c’est un vélo, ça vous pousse presque à prendre les pistes cyclables – je dis presque Monsieur l’agent – mais dès que vous sortez un peu des sentiers battus, vous vous sentez pousser des ailes, son moteur de 900 cm3 pourra fruster les motards qui rêvent de planter Valentino Rossi dans la montée de Saint-Cergue, mais pour un « vieux motard » comme moi, je dois dire que ce n’est que du plaisir, ça accélère tout en douceur, le couple est agréable dans les repriseS – peut-être que j’encouragerais les plus rebelles à mettre une ligne d’échappement Vance & Hines histoire d’avoir un bruit un peu plus rauque, mais comme ça, brute d’origine avec rien de modifié – malgré la liste d’accessoires dythirambique que Triumph propose (démontrant qu’ils ont appris du concept de la personnalisation des Américains).

Pour faire simple, ça se faufile partout, la position de conduite est très confortable, on n’est pas « trop sur les bras » et on a rapidement envie de se rejouer la Grande Évasion et d’être un rebelle, d’ailleurs on a envie de hurler à tue-tête « je vis pour moi et je ne réponds à personne ! » – bon, je me calme.

Petit point négatif, l’échappement réhaussé qui vous passe sous la cuisse droite, vous rappelle régulièrement qu’il est très chaud. Basset Moto a trouvé la parade avec une plaque isolante qui atténue efficacement la sensation d’être assis sur votre cuisinière.

En revanche, si vous cherchez une moto pour passer inaperçu, je vous déconseille de vous arrêter sur ce modèle, il crée la sympathie –je me suis fait arrêter deux fois pour me demander ce que c’était et si c’était bien ! Alors je vous le dit tout net, c’était bien ! J’avais des doutes sur les pneus « tétines » montés d’origine, mais en fait non, ça tient plutôt pas mal et bien que je n’ai pas tenté de sauter de barrière durant mon essai, elle doit se défendre dans les petits chemin forestiers. En revanche, il faudra renoncer à l’enduro du Touquet.

La Triumph Scrambler est donc une très belle surprise, j’ai rajeuni de 10 ans. Pas mentalement, parce que si je le faisais je n’aurais pas le droit de conduire. Mais physiquement cette Triumph m’a fait de l’effet. Le soleil était plus chaud – bon, en même temps ces derniers jours il était VRAIMENT plus chaud, mais par contre le ciel était plus bleu. C’est une superbe citadine qui ne demande qu’à aller se balader à la campagne.

Un regret, j’aurais voulu avoir le temps d’aller la tester dans les cols alpins, mais ce n’est que partie remise.

En conclusion, l’essayer, c’est l’adopter. C’est un jouet, un jouet accessible, puisqu’avec 11’900 Francs, elle sera dans votre garage, sans compter que pour ceux qui n’ont pas le permis « gros cube », ils peuvent tout de même l’utiliser en mode « bridé » et la différence n’est pas flagrante – il paraît, Monsieur l’agent, parce que moi, j’ai respecté toutes les limitations…

Thomas Veillet

 

Moto fournie par :

Basset Motos