Cette mission, si vous l’acceptez, sera de ramener une Porsche 911 Targa de 2011 de Genève à Lausanne en passant par où vous voulez, mais en mettant moins de deux heures quand même et en évitant la Côte d’Azur, bien sûr.

L’Audio avec les échappements ouverts.

Quand on vous propose ça le lundi matin et même si il fait un temps pourri, il y a pire pour commencer la semaine, surtout que, pour ma part, je n’avais jamais conduit de 911 de ma vie. Ou alors j’étais trop ivre pour m’en souvenir. Non, Monsieur l’agent, je plaisante, je ne me permettrais pas de prendre le volant dans état de coma éthylique pour que je ne me souvienne pas d’avoir piloté un de ces trucs. C’était donc pour plaisanter et vous pouvez reposer le stylo et cesser de rédiger l’amende, parce que je ne la paierai pas, comme les autres.

Voici donc la trame de l’intrigue.

J’ai donc débarqué de mon train avec la ferme intention de tester la bête pour de vrai et me rendre compte concrètement ce que c’est de « conduire une Porsche ». Ou est-ce que c’était de « piloter une Porsche » ou alors c’était peut-être autre chose, carrément un truc mystique à entendre certains puristes de la marque qui sont capable de sauter en marche d’une voiture juste pour regarder passer une GT3… Oui, moi aussi au début je pensais que GT3 c’était le 3ème épisode de Grand Turismo sur PlayStation, mais apparemment, aussi curieux que cela puisse paraître, c’est aussi un modèle de Porsche et il paraît qu’il coûte un bras, voir plusieurs bras.

Bref, je suis arrivé devant la bête avec un air goguenard en me disant que ça restait quand même une brouette à 4 roues qui permet de se déplacer du point A au point B et qu’il n’y a franchement pas de raison de relever la nuit rien que pour ça. En photo ça faisait tout autant le même effet.

Mais en fait non.

Je ne sais pas comment vous expliquer, mais dès que j’eu mis les fesses dans le siège conducteur, il y a comme un truc qui s’est passé. Bon, tout d’abord l’impression d’être assis sur la route, mais ça c’est assez classique dans le monde des voitures de sports, mais en plus j’ai ressenti comme un truc qui picotait le long de la colonne vertébrale, un truc qui me disait « voilà, ça, c’est fait ». Dès les premiers tours de roues j’avais comme une impression d’être seul sur la route. Une impression seulement parce qu’à Lausanne en milieu de journée, c’est utopique.

Mais même à 12 à l’heure il y avait ce bruit caractéristique dans le dos, cet espèce de ronronnement de gros chat qui donne envie de lâcher prise et d’oublier la forme et les chiffres inscrits dans les panneaux au bord de la route. En attendant que la piste – pardon, que la route se dégage, j’ai donc pris le temps d’observer l’habitat naturel qui serait le mien durant les heures à venir.

L’intérieur est sobre, très Porsche, rien à voir avec les sportives japonaises, c’est une question de goût, mais le bicolore est tout de même plus sympa pour les yeux que l’impression de discothèque que peuvent donner certaines sportives du pays du soleil levant, mais bon, on n’est pas là pour dire du mal de la concurrence, mais du bien du véhicule actuel. Donc l’intérieur est sobre, le GPS demande quand même une licence en informatique pour le faire fonctionner, mais en même temps pour aller de Lausanne à Genève, je n’avais pas non plus besoin d’un guide vocal. On voit quand même que le GPS n’est pas non plus la qualité principale que l’on demande à ce cheval germanique.

Après, c’est assez simple – le bouton le plus important du véhicule, la touche « ouvrir les échappements » est en plein centre et c’est bien vu, vu que c’est quand même le gadget le plus intéressant. Le seul bémol c’est que pour bien entendre les échappements, il faut ouvrir les fenêtres et le toit coulissant et force est de constater qu’au mois de mars et en Suisse, c’est pas le meilleur endroit. Surtout que le cuir sous la pluie et la neige, c’est moyen…

Pendant que je m’interrogeais sur l’intérieur, mes concurrents autour de moi avaient commencé à quitter la piste en raison des conditions météo et la route du Marchairuz s’ouvrait à moi comme la route 66 sous les roues d’une Harley, la chaleur en moins. À partir de là, je vais m’abstenir de parler vitesse, parce que connaissant la maréchaussée, vu qu’ils checkent déjà sur What’s app s’il y a des groupes contre les radars, manquerait plus qu’il fassent de même sur le site… Bref, on va dire que ça marche plutôt pas mal et qu’on ne se rend pas forcément compte de la vitesse. Je me suis bien acharné à essayer de la faire glisser dans les virages, mais les quatre roues motrices avaient visiblement des intentions différentes. La boîte manuelle permettait une parfaite gestion de l’étalonnage des vitesses et me rappelait soudainement que les boîtes automatiques, c’est pratique pour promener un SUV en ville, mais c’est quand même moins drôle sur les petites routes de montagne.

L’autre problème des petites routes de montagne, c’est aussi le fait que plus tu montes plus tu te rapproches de la neige et je peux vous dire que monter le Marchairuz à vitesse soutenue alors que les bords du circuit se blanchissent de plus en plus font que vos cheveux font de même. En ce qui concerne les miens, c’est trop tard, la couleur était déjà faite.

J’ai donc été étonné par la tenue de route, j’aurais aussi voulu vous dire le moteur, mais en même c’est une Porsche de 350 chevaux, qu’étais-je censé attendre ? Par contre, encore une fois, avant de me faire allumer à distance par les « puristes », oui, je sais, une Porsche c’est une propulsion, 4 roues motrices c’est pour les amateurs, je sais. Ça tombe bien je suis un amateur et puis si vous voulez que j’essaie un vrai truc collector avec des chevaux et une traction arrière je suis AUSSI à disposition.

En redescendant vers la plaine, j’ai eu quelques instants pour tester le toit ouvrant 100%, qui est absolument génial, tant par la luminosité que sa transparence apporte quand il est fermé, tant au sentiment de cabriolet qu’il donne quand il est ouvert. En revanche, quand il est ouvert, le rétroviseur central devient en gadget strictement inutile, ce qui n’est pas très important, parce qu’en général avec une Porsche, le but c’est d’être devant et de laisser les autres loin derrière.

En conclusion de cet essai et de cette première prise de contact avec la marque, je retiendrai une chose, avoir une voiture c’est bien, une Porsche c’est mieux. Je voyais d’ailleurs une pub Porsche l’autre jour et ils disaient qu’une fois que tu avais essayé une Porsche, ce n’était qu’une question de temps avant que tu deviennes propriétaire. Aussi une question d’argent, mais ils n’en parlaient pas dans la pub, va comprendre pourquoi.

Reste que la voiture que l’on m’avait confiée pour l’essai était une occasion de 2011, avec 75’000 Kilomètres et qui valait à peine 60’000 CHF. Pour le même prix on a une Mini Countryman All4 bien équipée neuve, on peut se poser des questions, sachant que pour rentrer 2 enfants derrière dans la Porsche vaut mieux avoir des petits enfants avec des petites jambes. Voir pas de jambes du tout.

J’ai ramené la bête au garage où je devais la livrer la mort dans l’âme, en faisant le bilan de mes comptes en banque et en me demandant si c’était raisonnable de craquer. Honoris Cars m’a enlevé une épine de la réflexion, puisque la voiture était vendue dans les deux heures qui ont suivi. Ça sera pour une prochaine fois.

Je conclurai cette chronique auto par un mot aux « puristes » qui ne vont pas manquer de me sauter à la gorge parce que c’est pas une « vraie Porsche », que c’est pas la « meilleure 911 » que Porsche ait construite, etc… JE SAIS.. ça viendra… ça viendra, ils disent que c’est une question de temps chez Porsche.

Une chose est sûre, je suis tombé amoureux de la marque. Reste plus qu’à commander une Cayenne.

Je plaisante…

Thomas Veillet
Investir.ch

 

 

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