On nous promet LA correction finale depuis au moins deux ans et demi. Depuis hier nous sommes en octobre et les corbeaux semblent plus actifs que jamais pour nous promettre LA FIN.

L’Audio du 2 octobre 2018

Mais hier nous avons entamé le mois avec une hausse un peu partout dans le monde – sauf en Italie, mais seulement parce que l’Italie, c’est pas pareil – une hausse dédiée au nouvel accord trouvé par Trump, les Canadiens et les Mexicains. Le NAFTA deal.

Nous en Europe on ne sait pas trop ce que c’est. Pour être franc ce n’est jamais simple de voir comme un accord commercial entre trois pays à 6500 kilomètres d’ici va aider la Boucherie du Molard à vendre plus de viande ou même comment ça va créer plus d’emplois dans le bassin lémanique. Mais peu importe, si la nouvelle est bonne pour les USA et que le marché monte, il n’y a pas de raison que le DAX ne foute rien, il peut bien suivre un peu le mouvement.

En plus, il faut dire que l’Europe avait de quoi rebondir après la déculottée de vendredi. Encore une fois la faute de l’Italie et de son budget qui commence stresser tout le monde, puisqu’il n’y a pas besoin d’avoir un master en économie et/ou en politique européenne pour imaginer que lorsque les Italiens iront à Bruxelles pour présenter leur budget, ça se passera nettement moins bien que quand Macron va rendre visite à ses potes aux Antilles.

Les marchés restent donc tendus au sujet de l’Italie, ça se ressent surtout au niveau du 10 ans italien qui se fait littéralement démonter emmenant le rendement à plus de 3.3% alors que l’Allemagne reste à 0.48%.

Aux USA on fêtait donc l’accord NAFTA. Accord surprise s’il en est, puisque personne ne parlait plus de ça depuis des semaines. Du coup, on ne parle plus de la Guerre Économique avec la Chine et la journée se terminait paisiblement en hausse, ratant de peu de nouveaux records historiques et envoyant tout de même le Nasdaq dans le rouge, démontrant encore une fois s’il le fallait, que les intervenants deviennent très susceptibles au niveau des secteurs qu’ils choisissent. La techno c’est bien, mais quand on a peur que la fin du monde nous mette un coup derrière la nuque, on préfère nettement tomber de moins haut.

Allez savoir, il paraît que ça fait moins mal.

Dans les histoires individuelles, on retiendra encore une fois Tesla. On n’en n’avait plus trop entendu parler, mais voici que le fabricant de tuiles solaires est de retour à peu près tous les jours. Depuis la fin de semaine dernière le FT a remis en place une section « spécial Tesla » et le Wall Street pense publier un cahier « Tesla » une fois par semaine.

Oui ; j’ironise. Notez tout de même que quand l’on suit les marchés boursiers d’un peu près, on a quand même l’impression que le S&P500 et le Nasdaq ne se résument qu’à Tesla et la communauté des CEO’s, uniquement à Musk. Par moment en tous les cas.

Hier, on a viré le CEO de GE parce que c’est lui qui s’est farci le job de l’éboueur et qui a sorti toutes les poubelles de GE, mais on l’a quand même foutu dehors parce que la boîte n’était pas assez performante. Par contre Musk est accusé de fraude, mais en payant une amende ridicule et en restant au coin pendant trois ans avec le bonnet d’âne, il s’en sort comme une fleur.

Limite décoré de la légion d’honneur. En tous les cas, le titre a perdu 12% lors de l’inculpation de jeudi dernier. Il en a récupéré 17% hier parce que le cas est « réglé ». Résultat : retour à la case départ et on attend juste les chiffres de production et de voir si Tesla gagne enfin du fric. Le suspense est insoutenable et je pense sérieusement à lancer un blog qui ne parlera que de la vie de Musk et de ce qu’il fait de ses soirées, de ses jours et de ses nuits.

Pour le reste, le pétrole est au plus haut depuis 52 semaines. Hier le baril a touché les 75.77$. Ce matin il n’en est pas loin et il semblerait que les 100$ pour la fin de l’année soit un « coup sûr », l’évidence même. Plus rien ne peut arrêter le baril. Surtout que Trump semble avoir oublié qu’il préfèrerait avoir un pétrole à 60$ pour les élections.

En tous les cas, pour le moment, le consensus d’un pétrole bien plus haut fonctionne relativement bien. Relativement mieux que quand le consensus le prévoyait nettement plus bas. L’or est à 1195$ et le Bitcoin est à 6600$.

Ce matin l’Asie est en baisse. Hong Kong plonge de 1.6% parce que les tensions entre la Chine et les USA reprennent de plus belle. Mais attention, ce ne sont pas les tensions commerciales – non – ça on sait que l’on ne se cause pas et qu’on garde le suspense jusqu’au bout – là ce sont des tensions MILITAIRES puisqu’un navire de l’US Navy se serait fait « harcelé » par la marine chinoise alors qu’il croisait en Mer de Chine #metoo. Du coup, manquerait plus qu’une vraie guerre. Il est vrai que ça simplifierait les négociations et ça serait bien plus radical. Pour le moment la Chine est en vacances pour une semaine, alors on a une bonne chance que la guerre commence uniquement la semaine prochaine. D’ailleurs le Secrétaire de la Défense, James Mattis a annulé son voyage en Chine « parce qu’il y a trop de tensions ».

Dans les petites nouvelles de la journée, Frenesius a été autorisé à renoncer à acheter Akorn, Akorn qui s’est pris 60% dans les dents pour fêter ça et se retrouve au plus bas depuis 7 ans.

L’Iran a prononcé 3 condamnations à mort pour corruption. J’imagine que si l’on met une loi pareille en Occident, la classe politique pourrait être décimée rapidement. Et puis j’imagine si Macron était iranien, il ne serait jamais revenu des Antilles. Ou dans une boîte en carton.

Les ministres européens « enjoignent » l’Italie a corriger le tir sur leur budget, les 2.4% sont inacceptables et on essaie de rattraper le coup avant que l’on se retrouve à Bruxelles en train de s’envoyer la pizza au visage et que l’Italie sorte de l’Euro en disant : « vaffanculo… » – je suppose que cela n’a point besoin d’être traduit.

En Turquie Erdogan en remet une couche au sujet du pasteur américain qui est toujours en train de rejouer Midnight Express, oui, vous savez celui qui a déclenché les représailles douanières sur l’acier turc et la crise sur la Livre Turque. Oui, je sais ça fait presque un mois, presque une éternité.

Néanmoins l’inspecteur Erdogan a déclaré que le pasteur en question a des liens avec le terrorisme. Parce qu’en plus d’être Président, gérant du fonds souverain local, élu l’homme le plus beau de Turquie et la femme la plus belle de Turquie en même temps, Erdogan est aussi inspecteur de police et chef de la brigade anti-terroriste locale et agent secret. Sans compter qu’il devrait prochainement remporter la version locale de Top Chef.

Le Wall Street Journal nous explique que cette année, jamais les investisseurs n’ont autant aimé les sociétés qui perdent de l’argent lorsqu’elles viennent en bourse. En 2018, 83% des sociétés nouvellement cotées en bourse perdent de l’argent. Bon. En même temps Tesla vaut 52.5 milliards et elle perd de l’argent.

Pardon, elle ne perd « presque » plus d’argent selon Musk et ce qu’il a dit à ses employés. Pas sur Twitter encore. Mais on verra bientôt le communiqué de presse officiel.

Et puis le Barron’s nous explique que, malgré les mauvaises prédictions sur les marchés américains pour le mois d’octobre, principalement à cause de leur « track record » de 1929, 1987 et 2008 – si l’on met ces trois années de côté, c’est un bon mois pour le Dow Jones, même encore meilleur les années où il y a des élections « mi-mandat » – ce qui est le cas cette année.

Pour le reste, les futures sont inchangés, il n’y pas de chiffres économiques et les trimestriels – mis à part Pepsi – sont encore en stand-by. Va bien falloir trouver quelque chose à faire pour s’occuper surtout que Trump semble bien avare de Tweets en ce moment.

Il me reste à vous souhaiter une belle journée et on se retrouve demain pour la suite.

Thomas Veillet
Investir.ch

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