La vie c’est comme une boîte de chocolats, on ne sait jamais sur quoi on va tomber.

L’Audio du 6 novembre 2018

On ne va pas perdre trop de temps ce matin, ce qu’il faut retenir c’est que le marché ne fait pas grand-chose et on ne peut pas lui en vouloir. On ne peut pas lui en vouloir, parce que franchement, dans l’attente des élections américaines, prendre des décisions d’investissements à la veille de ces fameuses « Midterms », équivaut à jouer son salaire à la roulette.

Surtout que l’on n’a aucune idée de ce qui devrait ou pourrait se passer après l’annonce des résultats. J’en veux pour preuve l’élection de Trump il y a deux ans : le marché était convaincu qu’en cas d’élection d’un mec issu de la téléréalité, le marché se ferait démonter la tête.

Les théories étaient légions dans le marché, c’était un « coup sûr », encore un. Comme le pétrole à 20, le pétrole à 300 et le Bitcoin à 500’000. Si Trump était élu, le marché allait se faire exploser d’au MINIMUM 10%. Au minimum.

2 ans plus tard, on est 30% plus haut et tout le monde est d’accord pour dire que même si l’on n’aime pas Trump et qu’on a connu des footballeurs bien plus intelligents, il aura été « bon » pour l’économie jusque là et que lui, il ne confond pas ses cartes de crédits, il sait faire la différence entre la carte de la Maison Blanche et sa carte de crédit perso, même si elle est de la même couleur. Et rien que pour ça, on n’a pas envie de le voir perdre ses pouvoirs.

Quoi qu’il en soit, on ne sait donc pas ce qui pourrait bien se passer en cas de victoire (improbable) des Républicains et on ne sait pas non plus ce qui pourrait se passer en cas de victoire probable des Démocrates. Autant jouer sa performance annuelle sur un coup de pile ou face. Dans le doute, il est donc plus simple de s’abstenir jusqu’à qu’on en sache un peu plus, surtout pour ceux qui ont horreur des carrousels type grand huit.

Ce que l’on sait, en revanche c’est que, depuis 1946, il y a eu 18 fois des élections de mi-mandat. Et 12 mois plus tard, 18 fois sur 18, le marché était plus haut qu’AVANT les élections. Peu importe la combinaison ; un président Démocrate avec un Congrès Démocrate, un président Républicain avec un Congrès Républicain, un président Démocrate qui cohabite avec un Congrès Républicain et vice et versa. Peu importe, 12 mois plus tard, on était plus haut.

C’est à peu près la seule certitude que l’on a à la veille des élections. Et c’est la seule à laquelle on peut se raccrocher. Sachant que dans la vie, il y a toujours une exception qui confirme la règle, autant ne rien faire. Attention, je ne dis pas qu’il ne faut rien faire pendant 12 mois, mais attendons au moins mercredi pour y voir plus clair. C’est d’ailleurs ce que « fait le marché ».

Il n’y a donc pas grand-chose à dire sur la séance d’hier, si ce n’est qu’il y a une tripotée d’analystes, stratégistes et autres gourous qui fourbissent leurs théories et nous annoncent leurs prévisions pour pas un rond. Prévisions que l’on aura oubliées dans 48 heures en fonction des résultats. Mais en attendant, ils prennent un ticket de loterie gratuit, on ne sait jamais, sur un malentendu, ils pourraient avoir raison et devenir le nouveau Roubini et brasser de l’air ensuite pendant 10 ans.

Performance annualisée en fonction des années du mandat depuis 1928…

Si vous regardez les dernières déclarations d’hier, vous vous rendrez rapidement compte qu’il y a à boire et à manger, des Bulls et des Bears et que si vous écoutez tout le monde, à la fin vous aurez juste envie de boire pour oublier.

Alors à la place de boire pour oublier, je vais retourner me coucher sous le duvet, je vais me faire du chocolat chaud en suçant mon pouce et je vais attendre les résultats des élections, ça nous fera ensuite un truc de moins à regarder. Un truc de moins à penser.

En attendant, l’or est à 1230$ et le pétrole est à 63$. À propose de pétrole – si j’étais courageux et si j’osais prendre des risques, j’en achèterais là, juste avant les élections pour jouer le rebond juste après. Parce que je peux me tromper, d’ailleurs je me trompe souvent et sûrement, en plus d’être égoïste et égocentrique, mais si l’on regarde ce qui se passe sur le baril ces derniers jours, le prix ne fait pas de sens.

Je ne serais donc franchement pas surpris que ça remonte comme un bouchon juste après. Ceci n’engage que moi, mais si j’ai raison dans une semaine je pourrais faire cocorico debout sur un tas de fumier.

En revanche, si j’ai tort, on aura oublié que je l’ai dit.

Pour l’instant l’Asie est partagée, pas entre Démocrates et Républicains, mais entre hausse et baisse. Tokyo est en hausse de 1%, Shanghai recule de 1% et Hong Kong ne fait rien. Les futures sont inchangés, les nouvelles du jour ne parlent que des « Midterms » et moi je vais m’arrêter là.

Côté chiffres économiques il y aura le PMI des Services un peu partout dans ce qui reste de l’Europe et les JOLTS aux USA. Les JOLTS qui étaient les chiffres préférés de Janet Yellen, mais on s’en fout, elle n’est plus là et Powell ne parlera que jeudi soir.

Pour l’instant c’est donc MIDTERMS, MIDTERMS et Midterms…

On se voit donc demain pour en reparler et pour payer les conséquences.

Excellente journée à tous, en espérant que vous êtes bien assis pour attendre le début des feux d’artifices.

Thomas Veillet
Investir.ch

« The only thing standing between you and your goal is the bullshit story you keep telling yourself as to why you can’t achieve it. »
The Wolf of Wall Street