La hausse d’hier aura été homéopathique un peu partout, sauf en Angleterre où l’on fêtait le semi-accord du BREXIT – chose qui va sûrement changer après le 843ème revirement des politiques britanniques.

L’Audio du 19 mars 2019

Mais globalement, la hausse est calme et la confiance est élevée. Peu de nouvelles fondamentales, Trump qui ne dit rien et les Chinois qui continuent de travailler dans le sens d’un accord global font que les marchés continuent de monter.

On s’éloigne à petits pas des résistances

C’est petit à petit que l’on prend nos distances avec le niveau des 2815 sur le S&P et ce n’est pas les mauvaises nouvelles à répétition sur Boeing qui vont nous empêcher d’avancer. Rien ne semble pouvoir stopper la marche en avant des indices américains.

Alors, euphorie béate ou chant du cygne avant la prochaine claque ? La question reste posée et le fait que nous sommes si «sereins» fait la place belle aux éternels négatifs et aux prédicateurs de la fin du monde à qui, comme chaque fois que c’est calme, on fait la part belle dans les médias.

La fin est proche (pas la fin du monde, mais la fin de la hausse)

Comme il n’y avait que très peu de choses à dire sur la journée d’hier aux USA, on en a profité pour faire revenir les plus gros déprimés de la sphère financière sur le devant de la scène.

L’analyste de Morgan Stanley qui avait VU la baisse de la fin de l’année dernière est revenu hier pour dire que «ceux qui s’attendent à un rallye pour le reste de l’année vont être gravement déçus».

La vague B de la vague de la C nous donne le vague-à-l’âme

Mon meilleur ami, Avi Gilburt, le spécialiste des vagues d’Elliott est revenu avec ses structures évidentes. Et c’est sur un ton serein et décontracté qu’il nous a expliqué que le marché «devrait» encore monter à 2860-2880 sur le S&P500 et ensuite entamer sa correction qui nous emmènera vers les 2200, avant de rebondir et de nous envoyer au ciel en direction des 3500.

La seule chose qui lui manque, c’est le timing EXACT, sachant qu’il y a 6 semaines, il avait quand même prévu une correction massive «dans les trois jours» – il semblerait que sa prédiction reste valable, reste juste à trouver le premier jour exact pour commencer à compter les trois jours en question.

18% de baisse EXACTEMENT

Et puis il y a Gary Shilling. Ex-Stratège de Merrill Lynch – à l’époque où ça s’appelait encore Merrill Lynch – qui avait vu venir la récession dans les années 60, puis en 1991 et finalement en 2008 – qui estime que l’on approche d’une situation similaire et que le marché pourrait corriger de 18%.

Pas 19%, pas 23%, pas 21,2% – NON ! 18%…

Il ne précise pas trop à partir d’où. Non, parce que ça pourrait sacrément aider si on nous disait exactement depuis où. Histoire que l’on short du future, que l’on achète des puts et que l’on mette une alerte 18% plus bas pour couvrir nos shorts et vendre nos puts.

Ça serait quand même ballot de rater une opportunité aussi précise que ça !!!

En Europe, on tient

Heureusement, l’Europe n’est pas concernée par les prévisions dramatiques ci-dessus. L’Europe va bien parce que le BREXIT avance – enfin – parce que le BREXIT avançait.

L’Europe va bien parce que Deutsche Bank et Commerzbank vont fusionner et montaient toutes les deux. Pourtant, créer un géant bancaire dans le même pays, juste parce que les deux vont mal, est-ce une bonne idée ?

Bon, à la fin du siècle dernier UBS – SBS c’était un peu ça quand même.

Non, c’était carrément ça.

Finalement, c’est peut-être une bonne idée. Peu importe. En Europe, on tient parce que la BCE va nous aider. Par contre personne ne se préoccupe des menaces à peine voilées de Trump sur les tarifs douaniers entre l’Europe et les USA.

On se garde ça pour plus tard. Histoire de pouvoir courir dans tous les sens en disant «oh mon Dieu, oh mon Dieu, les Américains vont imposer des tarifs douaniers et on ne savait pas !!!»..

BEN SI… TU SAVAIS, mais t’étais occupé à regarder la Chine et les USA qui causent et Draghi qui va remettre de l’essence dans ton réservoir avec son soutien économique 2.0.

BREXIT, saison 4, épisode 22

Hier on fêtait donc une «légère avancée» des discussions liées au BREXIT à Londres. On était chaud-bouillant parce que l’on pensait que l’on approchait du but et l’on pensait même que Theresa May allait pouvoir représenter plus ou moins le même texte qui avait été refusé y à trois semaines.

Sauf que John Bercow, le Président de la Chambre des Communes a déclaré que le texte devrait être changé pas « uniquement dans sa forme, mais aussi dans sa substance. En gros, ça doit être un autre texte.

Autre texte que Theresa May n’a pas.

Du coup, ça risque d’être compliqué d’avancer.

Du coup on est à nouveau planté et ça reste toujours un beau bordel politique en Angleterre. L’avantage, c’est que plus ça traîne, plus l’Europe risque de se désagréger avant le BREXIT. C’est à peu près la seule possibilité de sortie évidente. En tous cas plus évidente qu’un accord entre politiciens anglais.

En attendant la FED

Le Maître Mot ce matin, c’est : En attendant la FED.

Ce qui est vachement sympa parce qu’effectivement, la FED va se réunir dès aujourd’hui et publiera sa décision et son communiqué de presse mercredi soir.

Sauf qu’en attendant, on aura plus d’informations sur les codes nucléaires américains et sur le nom des agents américains sous couverture en Russie, que sur ce qui se dira derrière les portes fermées de la FED.

On va donc s’ennuyer à attendre un truc jusqu’à demain soir tard.

Reste à espérer qu’il va se passer quelque chose sur le Trade Deal.

L’Or, l’Asie et le brut

Ce matin l’or est à 1306$, pendant que le pétrole monte gentiment au-dessus des 59$. On ne parle plus trop du baril, mais il vient de gratter 2$ depuis 2 semaines et on va se retrouver à 65$, on n’aura rien vu venir.

Ni nous, ni les Gilets Jaunes.

L’Asie ne fait rien aujourd’hui, parce qu’ils attendent la FED. Sauf imprévu, ils ne devraient rien faire demain non plus.

News fraîches

Elon Musk fait parler de lui, encore. Mais cette fois c’est pas sa faute.

Cette fois c’est la SEC qui réplique en disant que la défense du patron de Tesla frise le ridicule et qu’il a clairement violé les injonctions de l’autorité supérieure des marchés financiers.

Le titre de sa société continue de souffrir et revient gentiment sur des niveaux techniques importants. Pour ceux qui pensent encore que Musk est un visionnaire et que les Tesla, c’est trop chouette à rouler, vous pouvez déjà mettre des limites à l’achat sur le niveau des 250$. Avec des stop-loss, si ça va plus bas. Comme vous pouvez le voir sur le chart ci-dessous.

Graphique de Tesla  – Source Investing.com

Le reste

Dans le reste des nouvelles du jour, on apprend que l’entité supérieure du monde bancaire qui est nichée à l’intérieur de la BCE, s’oppose à un mariage monopolistique entre Deutsche Bank et Commerzbank. Ça va simplifier le travail.

Il y a aussi des analystes qui estiment que le monde du paiement international arrive à un âge de maturité qui va précipiter les mergers et autres acquisitions. Je vous épargne les 12300 articles sur le BREXIT. Autrement, le New York Times nous apprend que la Deutsche Bank aurait prêté 2 milliards à Trump AVANT qu’il devienne Président. Et une casserole de plus, une.

Chiffres économiques

Côté chiffres du jour, au cas où vous n’êtes pas au courant, la FED se réunit ce jour et publiera son communiqué demain et je ne suis pas certain que le ZEW en Allemagne ou en Europe, ainsi que le taux de chômage en Angleterre nous divertissent suffisamment pour être capables de parler d’autre chose. Les futures sont légèrement en hausse, mais qu’on se le dise : la fin est proche.

Enfin, il paraît.

Dimon est magique

Ah oui, et puis il y a une dernière chose que je ne peux pas passer sous silence, c’est la magnifique déclaration de Jamie Dimon qui a plus ou moins dit : «les riches s’en sortent bien, mais les pauvres ont de la peine à joindre les deux bouts»… Il semblerait qu’il fasse partie de ceux qui «s’en sortent», puisque sa fortune personnelle est estimée à 1.3 milliard.

On attend avec impatience la publication de son livre qui expliquera clairement la découverte de la fabrication de l’eau tiède et du fait que cette même eau tiède soit tout aussi mouillée que de l’eau froide quand on se la renverse sur la tête.

Passez une excellente journée, que votre bircher du matin soit aussi bon que votre Nespresso et que la force soit avec vous, ça ne coûte rien.

Telle a été cette journée en Suisse et dans le monde, à notre connaissance et à demain !

Thomas Veillet
Investir.ch

« Les sondages c’est pour que les gens sachent ce qu’ils pensent. »

Coluche