Mercedes-AMG GLC 63 S 4MATIC - Il y a quelques années, les « designers » automobiles se sont réveillés un matin en se disant qu’il fallait créer un nouveau type de véhicule qui n’existait pas ; le SUV coupé. J’avoue que je n’ai pas bien compris le concept d’un véhicule pareil.

L’Audio du GLC 63 S 4MATIC

Un SUV, je peux comprendre, parce qu’il faut bien trouver un moyen d’aller frimer dans les stations de ski en hiver et faire croire que l’on est un vrai baroudeur. En été je comprenais un peu moins, parce que sans la neige, le SUV n’est que moyennement utile pour aller faire les courses en ville. Et puis j’imagine assez mal certains SUV dans le terrain pour aller chasser le sanglier au milieu des champs boueux. Mais peu importe.

Je comprends également le concept du coupé. Faire d’une voiture banale, une voiture qui « à l’air » sportive. C’est assez facile, puisqu’il suffisait de prendre une voiture normale et de lui écraser l’arrière et de compenser ce que l’on enlève à l’arrière par un plus gros moteur et ça devenait « un coupé sport ». Ou comment avoir l’air d’un sportif sans investir de l’argent dans une véritable sportive.

X6 ou Multipla

Par contre un « SUV-coupé-sportif ». J’avoue platement que je ne comprends pas. C’est comme une Ferrari-hypecar-break coupé. Je ne vois pas trop l’idée. Ça donne un peu l’impression qu’on s’est rendu dans une casse de voitures, qu’on a pris de morceaux au hasard et qu’on a dit à un ingénieur : « tiens, construis-nous une voiture que l’on pourra vendre à un type qui veut avoir l’air sportif et pouvoir et rouler en 4×4 parce que c’est un baroudeur »…

BMW avait lancé la mode avec le X6 – probablement les véhicule le plus moche de ces 30 dernières années, se tirant la bourre avec le Fiat Multipla – à ce jour, le vainqueur n’est pas encore désigné, sachant que le Multipla a une longueur de retard, n’étant plus produite.

Tendance grimpante

Mais visiblement la tendance du pilote sportif qui veut un coupé ET un SUV n’est pas prête de s’éteindre, puisque tout le monde s’y est mis depuis quelques années et ce avec plus ou moins de réussite. Personnellement, je suis sûrement vieux jeu, mais j’ai toujours eu une sorte de préférence pour les SUV normaux, carrés, d’inspiration américaine. D’ailleurs j’ai récemment pu tester le GLC 43 AMG de Mercedes, bien classique, ses presque 400 chevaux paraissait largement suffisant et impressionnant. Et puis, dans la foulée le garage André Chevalley a insisté pour que je teste la 63 AMG coupé.

Moi, je ne voulais pas au début.

Et puis le son du V8 au petit matin blême m’a fait changer d’avis. Et puis il est vrai que la version AMG 63S est tout même un peu plus féline que la moyenne. Et je me suis laissé tenter.

Comme le 43, mais plus

Dans cette version, il y avait des sièges normaux. Il faut dire que les sièges baquets de chez AMG sont tout simplement splendides, mais ils sont surtout splendides en photo. Après 30 kilomètres dedans je rêvais juste de m’asseoir dans une bassine d’eau glacée. Mais dans la version de ce jour, on m’avait mis des sièges « confort » qui semblent tout de même plus appropriés à mon âge avancé et mon mode de vie.

Pour le reste, vous avez beau trouver que le 43 AMG est un super-moteur et que c’est amplement suffisant pour vous faire retirer le permis et vous prendre un balle dans chaque genou, puisque c’est la nouvelle norme en Suisse, mais une fois que vous aurez mis le pied droit sur la pédale du 63, il y a comme un effacement de la mémoire qui se produit et vous ne pourrez plus revenir en arrière. La raison ne sera plus une option et vous n’aurez plus qu’une seule idée en tête, trouver une adresse en Valais pour pouvoir immatriculer le monstre sans vous faire assassiner par les impôts du canton de Genève.

Le SUV ESG

L’intérieur de la Mercedes est un copié/collé de la petite sœur, on a vite fait de s’habituer à la déco. Après il faut rouler. Comme sur toutes les voitures modernes, il y a une fonction Eco, une version confort, une version sport. Sauf que sur la 63 AMG, il y a une fonction « Race ». Pas la fonction où il faut tout configurer vous même, non. Juste une fonction qui vous ouvre les pots d’échappements et qui fait le nécessaire pour que l’on sache que vous êtes là quand vous rentrez chez vous tard le soir, mais qui déconnecte aussi les aides à la conduite. C’est la version sport qui a échappé au contrôle anti-dopage.

Je dois dire qu’après quelques kilomètres au volant, pour la première fois depuis que j’écris des chroniques autos, je me suis dit que la version « Eco » suffirait amplement à une utilisation régulière. Et je réserverais le reste pour des moments atypiques et non-contrôlés. Ce qui est fascinant, c’est le ronflement du V8 en mode RACE et l’impression que l’on a libéré les flammes de l’enfer quand on commence à enchaîner les lacets d’un col, la tenue de route vous fait rapidement oublier que vous êtes dans un SUV et le freinage vous donnera l’impression d’en avoir pour votre argent si vous n’êtes pas un pilote d’usine chevronné.

Se méfier de la SPA

À ce propos, un conseil. Si vous avez mis un chien dans le coffre ou des verres en crystal pour l’anniversaire de grand-maman, je déconseille le mode « RACE » pour aller à la montagne, le chien ne vous le pardonnera pas et grand-maman non-plus. Niveau espace intérieur, c’est largement suffisant devant. Derrière, il faudra éviter les basketteurs, mais globalement c’est une bonne surprise.

J’ai ressenti un plaisir de conduite assez fou au volant de ce « coupé-SUV-sport ». Pourtant la veille je n’étais vraiment pas « chaud » pour monter là-dedans, de peur que l’on m’aperçoive à l’intérieur après tout le mal que j’avais dit sur ses pairs. Sur ce point-là, la discrétion n’est clairement pas son fort et si vous ne voulez pas vous faire remarquer, je recommande de rester sur la version 63 AMG, mais de changer de classe et de taper dans la classe C, beaucoup plus discrète esthétiquement.

GLC plus que X6

Je persiste et je ne comprends pas l’utilité d’un coupé « sportif » et en plus SUV, mais apparemment, il y a de la demande. Malgré mes critiques passées, le GLC 63AMG Coupé est une excellente surprise. Le X6 est toujours aussi moche. Mais après avoir observé la version Mercedes, je dois dire qu’on a bien connecté tous les deux.

Par contre, si vous avez l’intention d’acheter un 43 AMG, ce qui était mon cas, n’essayez JAMAIS la version 63, c’est un non-retour absolu.

Thomas Veillet
Investir.ch & Chroniqueur Auto Bilan

Fiche Technique :

  • 510 cv
  • 3982 cm3 – Biturbo
  • 280 km/h max – 0 à 100 en 3.8 secondes
  • Consommation mixte 10.7 litres au 100 km (et la marmotte elle met le chocolat dans le papier d’alu)
  • Émission de CO2 : (vraiment nécessaire ???)
  • Facelift en cours, nouveaux modèles livrables en septembre