Les autorités chinoises sont en passe d’exercer des représailles. La Chine vient d'annoncer la mise en place de barrières douanières complémentaires sur 75 milliards de dollars de biens américains, ainsi que la réinstauration des taxes de 25% sur le secteur automobile.

La Chine n’avait pas immédiatement réagi à la dernière vague de hausse des droits de douane américains. Même si les taxes chinoises sont inférieures à celles des États-Unis, il ne s’agit pas là d’une surprise. Cela montre que la guerre commerciale est toujours d’actualité.

Dans le même temps, la Chine a annoncé la libéralisation de son système de taux d’intérêt (le 17 août). La PBoC réforme le mécanisme de formation de son taux de marché préférentiel de prêt (LPR). La fusion, ou l’alignement, des taux de référence du marché et des prêts et dépôts devrait résoudre la vieille faiblesse notoire du système chinois. Les autorités estiment qu’il est urgent d’améliorer le mécanisme de transmission d’une politique monétaire accommodante vers les prêts et l’activité économique, alors même qu’elles implémentent de nouvelles mesures. Le premier fixing à légèrement fait baisser le taux de référence. À l’avenir, si la PBoC ajuste son taux de la facilité de prêt à moyen terme, la transmission sera nettement plus efficace. Cela pourrait d’ailleurs inciter la PBoC à ajuster davantage ses taux.

Il s’agit d’un nouveau pas – même si les progrès seront lents – vers une monnaie flottante.

Avec le nouveau système en place, la voie est ouverte à davantage d’assouplissement monétaire. La PBoC a réussi à faire baisser les taux des obligations d’État et du marché monétaire, mais pas le taux débiteur de l’économie réelle. L’objectif de cette réforme est d’améliorer le mécanisme de transmission et de baisser les taux si besoin. Face aux défis extérieurs et aux besoins domestiques de dynamiser le marché du de crédit, les mesures de soutien de la PBOC à la croissance devraient perdurer. Une combinaison de mesures quantitatives et de baisses de taux d’intérêt sont nécessaires.

Fixing du yuan (contre l’USD)
source: Bloomberg

Le yuan a atteint son plus bas niveau depuis 11 ans et le panier du yuan pondéré par les échanges commerciaux a atteint son niveau le plus bas depuis 2014. Cette dépréciation reflète l’inquiétude suscitée par l’économie chinoise dans un contexte de guerre commerciale durable. Bien que le renminbi s’affaiblisse, il n’est pas en chute libre. La PBoC devrait intervenir si l’affaiblissement venait à s’accélérer. Jusqu’à présent, elle a publié un fixing plus élevé que le taux de clôture de la veille afin de montrer qu’elle ne souhaite pas un affaiblissement marqué.

Le niveau des taux d’intérêt n’influencera que modérément l’évolution de l’USD/CNY. Il restera dépendant du fixing quotidien de la PBoC.