Histoire de maintenir le score « up to date », Apple a passé la barre des 2'000 milliards de capitalisation et le tout en clôture, histoire de faire taire les détracteurs. D’ailleurs, mis à part Apple, il y a tout le reste qui montait aussi, enfin, le reste de la tech. Parce que le reste du marché c’est un peu plus compliqué, parce que ces industries de base comme la nourriture, la boisson, les vêtements, c’est devenu d’un inintéressant, heureusement qu’il y a la tech. Pourtant, la séance d’hier n’était pas censée nous apporter bonheur et joie de vivre mais finalement, nous y sommes arrivées. Il faut dire qu’actuellement l’investisseur à une capacité de résilience au-delà de l’imaginable. Vous lui collez, une pandémie, le port du masque obligatoire par 50 degrés à l’ombre et tous les bars fermés, des incendies de forêts, des pannes d’électricités en série et une convention démocrate, plus des chiffres économiques dégueulasses et une FED méfiante sur l’avenir. Sans compter qu’il n’y a toujours pas de stimulus 2.0 Et bien malgré ça, l’investisseur achète encore. Si vous croyez que j’exagère en décrivant la situation ; regardez ce qui se passe en Californie.

L’Audio du 20 août 2020

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Nasdaq Equity World Champion again

Si l’on reprend le cours de nos vies et que l’on se projette à hier matin, voici ce que nous avions : des futures en berne, une FED méfiante, l’Asie qui s’angoissait et l’Europe qui paniquait à cause que la FED était méfiante – je fais une parenthèse pour signaler que toute déclaration négative ou prudente de la FED aura TOUJOURS plus d’impact pour les marchés Européens que pour les marchés US qui eux, sont concernés au premier plan – de prime abord – je ne sais pas. Non je ne sais et je ne comprends pas. Il doit y avoir un problème d’égo en Europe. Ils doivent être tellement frustrés de ne pas être à Wall Street qu’ils veulent tout faire comme les grands, donc quand ça baisse à cause de la FED, ça baisse toujours plus en Europe, allez comprendre.

Enfin, peu importe, hier matin l’ambiance était morose et on pouvait largement se dire que la journée à Wall Street serait compliquée. D’ailleurs je l’avais dit hier et lorsque les chiffres des Jobless Claims se sont pointés, j’ai presque commencé à me dire que je n’avais pas eu complètement tort de me méfier. Mais en fait non, c’était sous-estimer notre capacité à interpréter les nouvelles et à faire ce que l’on veut avec. Et actuellement, on veut que ça monte et puis c’est tout, alors le fait que le nombre de personnes qui demandent le chômage repasse au-dessus du million par semaine, entre vous et moi : ON S’EN FOUT !!! La dernière fois que le chiffre était passé SOUS le million, alors là oui, nous étions au bord de l’orgasme boursier, mais dans l’autre sens, on s’en fout comme du discours d’investiture à la candidature démocrate de Joe Biden.

Les nouvelles valeurs refuge

Soyons honnêtes. Lorsque l’on voit les nouvelles « économiques » d’hier, le fait que les gouvernements européens sont en panique totale avec la résurgence du COVID et que de plus en plus d’indices pointent en direction d’un recovery économique qui ressemblera à n’importe quelle lettre de l’alphabet, sauf le V majuscule, on aurait pu se dire que la fin de semaine allait être merdique. Mais en fait non, parce qu’il y a toujours des valeurs refuge dans lesquelles on peut aller se planquer et ça, ça permet de se calmer, de souffler dans un sac en papier et de vivre finalement une assez belle journée.

Oui, parce qu’il fût un temps, dans les écoles de bourse, on nous apprenait que lorsque l’on avait peur que les marchés baissent, il fallait tout simplement se ruer sur des lingots d’or et en stocker le plus possible un peu partout. Sauf qu’en 2020, alors que nous sommes dans nouveau paradigme économique et boursier, les valeurs refuge se sont multipliées comme des petits pains sous les bons auspices d’un type en sandales avec les cheveux gras suivit par une douzaine de types en peignoir. Il faut savoir que DE NOS JOURS, lorsque vous êtes inquiets, que vous avez peur que les marchés baissent et que vous avez perdu tout espoir, vous n’achetez plus d’or et vous n’appelez même pas l’Agence tous risques, vous vous contentez d’acheter Apple, Facebook, Amazon, Google, Microsoft, Netflix et Tesla. Oui, ce sont ces 7 là qui vous permettront de ne plus jamais avoir peur, de dormir sur vos deux oreilles et de gagner de l’argent à tous les coups.

Les sextuplés magiques

C’est en effet encore une fois c’t’équipe qui sera parvenue à faire repasser les indices dans le vert et à pousser le Nasdaq au plus haut de tous les temps, ENCORE. Il y a comme quelque chose de réconfortant à acheter ces titres magiques, puisque plus personne n’en dit du mal et tout ce qu’ils font, c’est cool. Regardez Tesla, ils n’ont même plus besoin d’annoncer des trucs pour que le titre prenne 6% par jour. Hier soir l’action magique a encore atteint un nouveau record en passant au-dessus des 2’000$ propulsant Musk au quatrième rang des types les plus riches du monde. Oui, parce que fondamentalement, c’est tout ce qu’il nous reste derrière nos masques et en respectant les distances sociales, il ne nous reste plus qu’à compter les milliards des autres.

Pour résumer la journée d’hier : les Européens ont paniqué à cause de la FED et du fait que les Américains avaient baissé la veille. Ensuite les Américains ont publié des Jobless Claims pas terrible, ce qui a conforté les Européens dans leurs angoisses et leurs déprimes, et comme les Américains étaient inquiets, ils se sont jetés sur les valeurs technologiques pour se « rassurer » – il est vrai qu’il n’y a rien de mieux – pour se réconforter – que d’observer Tesla passer les 2’000$. Il faut savoir que Tesla est en train de devenir le premier titre qui va faire mentir l’adage boursier qui disait : « les arbres ne montent pas au ciel » – adage développé scientifiquement pour expliquer aux investisseurs que la bourse ne peut pas monter indéfiniment. Mais depuis Tesla, on sait que les arbres peuvent monter au ciel.

Chart d’Apple – Source : Tradingview.com

L’Asie, suceur de roue

Hier matin l’Asie baissait parce que New York avait terminé en baisse la veille au soir, ce matin, devinez quoi ? Oui, vous avez raison, l’Asie remonte parce que les States étaient en hausse hier. Et c’est d’ailleurs probablement ce que vont faire les Européens tout à l’heure. C’est sûrement le fait que l’on s’approche du début du Tour de France 2020, tout le monde se met en mode « suceur de roue » et comme à la fin c’est l’Amérique qui gagne, on n’a pas trop le choix. Quoi qu’il en soit, ce matin le Japon est en hausse de 0.4%, Hong Kong monte de 1.2% et la Chine progresse de 0.8%.

Au chapitre de l’or c’est un peu trop calme pour le moment. Bon, il faut dire que psychologiquement, le fait d’avoir perdu son statut de valeur refuge au profit des « Magnificent Seven » n’est pas toujours une pilule facile à avaler. Actuellement le métal jaune est à 1957$ et on n’entend plus personne qui fait des prévisions stratosphériques, mais on surveille attentivement l’Euro/Dollar qui pourrait, à lui tout seul, donner le signal du départ. Dans un sens ou dans l’autre. Je m’abstiendrais de parler du pétrole – entre hier et aujourd’hui, on aurait presque cru que c’était fermé. Le baril s’échange à 42.78$.

Les nouvelles du jour

Pour ce qui est des nouvelles du jour, on ne peut pas éviter les discours de Biden pour sa nomination comme « candidat démocrate », il l’acceptée afin de restaurer l’âme des USA, pour marcher « aux côtés de la lumière et pas des ténèbres » et pour sauver l’économie du naufrage. Il n’est pas exclu que dès demain, Joe Biden commence à marcher sur l’eau et à faire marcher les paralytiques – il est même fort probable qu’il produise un vaccin anti-covid à base de tisanes directement depuis sa cuisine. Dans l’autre camp, Trump était dans la ville natale de Biden pour lui vomir dessus. On voit tout de suite que la campagne qui nous attend sera placée sous le signe du « aimez-vous les uns les autres ».

L’ancien conseiller de Trump, Steve Bannon – qui est également un beau taré de classe mondiale, un type qui donne l’impression qu’Hitler était plutôt sympa comme garçon – eh bien Steve Bannon a été arrêté pour avoir détourné de l’argent destiné à la construction du mur entre le Mexique et les Etats-Unis. Les expressions « l’argent n’a pas d’odeur » et « il n’y a pas de petits profits », prennent tout leur sens. On retiendra aussi qu’Uber et Lyft ont remporté une petite victoire en Californie, puisque momentanément, leurs chauffeurs restent indépendants, en tous les cas jusqu’au prochain procès. Et puis Pfizer et BioNTech passent la vitesse supérieure avec le lancement des tests finaux avec un de leurs vaccins qui a le moins d’effets secondaire. C’est toujours sympa de savoir que l’on va nous injecter tous avec un truc bricolé à la va-vite dans l’arrière salle d’un labo et qu’on nous dira que ce que l’on va nous injecter, c’est celui où il y a le moins d’effets secondaires, avec l’autre vous aviez les bras qui poussaient et les dents qui devenaient vertes, mais avec celui-là, soyez tranquilles, c’est seulement un seul bras qui pousse et les dents ne deviennent pas vertes, elles tombent juste. Ce qui est d’ailleurs un gain de temps considérable dans la salle de bains matin et soir.

Et puis les dents, c’est très surfait. Surtout depuis qu’on les voit plus à cause du masque.

Côté chiffres économiques, ce vendredi c’est la journée des PMI’s. Il y en aura de toutes sortes et dans tous les pays. Des PMI’s Manufacturing, des PMI’s des Services, des PMI’s Composite et peut-être même des PMI’s des PMI. Pour le moment les futures américains sont en hausse de 0.3% et l’Euro/Dollar est à 1.1880.

La bonne nouvelle du jour, c’est que c’est le week-end. Bon, la mauvaise c’est que c’est le dernier week-end avant la rentrée scolaire et que lundi, on va pouvoir savourer tout le bonheur que c’est de rouler en ville avec tout le monde qui est revenu et nos politiciens stars qui se sont lâchés avec leurs bidons de peinture, le tout masqué… Vivement 2021 et à lundi !

Thomas Veillet

Investir.ch

« In the end, it’s not the years in your life that count. It’s the life in your years. » -Abraham Lincoln