5 stades de foot américains, plus les vendeurs de hot-dogs qui étaient devant. C’est à peu près ce que les économistes ont raté sur les prévisions des chiffres de l’emploi que l’on attendait vendredi. Les « experts » attendaient 733'000 créations d’emplois et c’est sorti à 235'000. Alors oui, pardon, ils ne se sont pas gourés de 500'000, mais « seulement » de 498'000. Je ne dis pas que c’est facile de prévoir un chiffre comme ça, mais quand on est à côté à ce point, on pourrait peut-être commencer à se dire que ça ne sert à rien de faire des prévisions, parce que tout simplement : ON N’Y ARRIVE PAS !!!

L’Audio du 6 septembre 2021

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C’était nul, mais c’est pas grave

Nous avons donc attendu toute la semaine pour avoir des chiffres qui étaient tous pourris et qui nous montrent que la force de l’économie n’est pas encore au mieux. Par contre, on peut quand même noter que l’on est presque revenu au niveau de l’emploi pré-COVID. Même si les chiffres laissent à penser que ce n’est pas si simple, on notera quand même que selon les « experts »…

Les mêmes experts qui attendaient 733’000 créations d’emplois.

Donc, selon les experts, ce n’est pas tant que l’économie ne crée pas d’emplois, mais plutôt que toute une catégorie de personnes ne veulent plus de ces emplois LÀ… On se rend compte qu’avec la pandémie, les gens ne veulent plus de jobs qui les mets en relation avec les gens, ou qui ne leur permet pas d’avoir des horaires variables, ou de travailler en télétravail. Selon certaines études, bien des chômeurs préfèrent prendre leur temps pour trouver un nouveau travail qui leur convient mieux. Tu m’étonnes, moi aussi ça me plairait de « prendre mon temps », surtout que là y a le week-end du Labor Day et autant en profiter pour prolonger sur les deux semaines qui suivent…

Enfin, ce qu’il faudra retenir de ces chiffres de l’emploi – mis à part qu’ils étaient bien pourris – c’est que finalement c’est plutôt positif, puisque ça veut aussi dire que ça ne va « pas aussi bien que ça » et que du coup, Powell il n’est pas près de nous balancer un tapering dans la figure et que la remontée des taux, c’est pas de sitôt. Bon, pour être franc on n’en sait rien du tout, mais comme notre vision est à 5 minutes, c’est la seule certitude que l’on ait.

En résumé, les chiffres de l’emploi n’étaient pas bons, mais selon l’interprétation psychologique qu’on en fait et si l’on creuse un peu dedans ; c’est pas si mal pour le marché. D’ailleurs les marchés US ont terminé la semaine inchangée et les traders sont tous partis en week-end en se demandant où ils pourraient aller pendant les trois jours du Labor Day.

L’Europe toute seule

Oui, parce que ce lundi 6 septembre, les USA sont fermés pour cause de Labor Day et du coup, on se retrouve tout seul en Europe à devoir piloter la destinée des marchés financiers mondiaux pendant 24 heures. Il va falloir se faire sa propre idée et ça risque de ne pas être simple. Parce que nous, les Européens, on n’a pas eu la même vision que les Américains sur LEURS chiffres de l’emploi. Dès la publication de ces derniers, les indices du vieux-continent se sont dégonflés en craignant pour la croissance, pour l’économie et en se disant que « quand même, la pandémie, c’est pas bien ». À partir de là, on a fini la semaine au fond du bac, limite dépression nerveuse. Tout ça pendant que les USA se disaient que « c’était pas si mal ces chiffres ».

De là à se dire que l’on profite de ce long week-end américain pour se faire un petit sell-off pour compenser la déprime dans laquelle nous sommes depuis vendredi, il y a un pas que je ne franchirais pas. D’abord parce que j’ai un peu des courbartures après ce week-end et qu’en plus, franchement comme la plupart des médias sont aussi en week-end prolongé, c’est pas les quelques news qui traversent l’Europe ce matin qui vont rendre ce lundi hyper-excitant. Alors oui, le Bitcoin a finalement nettement passé les 50’000 et l’Ether et toute la troupe des cryptos semblent en super-forme, mais comme c’est pas pour ça que vous êtes venus sur investir.ch, faut que je trouve un autre sujet de conversation.

L’Asie

Ce matin l’Asie est en pleine forme parce que les chiffres de vendredi laissent à penser que la FED va encore nous soutenir longtemps et que tout va bien se passer. Mais aussi parce que les Japonais s’attendent à un nouveau stimulus plus gros et plus massif qu’aucun autre stimulus – ben forcément le nouveau gouvernement va devoir marquer des points – et puis ailleurs, on va dire que comme Xi Jinping n’a pas interdit la fabrication des voitures électrique en Chine ou n’a pas encore considéré le E-Commerce comme un crime relevant de la peine de mort, on a l’impression que les intervenants tentent de jouer le rebond – en tous les cas jusqu’à la prochaine connerie du gouvernement chinois.

C’est L’EXPLOSION sur l’or !!! Le métal jaune s’envole littéralement au-dessus des 1815 et se traite à 1828$, comme si on venait de nous annoncer sa fusion avec le Bitcoin. Du côté du pétrole, on a confirmé la rebuffade sur le niveau des 70$ et le baril se traite à 68.55$ – il faut dire que durant le week-end, les Saoudiens ont baissé leur prix du brut alors que l’on est en train de se dire que le monde est largement assez fourni en or noir et que pour le moment la demande est en pause. En ce qui concerne les cryptos, comme je le disais plus haut ; le Bitcoin se traite à 51’680$, l’Ether est à 3’908$ et le Cardano s’échange à 2.91$. En résumé, aujourd’hui, le seul endroit où il y a un peu d’excitation, c’est les Cryptos.

Nouvelles du jour

Dans les nouvelles du jour, on apprend que TotalEnergies a signé un contrat pour 4 projets en Irak – valeur des projets : 27 milliards. Il y a aussi Lagardère qui réfute toute forme de divorce avec le groupe LVMH après une restructuration de capital dans une des multiples holdings des deux groupes. Le groupe LVMH lance d’ailleurs un nouvel hôtel de luxe qui plonge sur la Seine, comme quoi ça ne va pas si mal partout. Le « booster » de Pfizer/BioNTech devrait être approuvé tout prochainement, mais selon Fauci, ça ne se présente pas bien pour Moderna. On dirait que Fauci est de plus en plus l’éminence grise de la FDA. Il y aussi le patron de la FED, Gary Gensler, qui a l’air à peu près aussi aimable que les méchants dans James Bond qui annonce qu’il veut transformer les marchés boursiers en un truc très fair et très honnête qui évite les inégalités. Bonne chance. Et puis, le CIO de Crestcat Capital – un Hedge Fund – pense que le marché va chuter de 42% dans les 12 mois à venir.

C’est intéressant, parce que c’est très précis : 42% pas 39 ou 56. NON ! 42% – ça nous mettrait le S&P500 à 2623 si l’on part d’ici. Mais si l’on part de 7’500, c’est comme si on ne faisait rien. On se réjouit de faire le bilan dans 12 mois. J’ai mis un rappel dans mon agenda, comme ça j’aurais un truc à raconter dans ma chronique du 6 septembre 2022.

Côté chiffres économiques, nous aurons les Factory Orders en Allemagne et rien d’autre. Et puis il faudra noter que jeudi il y aura le meeting de la BCE où il ne devrait rien se passer, mais comme on n’a rien d’autre à se mettre sous la dent cette semaine, va falloir se contenter de peu. Je crois que l’on a rarement eu aussi peu de choses à se dire et j’ai atteint un niveau de désespoir rarement vu en rédigeant cette chronique qui n’avait plus été aussi courte depuis l’été 2006.

Je vous souhaite une excellente semaine, en ce qui me concerne je fais mon Labor Day par solidarité avec les Américains. On se voit demain à la même heure !

Thomas Veillet

Investir.ch

« My doctor told me that jogging could add years to my life. I think he was right. I feel ten years older already. » 

Milton Berle