Sans comparaison avec les Etats-Unis, la Commission européenne a présenté un projet d’investissements dans l’infrastructure à travers le monde, baptisé Global Gateway (portail mondial), avec l’intention évidente de contrer les nouvelles routes chinoises de la soie dans lesquelles la Chine aurait déjà engagé $140 milliards.
Global Gateway est un projet à €300 milliards sur 5 ans, loin des dépenses américaines domestiques avec ses $1’200 milliards et potentiellement $1’000 milliards supplémentaires avec le nouveau programme Build Back Better Act.
Ce projet porte sur des investissements en dehors de l’Union européenne dédiés principalement au numérique, à la santé, au climat, à l’énergie, aux transports, à l’éducation et à la recherche. Cela inaugure une ère plus compétitive et une alternative à l’argent chinois.
Global Gateway, et ses ambitions pour un financement plus transparent et respectueux, arrive peut-être au meilleur moment pour détourner certains pays de la tentation chinoise. Sans la nommer, l’Afrique sera un objectif prioritaire. En effet, de plus en plus de pays émergents commencent à percevoir l’emprise de l’Empire du Milieu et les effets négatifs du surendettement imposé par la Chine. Il existe également un risque géopolitique de s’être rapproché trop près de la Chine. On a, par exemple, vu récemment des problèmes sociaux et politiques aux îles Salomon où la Chine soutient le gouvernement au détriment du peuple.
Les tensions entre la Chine et le bloc Europe/Etats-Unis, qui ont débuté sous l’ère Trump, vont se poursuivre ces prochaines années avec un point d’orgue probable sur Taïwan.
L’Europe veut retrouver une influence géopolitique dans les pays en développement
Les dépenses européennes font aussi partie des engagements pris par les pays riches en faveur des pays pauvre dans le cadre de deux accords, l’Agenda 2030 des Nations unies et l’Accord de Paris sur le climat.
Avec Global Gateway, l’Europe veut mettre en avant les valeurs démocratiques et écologiques, alors que les critiques s’accumulent sur les projets chinois avec des appels d’offres non transparentes, des pratiques de corruption et le non-respect des droits humains, sociaux et environnementaux.
Du point de vue de l’investisseur
En termes d’investissement, on n’arrive pas encore cibler les entreprises européennes qui profiteront de Global Gateway. Dans l’immédiat, on a beaucoup plus de visibilité sur les entreprises américaines et européennes qui profiteront des dépenses gigantesques domestiques américaines venant de l’Infrastructure Act et du Build Back Better Act. Les principales sociétés américaines concernées sont Aecom, Caterpillar, Fluor, Jacobs Engineering, Martin Marietta, MasTec, Nucor, US Steel, Vulcan. On trouve ACS, ArcelorMittal, Balfour Beatty, CRH, Ferrovial, Heidelberg Cement, Hochtief, Holcim, Schneider et Sika pour les Européennes.
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