L’automne et son lot de pluies….pluie de résultats d’entreprise, pluie de bombes en tout genre, mais aussi pluies diluviennes.
Revenons un instant sur les conflits qui rythment les informations quotidiennes. Nous savons que les investisseurs, comme tout être humain, détestent l’inattendu et les conflits. D’autre part il existe le fameux dicton «Acheter au son du canon et vendre au son du clairon». Donc si nous voyons par exemple ce que fait l’indice américain SP500, il semblerait que le son du clairon n’a pas encore retenti.
L’Ukraine aurait permis d’acheter sur faiblesse tout comme celui du Proche-Orient. Depuis lors, les investisseurs ne semblent pas inquiets ou du moins par à cause des conflits. Dans une perspective historique il semblerait qu’il n’y ait rien de nouveau sous les tropiques.
Les marchés sont donc plus sensibles à la politique des banquiers centraux, des chiffres économiques de la Chine et des résultats d’entreprises.
Les banquiers centraux sont accommodants à l’image de la BCE qui, comme attendu a baissé ses taux et semble vouloir continuer à vouloir aider une économie européenne qui montre des signaux inquiétants à l’image de l’Allemagne dont le gouvernement vient de revoir à la baisse ses prévisions de croissance, tablant sur un recul de 0,2% du PIB cette année après une contraction de 0,3 % en 2023. Goldman Sachs a réduit ses prévisions de croissance des bénéfices annuels en 2024 pour l’indice européen STOXX 600 à 2% contre 6% vendredi, citant les risques liés à l’augmentation des impôts sur les sociétés et aux droits de douane potentiels. Selon les stratèges de Goldman Sachs, une escalade des droits de douane ferait perdre jusqu’à 9 points de pourcentage à la croissance des bénéfices de l’indice de référence européen en 2026. En outre, l’augmentation de l’impôt sur les sociétés en Europe, en particulier en France et en Italie, représente un léger inconvénient pour les bénéfices, tandis que les dernières mesures de relance de la Chine ne devraient pas avoir d’impact significatif à court terme sur les dépenses de luxe, ont déclaré les stratèges. Goldman prévoit que les bénéfices annuels des composants du STOXX 600 augmenteront de 3% en 2025 et de 4% en 2026-2027.
En Chine, la croissance du produit intérieur brut (PIB) a atteint 4,6% en glissement annuel au troisième trimestre, selon les données publiées vendredi par le Bureau d’Etat des statistiques (BES). Si cette performance est un peu supérieure aux attentes, elle dénote un ralentissement de l’activité après les 4,7% de croissance enregistrés au deuxième trimestre, soulignent les économistes. Principal écueil à la relance actuelle: la crise persistante dans l’immobilier. Dans un contexte d’insécurité de l’emploi en Chine, la faible consommation des ménages risque également de faire basculer à nouveau le géant asiatique dans la déflation. L’indice des prix à la consommation (CPI), principale jauge de l’inflation, a augmenté de 0,4% en septembre sur un an, moins que prévu et signe de la faiblesse persistante de la demande.
Last but not least, les publications de résultats vont être légion cette semaine. Parmi elles, SAP, L’Oréal, Roche, Hermès, Unilever et Sanofi en Europe. GE Aerospace, Tesla, Coca-Cola, T-Mobile US ou IBM aux Etats-Unis.
Quid des marchés vendredi
Merci la Chine… à Paris, Kering a gagné 3,50%, LVMH 2,26% et Hermès 1,06%. Ailleurs en Europe, Salvatore Ferragamo a pris 2,15% à Milan et Hugo Boss 3,09% à Francfort. Également soutenu par les mesures chinoises, le compartiment des ressources de base a gagné 1,5% vendredi. Antofagasta et Anglo American ont fini en hausse de 1,4% et 1,8% à Londres. La Suisse suit le mouvement et le SMI termine sur un gain de 0,18 %. A noter que, Goldman Sachs a abaissé sa recommandation pour Richemont à « neutral » de « buy » ainsi que son objectif de cours. Aux Etats-Unis, le Dow Jones (+0,09%) et le S&P 500 (+0,40%) ont enregistré un nouveau record en clôture, tandis que l’indice Nasdaq a gagné 0,63%. Si la tonalité générale était positive, c’est surtout le secteur technologique qui a témoigné de la vigueur, grâce à Netflix, mais aussi Apple (+1,23%). Les ventes d’iPhone 16 en Chine ont été supérieures de 20% à celles de son modèle précédent durant les trois premières semaines de commercialisation.
Autre conséquence du «risk off», les rendements des Treasuries baissent donc le dollar aussi. Le ‘$-Index’ baisse de 0,3% vendredi, vers 103,50. L’Euro reprend justement +0,3% à 1,0862 (contre un plancher de 1,0825 la veille), le Yen gagne 0,45% à 149,5, la Livre +0,25% à 1,3040 A noter la faiblesse du Franc suisse qui cède également 0,3% face à l’Euro. Par contre les futures sur l’or étaient orientés à la hausse.
Les matières premières n’ont pas brillé comme le métal jaune. Les prix des céréales ont chuté vendredi après que les négociants ont repris un schéma de vente technique qui a été en partie stimulé par la pression de la récolte pour le maïs et le soja, ainsi que par l’abondance de l’offre nationale et mondiale. Les prix du maïs ont terminé la séance de vendredi en baisse de près de 0,75%, et ceux du soja en baisse de près de 2%. Le blé a subi des pertes variables, certains contrats ayant perdu jusqu’à 2,8% aujourd’hui. Les métaux de base ont, quant à eux, très peu réagit. Les cours du pétrole ont chuté les investisseurs croyant à la perspective d’un cessez-le-feu à Gaza, tout en relativisant une riposte d’Israël sur les infrastructures énergétiques iraniennes. Le prix du baril de Brent de la mer du Nord, pour livraison en décembre, a perdu 1,87%, à 73,06 dollars. Le baril de West Texas Intermediate (WTI) américain avec échéance en novembre a lui lâché 2,05%, à 69,22 dollars.
Pour finir, le bitcoin est monté à son plus haut niveau depuis deux mois et demi, dopé par la perspective de l’élection de Donald Trump, champion auto-proclamé des cryptomonnaies.
Sources : Zonebourse, Reuters