L’important c’est de ne pas perdre le nord

Pour certains c'est la rose l'important mais dans les marchés actuels avec la surabondance de messages de Trump, la véritable importance est de ne pas perdre de vue ses objectifs en tant qu'investisseur.

Effet d’annonce

Et voici le nouveau mot à la mode: désescalade. En gros, l’humeur de Trump mais surtout ses déclarations poussent tous les curseurs politiques, économiques ou d’autres encore dans des territoires encore inconnus il y a quelques mois. Alors, dans ces conditions, l’annonce d’une bonne nouvelle est reprise en boucle dans les médias assortie du fameux vocable « désescalade ». Pour rappel, pendant le COVID, nous avions « empathie » et « résilience » pour nous accompagner. Alors comment les marchés ont-ils accueilli les nouvelles du jour?

En Europe, les secteurs les plus exposés aux tensions commerciales comme l’automobile, l’industrie, le luxe et la technologie soutiennent le Stoxx50 qui grimpe de +1,4%. Les performances de certains titres du CAC40 en font la démonstration: Stellantis (+6,5%), LVMH et Kering (+6,8% et +5,5%), STMicro (+6,2%) ou encore Arcelor (+5%). Mais, les avancées sur le plan commercial entre Pékin et Washington dopent aussi le secteur du fret maritime, grandement touché par la guerre commerciale. Maersk, numéro 2 du transport de conteneurs, a terminé en hausse de 11,22% à Copenhague, l’armateur allemand Hapag-Lloyd de 13,57% à Francfort.

En Suisse, le SMI a terminé en hausse de 1,09% à 12’219,63 points. Longtemps dans le wagon de queue, les pharma Novartis (+0,9%) et Roche (+1,7%) se sont redressés en seconde partie d’après-midi. Les valeurs pharma avaient souffert des annonces du président américain Donald Trump sur des baisses tarifaires. Il a en effet indiqué qu’il signerait ce lundi un décret qui, selon lui, permettra de réduire les prix des médicaments sur ordonnance aux Etats-Unis de 30% à 80%. Le lobby des pharmas en a vu d’autres et il semble que le secteur s’adaptera car Trump se concentrera surtout sur les médicaments couverts par Medicare et sur certains traitements anti-obésité.

Aux Etats-Unis, le Dow Jones a avancé de 2,81%, l’indice Nasdaq a bondi de 4,35% et l’indice élargi S&P 500 a pris 3,26%. Le secteur des semi-conducteurs, particulièrement inquiet des tensions entre les deux plus grandes économies mondiales, a brillé lundi, à l’image de Nvidia (+5,44%), Broadcom (+6,43%) ou AMD (+5,13%). D’autres géants de la « tech » américaine ont aussi été recherchés, comme Apple (+6,31%) ou Amazon (+8,07%). Les entreprises chinoises cotées à la Bourse de New York profitaient aussi des derniers développements commerciaux. Alibaba a gagné du terrain, s’octroyant 5,76%, à l’instar de ses concurrents dans le secteur du commerce électronique, PDD (+6,14%), propriétaire de Temu, et JD.com (+6,47%). Initialement en baisse après l’annonce par Donald Trump d’une réduction des prix des médicaments sur ordonnance aux Etats-Unis, les valeurs du secteur pharmaceutique ont fini nettement dans le vert. Merck a gagné 5,87%, Pfizer a pris 3,64% et le géant pharmaceutique danois Novo Nordisk, connu pour Ozempic et Wegovy, ses traitements pour le diabète et la perte de poids, a avancé de 2,86%.

Dans le secteur des taux, l’amélioration du sentiment de marché fait remonter les rendements obligataires en Europe comme aux Etats-Unis. Le rendement du Bund augmente de +9,3Pts à 2,645%, les OAT de +7Pts à 3,326%, les BTP italiens +5,5Pts à 3,666%. A Londres, les ‘Gilts’ atteignent le cap des 4,700%. Le taux d’intérêt des emprunts d’Etat américains à dix ans se tendait nettement, à 4,47% contre 4,38% vendredi en clôture. Goldman Sachs a repoussé à la fin de l’année les prévisions de réduction des taux d’intérêt de la Fed américaine et a réduit la probabilité d’une récession aux États-Unis; Citi a reporté de juin à juillet ses prévisions concernant la prochaine réduction des taux d’intérêt de la Fed américaine.

Le dollar a clôturé en baisse de 0,1% à 148,29 yens et s’échangeait à 0,8448 franc suisse, après avoir bondi respectivement de 2,1 % et 1,6% face à ces deux devises lors de la séance précédente. Le dollar australien a progressé de 0,04% à 0,6374 dollar, mais est resté proche de son plus bas niveau en deux semaines. De même, le dollar néo-zélandais a augmenté de 0,08% à 0,5862 dollar, mais est resté proche de son plus bas niveau en un mois. L’euro a progressé de 0,1% à 1,1095 dollar, après avoir chuté de 1,4% lundi. Dans le domaine des cryptomonnaies, le bitcoin s’échangeait en dernière cotation à 102 590,75 dollars, après avoir atteint son plus haut niveau depuis le 31 janvier lors de la séance précédente. L’Ether a reculé de 0,4% à 2 476,21 dollars.

Rien de spécial à signaler dans le marché des métaux précieux: l’or comptant s’est maintenu à 3’235,37,86 dollars l’once. L’argent au comptant a reculé de 0,2% à 32,54 dollars l’once, le platine a progressé de 0,6% à 980,05 dollars et le palladium a reculé de 0,7% à 980,05 dollars.

Dans le secteur des matières premières, les contrats à terme sur le Brent ont baissé de 22 cents, soit 0,3%, à 64,74 dollars le baril. Le brut américain West Texas Intermediate (WTI) a reculé de 18 cents, soit 0,3%, à 61,77 dollars. Le prix du cuivre au LME a augmenté de 0,67% et celui du zinc de 0,51%. Le contrat de soja le plus actif sur le CBOT a reculé de 0,3 % à 10,68 dollars le boisseau après trois séances de hausse. Le blé a reculé de 0,44% à 5,13 dollars le boisseau, oscillant près de ses plus bas niveaux historiques. Le maïs a baissé de 0,28% à 4,47 dollars le boisseau.

Ce matin en Asie

Le Nikkei a grimpé de 2%, atteignant son plus haut niveau depuis le 25 février, et Taïwan, à forte composante technologique, a également augmenté de 2L’indice composite de Shanghai, principal indicateur des actions chinoises, a ouvert en hausse de 0,5%, gagnant 16,99 points à 3’386,23 points, contre 3 369,24 points lundi à la clôture. L’indice Shenzhen Component a progressé de 1%, soit 100,78 points, à 10 401,94 points. L’indice MSCI des actions de la région Asie-Pacifique hors Japon a atteint son plus haut niveau depuis six mois.