Le ralentissement marqué de l'embauche représente un risque croissant pour l'économie américaine, a déclaré mardi le président de la Réserve fédérale Jerome Powell, signe que la Fed devrait réduire son taux directeur à deux reprises supplémentaires cette année. Le président Donald Trump pourrait toujours imposer des droits de douane de 100% à la Chine le 1er novembre ou avant, en fonction de la prochaine décision de Pékin dans le conflit sur les terres rares, a déclaré mardi le représentant américain au Commerce, Jamieson Greer, à CNBC.

Pendant ce temps…

Les États-Unis et la Chine ont commencé mardi à imposer de nouveaux droits portuaires aux navires de l’autre pays, alors que les tensions commerciales entre les deux plus grandes économies mondiales s’intensifient. La Chine affirme que ces taxes visent à protéger son industrie maritime contre des mesures «discriminatoires» et s’appliquent aux navires détenus, exploités, construits ou battant pavillon américain, mais pas aux navires construits en Chine.

Les opérateurs du soja, quant à eux, restent incertains quant à la possibilité qu’un éventuel accord commercial entre Washington et Pékin relance les achats chinois de fèves américaines. Tous les regards se tournent vers la Chine, premier importateur mondial, qui a interrompu ses achats aux États-Unis et se tourne désormais vers l’Amérique du Sud.

Back to the future

Les Bourses européennes ont terminé en baisse mardi, à l’exception de Londres, dans un contexte marqué par les craintes commerciales tandis qu’en France, la proposition du Premier ministre de suspendre la réforme des retraites de 2023 pour éviter la censure a freiné les pertes du CAC 40 en fin de séance. La bourse suisse n’a pas échappé à cette ambiance morose. Le SMI perd 0,40% et les poids lourds de l’indice ont « pesé »: Roche (-1,3%), Novartis (-0,4%) et Nestlé (-0,4% également).

Economie et taux européens

L’inflation allemande, harmonisée aux normes européennes, a légèrement accéléré en septembre pour atteindre 2,4% sur un an, a annoncé jeudi l’office fédéral de la statistique, confirmant les données fournies en première estimation. Les rendements obligataires ont reculé mardi en Europe sur fond de craintes commerciales, les investisseurs ayant renforcé leurs paris sur une nouvelle baisse des taux de la Banque centrale européenne (BCE) en raison des dernières menaces de Donald Trump contre la Chine. Le rendement du Bund allemand à dix ans a perdu 2,4 points de base à 2,6059%. Le deux ans a reculé d’un point de base à 1,9322%. En France, le rendement de l’OAT à dix ans a fini sur une baisse d’environ 6 points de base à 3,4020%. Les données indiquant un ralentissement de la croissance des salaires au Royaume-Uni ont pour leur part fait reculer les rendements du Gilt britannique à 10 ans de plus de 7 points de base, à 4,59%, alors que la Banque d’Angleterre (BoE) qui évalue le moment opportun pour procéder à une nouvelle baisse des taux d’intérêt.

Dans ce contexte, le dollar dollar perd 0,18% face à un panier de devises de référence, au cours d’une séance volatile marquée par les craintes commerciales. L’euro avance de 0,29% à 1,1601 dollar et la livre sterling perd pour sa part 0,15% face au dollar.

Les bourses américaines hésitantes

Le Dow Jones a pris 0,44%, l’indice Nasdaq a perdu 0,76% et l’indice élargi S&P 500 a reculé de 0,16%. Les banques ouvrent le bal des résultats. Ceux-ci sont meilleurs que prévus mais les réactions ont été différentes selon les titres: JPMorgan Chase et Goldman Sachs reculent respectivement de 1,93% et 1,99% alors que Wells Fargo grimpe de 7,17% et Citigroup de 3,86%. A signaler Nvidia qui lâche 4,41% et Amazon 1,67%. Ceci explique en partie la faiblesse du Nasdaq.

Mais c’est surtout le discours de Powell qu’attendaient les investisseurs. Powell a déclaré dans des remarques écrites que malgré la fermeture du gouvernement fédéral qui a interrompu la publication des données économiques officielles, «les perspectives en matière d’emploi et d’inflation ne semblent pas avoir beaucoup changé depuis notre réunion de septembre», lorsque la Fed a réduit son taux directeur pour la première fois cette année. Powell a réitéré un message qu’il avait initialement délivré après la réunion de septembre, lorsqu’il avait indiqué que la Fed était légèrement plus préoccupée par le marché de l’emploi que par son autre mandat confié par le Congrès, qui consiste à maintenir la stabilité des prix. Les droits de douane ont fait grimper le taux d’inflation préféré de la Fed à 2,9%, a-t-il déclaré, mais en dehors de ces droits, il n’existe pas de «pressions inflationnistes plus larges» susceptibles de maintenir les prix à un niveau élevé. Son discours n’a eu aucun impact sur les taux américains et le 10 ans est resté sur le rendement de 4,03%.

Matières premières

Les contrats à terme sur le blé du Chicago Board of Trade ont atteint mardi leur plus bas niveau en cinq ans, sous l’effet d’une offre mondiale abondante, avant de se redresser en fin de séance. Premier exportateur mondial, la Russie a accéléré ses expéditions ces derniers mois après un démarrage lent, renforçant la pression exercée par les récoltes mondiales. Les contrats à terme sur le maïs ont évolué en dents de scie, tout en restant sous pression en raison de la récolte américaine toujours en cours. Les opérateurs du soja, quant à eux, restent incertains quant à la possibilité qu’un éventuel accord commercial entre Washington et Pékin relance les achats chinois de fèves américaines. Le contrat de blé le plus échangé sur le Chicago Board of Trade progressait de 3 cents à 4,99-3/4 dollars le boisseau, après avoir touché son plus bas niveau depuis août 2020 à 4,92-3/4 dollars le boisseau. Le soja a perdu 2-3/4 cents à 10,05-3/4 dollars le boisseau, tandis que le maïs a gagné 1-1/4 cent à 4,12 dollars le boisseau.  Pour le soja, tous les regards se tournent vers la Chine encore car premier importateur mondial et qui a interrompu ses achats aux États-Unis et se tourne désormais vers l’Amérique du Sud.

Les prix du pétrole reculent dans un contexte d’incertitude lié aux tensions commerciales et alors que l’Agence internationale de l’énergie (AIE) a signalé mardi que l’offre mondiale augmenterait plus rapidement que prévu cette année et l’excédent pourrait s’accroître en 2026, à mesure que les membres de l’OPEP+ et d’autres producteurs augmenteront leur production. Le Brent recule de 1,96% à 62,08 dollars le baril et le brut léger américain de 1,77% à 58,44 dollars.

Ce matin en Asie

L’indice MSCI le plus large des actions Asie-Pacifique hors Japon progressait dernièrement de 0,45 %, tandis que le Nikkei gagnait 0,8 % après avoir reculé de 2,6 % lors de la séance précédente. En Corée, le KOSPI progresse de 1,19%.

L’’or au comptant poursuivait sa course record, en hausse de 0,9% à 4’179,80 dollars l’once. Le cuivre coté à Shanghai a enregistré une baisse mardi, alors que les tensions commerciales s’intensifient entre les deux principales économies mondiales, les États-Unis et la Chine, faisant peser des risques sur la croissance de la demande pour ce métal. Parmi les autres métaux de base du SHFE, l’aluminium a reculé de 0,38%, le zinc de 0,86%, tandis que le nickel a progressé de 0,2%. Le plomb et l’étain ont peu évolué.

 

Source : AFP, Reuters, Zonebourse, AWP