L'excédent commercial de la Suisse s'est réduit à 2,8 milliards de francs, contre 3,8 milliards (chiffre révisé) le mois précédent, marquant le plus faible excédent depuis mai. Cette situation s'explique par une forte hausse des importations mensuelles de 9,4% à 19,9 milliards, tirées par l'augmentation des achats de produits chimiques et pharmaceutiques, de bijoux fantaisie et de joaillerie.

Les importations en provenance de Russie et de Corée du Sud ont bondi de 491% et 245%, tandis que celles des pays hors zone euro ont diminué de 21%. Parallèlement, les exportations ont progressé plus modestement de 3,4% à 22,8 milliards, grâce à la hausse des ventes de voitures et de bijoux. Les exportations vers les États-Unis ont grimpé de 45%, malgré le taux de 39% imposé par Trump, tandis que les exportations ont chuté vers la Slovénie (-29%), la Pologne (-24%) et le Canada (-18%).

L’EUR/CHF est resté sous la barre des 0,93 pendant une semaine, après avoir atteint un nouveau plus bas annuel à 0,9219. La zone des 0,92 devrait offrir un bon support, comme ce fut le cas lors des tests d’août 2024, novembre 2024 et avril 2025. Hormis en janvier 2015, lorsque la BNS avait abandonné son taux plancher de 1,20 sur l’EUR/CHF, le franc est à son niveau le plus élevé face à l’EUR. Les taux directeurs de la BNS étant déjà à zéro et les taux négatifs étant peu probables, le seul outil restant pour affaiblir le franc est l’intervention sur le marché des changes pour maintenir l’EUR/CHF au-dessus des 0,92.

La déclaration conjointe publiée fin septembre par la Suisse et les États-Unis, s’engageant à ne pas manipuler les devises, était davantage une tentative de la Suisse d’aider à obtenir un meilleur traitement tarifaire. Cependant, la déclaration précisait qu’il s’agissait d’éviter toute manipulation visant à obtenir un avantage concurrentiel déloyal. La BNS s’est engagée à ce que sa politique monétaire se concentre sur la stabilité des prix. Cela rend l’intervention plus probable si elle vise à affaiblir le franc pour stimuler l’inflation et non les exportations. Il est officiel que la BNS est intervenue au T2. Elle a acheté pour 5 milliards de francs au T2, la plus importante intervention depuis le T4 2023, date à laquelle elle avait vendu 22 milliards de francs. Nous soupçonnons fortement que la banque centrale a racheté des EUR au T3.

  • Comme en 2024/2025, la BNS préfère maintenir un taux EUR/CHF entre 0,93 et 0,95. La récente déclaration conjointe Suisse-États-Unis ne dissuadera pas la BNS de freiner l’appréciation du franc

2025.10.31.EUR CHF

 

Heravest SA est une boutique indépendante dans le conseil en investissement, du top-down au bottom-up, et un fournisseur de solutions d’investissement.

Rue du Cendrier 12-14
CH-1201 Genève
T +41 22 715 24 40