Le plan anti-inflation adopté par les États-Unis visant à combattre le changement climatique favorise la relocalisation industrielle.
Les États-Unis ont approuvé en août dernier leur plus important plan d’investissement sur le climat, nommé ‘Inflation Reduction Act’ (IRA), dont 369 milliards de dollars sont alloués à la transition énergétique. Cette nouvelle législation pour le climat met en place des crédits d’impôt, des subventions, des prêts ainsi que des politiques de soutien pour des secteurs tels que les véhicules propres, le solaire, l’éolien ou encore le nucléaire. Elle encourage également les nouvelles technologies comme l’hydrogène et la capture de carbone.
Dans le détail, l’IRA donne de la visibilité aux investissements verts pendant les dix prochaines années, mais il a également la particularité d’avoir des exigences en termes de production locale pour avoir l’éligibilité aux aides gouvernementales. Il devra donc entraîner des changements importants sur les chaînes de production des secteurs liés à la transition climatique.
Prenant comme exemple le secteur du solaire (graphique 1), la part de la Chine dans l’ensemble des étapes de fabrication des panneaux photovoltaïques à l’échelle mondiale est passée d’environ 50% en 2010 à plus de 80% aujourd’hui. On peut faire le même constat dans d’autres secteurs et conclure que la Chine domine l’ensemble des chaines d’approvisionnement des technologies clés à la transition comme les panneaux solaires, les véhicules électriques et le stockage d’énergie, entre autres.
Afin d’adresser la problématique des chaînes d’approvisionnement, l’IRA offre des crédits d’impôt aux fournisseurs de matériaux et aux fabricants de batteries pour véhicules électriques. En contrepartie, les matériaux des batteries doivent provenir des États-Unis ou des pays signataires d’un accord de libre-échange.
De plus, après 2024, l’aide de 7’500 dollars octroyée aux acheteurs de véhicules électriques aux États-Unis restera en place tant que le véhicule est produit en Amérique du Nord, incluant le Mexique, et que les minéraux critiques, tels que ceux utilisés dans les batteries, ne proviennent ni de Chine, ni de Russie.
Cela devrait déclencher le développement de la filière sur le sol américain, étant donné la domination actuelle de la Chine dans la production de matériaux des batteries et la faible part de production nationale des véhicules électriques actuellement vendus aux États-Unis (graphique 2).
L’IRA prévoit également 37 milliards de dollars pour encourager la fabrication nationale d’équipement éolien, solaire et de stockage d’énergie, avec l’objectif spécifique de créer des emplois aux États-Unis et de réduire la dépendance à l’égard des chaînes d’approvisionnement étrangères. L’IEA (International Energy Agency) estime que l’industrie du solaire photovoltaïque pourrait créer 1’300 emplois pour chaque gigawatt de capacité de production, en particulier dans les segments les plus intensifs en termes d’emplois qui sont la fabrication de modules et de cellules.
Cette relocalisation des chaînes d’approvisionnement peut être plus facilement réalisable dans des industries relativement naissantes telles que les batteries, par rapport aux industries plus matures comme l’énergie solaire qui sont déjà fortement concentrées en Asie et qui bénéficient donc d’importantes économies d’échelle.
A cela s’ajoutent d’autres politiques américaines qui visent à renforcer la compétitive technologique des États-Unis pour concurrencer la Chine. On peut citer notamment les 52 milliards de dollars en subventions prévus par le plan de relance ‘Chips Act’ pour encourager les entreprises américaines à relocaliser leur production de semiconducteurs sur le territoire national et les investissements dans la fabrication de puces.
Nous estimons que des entreprises américaines devraient ressortir gagnantes de ce plan d’investissement, en particulier dans leurs marchés locaux et que les sociétés chinoises garderont un avantage compétitif naturel dans leur pays d’origine. La question se pose finalement sur la perte de compétitive de l’Europe face à cette confrontation technologique des deux plus grandes puissances économiques mondiales.
Achevé de rédiger le 30/08/2022 par l’équipe Climat-Transition
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