La zone euro montre des signes de reprise après une croissance atone pendant la majeure partie des deux dernières années. L’économie américaine a montré elle aussi des signes de dynamisme en juin, soutenue par un marché de l’emploi toujours robuste, ainsi que par une amélioration notable de la confiance des consommateurs.

Europe

La zone euro montre des signes de reprise après une croissance atone pendant la majeure partie des deux dernières années. Le climat des affaires, mesuré notamment par les indices PMI, est en amélioration, soutenu par un redressement du secteur manufacturier. La confiance des consommateurs se rétablit également, portée par la progression des salaires réels, la modération de l’inflation et un marché de l’emploi qui reste solide. La croissance du crédit, en reprise après une phase de contraction, pourrait marquer le début d’un nouveau cycle. Le moteur économique européen, longtemps en veille, semble ainsi retrouver de l’élan, appuyé par une politique monétaire favorable. En juin, la BCE a abaissé son taux directeur de 25 points de base supplémentaires, pour le ramener à 2%, une décision largement anticipée mais qui a renforcé le sentiment de marché. L’appréciation de l’euro a contribué d’autre part à alléger les pressions inflationnistes, rendant les importations plus abordables pour les consommateurs européens. Des incertitudes subsistent toutefois, notamment la dépendance à la demande extérieure, en particulier chinoise, et le risque d’un choc pétrolier lié aux tensions géopolitiques au Moyen-Orient.

Sur les marchés obligataires, le rendement des Bunds à 7-10 ans a augmenté de 9 points de base pour atteindre 2,50% en fin de mois. Dans le même temps, le crédit corporate européen a enregistré une performance positive, dans ce contexte de stabilisation macroéconomique et de soutien de la BCE. Les spreads se sont resserrés en Europe, bien que dans une moindre mesure qu’aux États-Unis. Ce mouvement a été soutenu par un retour progressif de l’appétit pour le risque et de flux positifs dans la classe d’actifs. Le Haut Rendement a surperformé l’Investment Grade (+0,44% contre +0,24%), profitant d’une meilleure dynamique de marché et d’un portage plus attractif. Le rendement du marché corporate européen s’établit en fin de mois à 5,27%.

Etats-Unis

L’économie américaine a montré elle aussi des signes de dynamisme en juin, soutenue par un marché de l’emploi toujours robuste, ainsi que par une amélioration notable de la confiance des consommateurs. Après plusieurs mois de repli, le moral des ménages s’est redressé, reflétant le regain d’optimisme quant à leur situation financière future. Cette évolution est d’autant plus significative que la consommation des ménages reste un pilier central de l’activité économique aux États-Unis, et risque d’influencer la trajectoire de croissance au second semestre. Dans ce contexte, la Réserve fédérale a laissé son taux directeur inchangé pour sa quatrième réunion mensuelle consécutive, soulignant la solidité de l’économie mais aussi la persistance de tensions inflationnistes. Elle reste en effet prudente face à une dynamique de désinflation encore incomplète. Par ailleurs, les prix du pétrole ont progressé de plus de +4% sur le mois, en lien avec les tensions géopolitiques au Moyen-Orient et les risques pesant sur la sécurité du détroit d’Ormuz. Le dollar américain a atteint son plus bas niveau en trois ans, pénalisé par les incertitudes entourant la politique commerciale et fiscale de l’administration Trump.

Les marchés obligataires américains ont terminé le mois de juin sur une note positive. Logiquement, le sentiment des investisseurs a été stimulé par les bons résultats des entreprises, le relatif apaisement des tensions commerciales et les indicateurs macroéconomiques résilients. Les rendements du Trésor à 7–10 ans ont reculé de 17 points de base, clôturant le mois à 4,13%, tandis que la baisse plus marquée des taux courts a entraîné une légère pentification de la courbe. Sur les marchés du crédit corporate, les spreads se sont resserrés sur l’ensemble des segments de notation, soutenus par une forte demande et des flux entrants importants. Tant l’Investment Grade que le Haut Rendement ont enregistré de belles performances (+1,84% pour les deux sur le mois). Le rendement du marché corporate américain s’établit en fin de mois à 6,76%.

Emergents

Dans les pays émergents, l’activité économique a poursuivi son redressement en juin, portée par le ralentissement de l’inflation en cours dans plusieurs grandes économies et par un environnement financier mondial plus favorable. Ce repli progressif de l’inflation a permis à certaines banques centrales émergentes, notamment en Amérique latine et en Europe de l’Est, de maintenir ou d’accentuer l’assouplissement de leur politique monétaire. Ce soutien domestique s’est combiné à la détente du dollar américain, contribuant à améliorer les conditions financières locales. Toutefois, des divergences persistent : les économies dépendantes des exportations vers la Chine restent pénalisées par la faiblesse de la demande asiatique, et les tensions géopolitiques globales continuent de peser sur les perspectives de certains pays.

Sur les marchés du crédit corporate émergent, les spreads se sont aussi resserrés dans un contexte de recherche de rendement et de flux favorables. Le segment du Haut Rendement a légèrement surperformé l’Investment Grade (+1,70% contre +1,54%), grâce à son portage attractif. Dans l’ensemble, la classe d’actifs enregistre un mois positif, bien que la performance demeure hétérogène selon les régions et les secteurs. Le soutien combiné des politiques monétaires locales, du dollar moins fort et de la volatilité contenue sur les taux américains a permis de maintenir l’attrait du crédit émergent. A fin juin, le rendement de marché des obligations des pays émergents s’établit à 7,90%.

Entreprises en vue

Eutelsat (EU)

Eutelsat, opérateur paneuropéen de satellites, a annoncé son intention de lever 1,35 milliard d’euros par le biais d’une augmentation de capital réservée de 716 millions d’euros et d’une émission de droits de 634 millions d’euros, avec le soutien de l’État français, de Bharti, de CMA CGM et du Fonds Stratégique de Participations (FSP). En parallèle, l’armée française a également annoncé un contrat-cadre de 10 ans pouvant atteindre 1 milliard d’euros pour l’accès prioritaire à la capacité de la constellation OneWeb, offrant ainsi un soutien supplémentaire à l’infrastructure en orbite basse LEO. Le management estime que, pro forma de l’opération, l’effet de levier net devrait s’établir autour de 2,5x d’ici juin 2026, soit un niveau inférieur à l’objectif à moyen terme de 3x fixé par le groupe. A la suite de ces annonces, les agences de notation ont placé les notes de crédit à long terme d’Eutelsat sous étude en vue d’un relèvement.

McGraw Hill (US)

McGraw Hill, l’un des principaux fournisseurs mondiaux de contenus éducatifs et de solutions d’apprentissage, a annoncé le 30 juin 2025 le dépôt d’un dossier d’introduction en bourse (IPO) aux Etats-Unis. Bien que le montant, le calendrier et le produit net de l’opération n’aient pas encore été précisés, la société a indiqué que les fonds levés serviront à rembourser une partie du prêt à terme garanti de premier rang, arrivant à échéance en août 2031, dont le solde s’élevait à 1,1 milliard de dollars au 31 mars 2025. À l’issue de l’opération proposée, Platinum Equity, actionnaire majoritaire actuel de McGraw Hill, devrait conserver plus de 50% des droits de vote, maintenant ainsi le contrôle de la société. Pour l’exercice clos en mars 2025, McGraw Hill a publié un chiffre d’affaires total de 2,1 milliards de dollars (+7% en glissement annuel) et un EBITDA ajusté de 896 millions (+23%). Le levier net s’est nettement amélioré, passant de 4,5x à 3,2x.

Investment Energy Resources (EM)

Investment Energy Resources, l’un des principaux acteurs privés de la production d’énergie renouvelable en Amérique centrale et dans les Caraïbes, a publié de solides résultats pour le 1er trimestre 2025, portés principalement par une meilleure disponibilité des ressources hydrauliques au Guatemala. La production d’énergie renouvelable a bondi de +27% en glissement annuel, avec un chiffre d’affaires en progression de +14% à 115 millions de dollars et un EBITDA en hausse de +51% à 73,5 millions. Le levier net a reculé de 0,3x pour atteindre 4,1x, et l’émetteur a réitéré ses prévisions d’un EBITDA supérieur à 200 millions de dollars pour l’exercice 2025, avec un levier net attendu sous la barre des 4,0x.

 

Date de rédaction : 10/07/2025

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