Les investisseurs sur les marchés émergents a été récemment influencés par les inquiétudes liées à l’environnement macroéconomique et ont largement fait abstraction des résultats ou des fondamentaux des entreprises.
- En dépit des inquiétudes de plus en plus vives à l’égard de l’environnement macroéconomique, les marchés actions en Inde, au Brésil et en Russie se sont bien comportés depuis le début de l’année
- La Chine est un sujet de discussion important pour les investisseurs sur les marchés émergents: nous pensons que l’amélioration des fondamentaux des entreprises est négligée en raison des craintes liées à la guerre commerciale
- Selon nous, la volatilité sur les marchés a créé de multiples opportunités, en particulier parmi les actions «value» moins chères
Par Michael Bourke, Gérant de fonds, équipe Actions émergentes de M&G
Des performances contrastées sur des marchés volatils
Les marchés émergents n’ont pas dérogé à leur réputation d’imprévisibilité au cours des deux dernières années. L’exubérance suscitée par une croissance mondiale synchronisée a fait place à la peur d’une guerre commerciale entre les États-Unis et la Chine et d’une récession mondiale. Après avoir entamé l’année orientés à la hausse, les marchés actions se sont ultérieurement repliés sous l’effet du regain d’aversion au risque des investisseurs qui a fait suite à l’intensification des tensions commerciales.
En dépit du renforcement de la volatilité lié à la conjoncture économique, les marchés émergents n’ont pas tous connu de mauvaises nouvelles ces derniers temps. Le marché actions indien s’est hissé à des niveaux record suite à la nette victoire électorale du Premier ministre Narendra Modi en mai dernier. Après avoir renforcé sa majorité, les investisseurs sont optimistes quant à sa capacité à mener à bien de nouvelles réformes au cours de son second mandat afin de favoriser le développement économique du pays.
Les actions indiennes sont les favorites du marché et nous pensons que leurs valorisations sont devenues chères sous l’effet des grands espoirs de réformes.
Selon nous, Narendra Modi a mis en oeuvre de bonnes réformes et il pourrait bien y avoir des politiques plus importantes à venir. Pour autant, d’un point de vue boursier, il est difficile à l’heure actuelle de trouver des opportunités intéressantes. Il est important de ne pas oublier que les performances des investissements dépendent au final des valorisations initiales. Les actions indiennes sont les favorites du marché depuis un certain nombre d’années et nous pensons que leurs valorisations sont devenues chères sous l’effet des grands espoirs de réformes des investisseurs.
Le Brésil est un autre marché qui a récemment bénéficié de changements politiques. Les cours des actions sont orientés à la hausse depuis l’élection du Président Jair Bolsonaro en octobre dernier. Tout comme le Premier ministre Narendra Modi, Jair Bolsonaro a fait campagne sur un programme de réformes et les investisseurs ont été encouragés par ses efforts visant à relancer l’économie du pays et améliorer sa situation financière. Un de ses projets clés est la réforme du coûteux système de retraite, laquelle pourrait permettre d’économiser de l’argent et stimuler la croissance économique.
la Russie, qui est l’un des marchés émergents les moins chers, abrite des opportunités intéressantes, mais les normes de gouvernance d’entreprise demeurent une source de préoccupation.
Parmi les autres marchés qui se sont bien comportés cette année figurent notamment des pays jugés relativement à l’abri des tensions commerciales entre les États-Unis et la Chine, à l’instar de la Russie. En tant que l’un des principaux producteurs mondiaux de pétrole, la hausse du prix de l’or noir a également été favorable à l’économie russe. Nous pensons que la Russie, qui est l’un des marchés émergents les moins chers, abrite des opportunités intéressantes. Toutefois, nous nous montrons extrêmement sélectifs dans la mesure où les normes de gouvernance d’entreprise demeurent une source de préoccupation pour les actionnaires minoritaires.
Les Philippines sont un autre marché qui a fait preuve de résistance cette année. Le pays dépend relativement peu des exportations et du commerce et, contrairement à des économies comme Singapour et la Corée du Sud qui accusent un ralentissement, les perspectives économiques demeurent plutôt prometteuses. Compte tenu des perspectives économiques attractives à long terme des Philippines, les entreprises du pays ont toujours présenté des valorisations élevées. Toutefois, nous avons récemment profité de la baisse du marché due aux inquiétudes suscitées par l’environnement macroéconomique mondial pour acheter des entreprises susceptibles de bénéficier de ces événements à des niveaux attractifs.
La divergence entre les performances des différents marchés émergents cette année nous rappelle ô combien ils ne sont pas homogènes. Les marchés émergents sont extrêmement variés et, dans la mesure où dans de nombreux cas leur performance ne dépend pas de ce qui se passe au niveau mondial, ils peuvent offrir un large éventail d’opportunités aux investisseurs faisant preuve de sélectivité.
La Chine: une perspective différente
Si les marchés émergents constituent indubitablement une classe d’actifs diversifiée, il est cependant de plus en plus difficile pour les investisseurs d’ignorer la Chine. Les inquiétudes actuelles liées aux tensions commerciales entre Pékin et Washington mettent en évidence la façon dont la situation de la Chine peut influencer le sentiment des investisseurs. Nous sommes conscients que la Chine est un sujet important, mais nous pensons qu’il est vital de voir au-delà de l’actualité du moment et de se concentrer sur les fondamentaux pour obtenir une perspective différente.
A l’heure actuelle, les investisseurs sont obsédés par la guerre commerciale et son impact sur le taux de croissance économique déjà ralenti de la Chine.
Nous reconnaissons que la croissance marque le pas, mais n’oublions pas que c’est par rapport à un rythme initial élevé; la croissance a toujours été susceptible de ralentir sous l’effet de la transition de l’économie, d’un modèle axé sur les exportations vers un modèle fondé sur la demande intérieure. L’essor de la Chine fait l’objet de discussions depuis longtemps, mais nous avons atteint le stade où la puissance économique de la Chine commence à rivaliser avec celle des États-Unis. Ce fait a sans aucun doute contribué à la prise de position protectionniste du Président Trump.
Un autre facteur qu’il est selon nous important de comprendre, c’est que l’économie de la Chine a beaucoup changé au cours des 15 dernières années. Bien qu’elle produise encore une grande proportion des biens dans le monde, l’importance des services pour l’économie a augmenté sous l’effet de la transition vers une économie intérieure tirée par la demande. La nature des exportations chinoises a changé: la Chine n’est plus seulement un pays d’assemblage à bas prix et à gros volume, elle produit également une proportion grandissante d’exportations à forte valeur ajoutée et à marge élevée. Cette transformation de l’industrie manufacturière a été favorisée par la politique du gouvernement qui s’est attaché à prioriser l’innovation et la recherche et le développement (R&D). Avec des dépenses de R&D en Chine qui ne sont devancées que par celles aux États-Unis, il existe aujourd’hui en Chine de nombreuses entreprises innovantes à même de rivaliser avec les meilleures au monde.
L’ouverture des marchés actions de Chine continentale, la catégorie «A», aux investisseurs internationaux représente une immense source de nouvelles opportunités.
Avec une économie chinoise qui occupe de plus en plus le devant de la scène, il est encourageant de constater que les actions chinoises gagnent en importance au sein des indices internationaux. L’ouverture des marchés actions de Chine continentale, ceux qu’il est convenu d’appeler de catégorie «A», aux investisseurs internationaux représente une immense source de nouvelles opportunités et offre l’accès à des milliers d’entreprises que seuls les investisseurs nationaux pouvaient auparavant acheter.
En tant qu’investisseurs fondamentaux «value», nous sommes convaincus que le moment est venu de se tourner vers les actions chinoises. Au cours des dernières années, on a pu observer une amélioration générale des taux de rentabilité des capitaux des sociétés chinoises. Cela s’explique en partie par les réformes du côté de l’offre du gouvernement: les capacités de production ont été réduites dans des industries comme l’extraction minière et la production d’électricité, et des entreprises peu performances ont été fermées, ce qui a eu pour effet d’accroître les bénéfices des autres entreprises.
De nombreuses entreprises du secteur privé sont également désormais de plus en plus axées sur la rentabilité plutôt que sur la croissance. Toutefois, cette amélioration de la performance des entreprises a été en grande partie ignorée et s’est donc accompagnée d’une baisse du marché.
En tant qu’investisseurs en actions, notre tâche est de faire fi du «bruit» et de rester concentrés sur les résultats des entreprises. Après tout, nous sommes convaincus que c’est ce qui détermine le cours des actions sur le long terme. En Chine, aujourd’hui, nous pensons que l’incertitude liée à l’avenir a créé des opportunités d’investissement dans des entreprises de qualité et à des valorisations attractives.
Perspectives
Nous sommes optimistes à l’égard des opportunités qui existent à l’heure actuelle sur les marchés émergents. Selon nous, les actions des marchés émergents présentent des valorisations intéressantes par rapport à celles des marchés développés et les bénéfices des entreprises sont solides.
Toutefois, à court terme, les inquiétudes concernant la situation macroéconomique vont probablement continuer d’avoir une influence importante sur le sentiment des investisseurs. Le principal risque aujourd’hui est clairement l’adoption de politiques plus protectionnistes par les États et leurs conséquences sur le commerce international et la croissance économique mondiale.
Mais, en tant qu’investisseurs à long terme, nous sommes en mesure d’adopter une perspective à long terme et de faire abstraction de la volatilité créée par le sentiment. Lorsque les marchés accusent une correction en raison de préoccupations d’ordre macroéconomique, mais que l’impact au niveau microéconomique est minime, nous identifions des opportunités – qu’il s’agisse d’inquiétudes à l’égard de la Chine à cause de la guerre commerciale ou du Mexique en raison du programme politique du gouvernement ou du spectre de l’instauration de droits de douane par les États-Unis.
Les investisseurs ont favorisé les actions de «croissance», notamment celles des entreprises technologiques, les propulsant ainsi à des niveaux de valorisation toujours plus élevés.
La volatilité a créé de multiples opportunités, le marché étant sans doute plus polarisé qu’il ne l’a jamais été du point de vue des valorisations. Au cours des dernières années, les investisseurs internationaux et sur les marchés émergents ont favorisé les actions de «croissance», notamment celles des entreprises technologiques à forte croissance, les propulsant ainsi à des niveaux de valorisation toujours plus élevés. A l’inverse, les actions «value» ont été largement délaissées. Compte tenu de l’importante dispersion qui existe entre les valorisations des actions les plus chères et moins chères sur les marchés, nous pensons que les actions «value» offrent des perspectives intéressantes en termes de profils de risque/performance.
Selon nous, le sentiment des investisseurs sur les marchés émergents a été récemment influencé par les inquiétudes liées à l’environnement macroéconomique. Comme nous l’avons vu en Chine, nous pensons que les investisseurs ont largement fait abstraction des résultats, ou des fondamentaux, des entreprises. En conséquence, nous sommes convaincus qu’il existe d’excellentes occasions pour les investisseurs sélectifs à long terme d’identifier des entreprises dont les valorisations se sont dépréciées pour des raisons non liées à leur performance.
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