Plus qu’une simple tendance de consommation, l’abonnement s’est imposé en quelques années comme un modèle économique incontournable. La naissance d’un thème d’investissement porteur?

C’est en tout cas la vision partagée par les experts de Thematics Asset Management. « L’économie de l’abonnement est un thème innovant et durable, soutenu par ces moteurs de croissance séculaires », affirme Mohammed Amor, CEO de Thematics AM. Et les arguments à l’appui sont nombreux.

Un marché à la fois vaste et en croissance

Ces dix dernières années, nous avons observé une augmentation constante et régulière du nombre d’industries et d’entreprises ayant mis en place un système d’abonnement afin de monétiser leur offre et, bien souvent, cette démarche s’est révélée payante. Une enquête de l’éditeur de logiciels Zuora indique que 74% des adultes pensent s’abonner à plus de services à l’avenir. Une tendance plus que prometteuse pour l’économie de l’abonnement.

 

 

Des moteurs de croissance durables

Au nombre de trois, ces catalyseurs sous-tendent la thématique et devraient permettre à l’économie des systèmes d’abonnement de continuer à croître.

Commençons par l’évolution des préférences des consommateurs induite par les tendances démographiques. Les particuliers veulent pouvoir consommer à tout moment et avoir accès aux contenus les plus récents sans avoir à se demander si acheter le produit ou le service concerné en vaut la peine. Cette tendance montre également qu’ils ne veulent plus être propriétaires de produits pour le reste de leur vie et qu’ils préfèrent les échanger contre des versions plus récentes. Les services reposant sur un système d’abonnement facilitent la consommation mais offrent également un accès abordable à des produits précédemment inaccessibles en raison de prix élevés à l’achat.

Vient ensuite l’innovation. Celle-ci est naturellement un moteur de croissance de l’économie de l’abonnement. Le déploiement de ces services a été facilité par le phénomène de dématérialisation. Pour un consommateur, il suffit de consulter le site web d’une entreprise, choisir le service désiré et saisir ses coordonnées ainsi que son numéro de carte de crédit pour devenir de facto un abonné. C’est aussi simple que ça. Les entreprises peuvent également proposer des contenus personnalisés aux abonnés. Par exemple, Spotify, crée automatiquement des playlists de musique en fonction de vos usages précédents et de vos goûts musicaux. Quant à Netflix, il utilise ses succès (ou ses échecs) d’audience pour créer de nouveaux programmes susceptibles d’améliorer ses performances futures.

Enfin, l’économie de l’abonnement a un impact positif en matière de raréfaction des ressources en accroissant l’efficacité des ressources existantes. S’agissant du cloud computing, les serveurs sont partagés et utilisés par de nombreuses entreprises. Les abonnements sont aussi l’un des piliers de l’économie circulaire, ou simplement une approche consistant à ne plus «jeter directement après l’achat». Par exemple, si vous vendez une machine à laver en fonction des modalités d’un contrat d’abonnement, le fournisseur n’a guère intérêt à la rendre obsolète et est fortement incité à réutiliser autant de pièces que possible.

L’économie de l’abonnement bénéficie de 3 catalyseurs majeurs

De nombreux secteurs se tournent vers une solution d’abonnement

Dès leur apparition, certains secteurs d’activité regroupaient des entreprises fonctionnant sur la base d’abonnements. Par exemple, les groupes de télécommunications s’appuient sur ce modèle de monétisation depuis des décennies. Toutefois, certaines d’entre elles n’ont eu de cesse de mettre l’accent sur ce modèle. Vous vous souvenez peut-être de l’époque où vous payiez 30 centimes par minute (ou un montant équivalent similaire en fonction de votre lieu de résidence) pour les appels domestiques ? La norme est désormais aux offres proposant des appels, des messages et même des données illimités. Il s’agit d’un modèle plus simple à mettre en place pour les entreprises de télécommunications, tandis que les consommateurs bénéficient d’un abonnement « à volonté » sans se soucier spécifiquement des coûts d’utilisation du téléphone.

Le secteur des médias n’a pas tardé à basculer vers un modèle d’abonnement, révolutionnant notre manière de consommer des vidéos et de la musique. Grâce à l’essor de la musique en streaming et à la demande pour ce type de services, les revenus du secteur sont à nouveau en croissance depuis trois ans. Les médias d’actualité ont également bénéficié du passage au système d’abonnements. De nouvelles applications proposées par des éditeurs bien connus rencontrent un succès croissant. L’application digitale du New York Times enregistre par exemple plus de 4 millions d’abonnés. La dématérialisation des contenus permet également à ces éditeurs de cibler des abonnés en dehors des États-Unis. Qui a dit que les médias d’actualité étaient morts?

 


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